1983Foule à La Machine où Busolini (U.V. Aube) triomphe détaché

L'Aubois Busolini n'est pas inconnu du public nivernais. Devant celui-ci, très nombreux comme à l'accoutumée sur le circuit du critérium cycliste amateurs de la cité minière, hier après-midi, il a souvent réalisé d'authentiques performances. Souvenons-nous d'un succès éclasant à Alligny-Cosne,de victoires d'étapes dans le Tour du Nivernais-Morvan, mais aussi à Montigny-en-Morvan, Glux-en-Glenne, La Machine, etc ... Car Busolini. qui aura 30 ans en 1984, a déjà remporté la plus importante épreuve de la saison en Nivernais en 1976, année ou il a accompli sans aucun doute sa plus belle saison chez les amateurs.

Busolini, en tant que professionnel, ne réussit point à convaincre. Il est vrai qu'à ce niveau la valeur ne suffit pas. D'autres facteurs multiples entrent en ligne de compte. Toujours est-il qu'hier, Busolini a écrasé de sa classe la 27 édition de la course machinoise, organisée par le comité des fêtes local et la municipalité et contrôlée par le V.S.N.M.

Il était intouchable et son compagnon de route Joël Guyot, le Clamecycois licencié au Stade Auxerrois reconnaissait qu'il était très fort. «Mais toutefois, à ma décharge, j'ai une journée de travail dans les jambes. » La différence était là. En pleine possession de ses moyens, le Clamecycois aurait, à coup sûr, posé des problèmes à l'Aubois, par sa grande liberté.

Le Grand Prix cycliste de 1983S'il n'est pas un sprinter, Busolini est un terrible finisseur. Il l'a prouvé dans les derniers tours, en plantant littéralement Guyot sur l'avenue où se jugeait l'arrivée. Il restait quatre tours à couvrir, mais le doute ne subsistait plus dans les esprits, quant à la victoire de l'Aubois, depuis quelque temps déjà. Enroulant un énorme braquet dans le style efficace, Busolini désirait ardemment ce succès, prenant l'initiative, vers le quarantième tour, d'annihiler l'offensive amorcée par le champion de France Jean-François Bernard, et l'Orléanais Denis Roux. Il poursuivit son effort sur sa lancée, avec Guyot dans sa roue, lequel y resta bloqué le plus souvent, évoluant à son régime maximum.

L'écart grandit rapidement, trente-cinq secondes à mi-course, sur un trio constitué par Vernisse, le champion de Champagne Francis Simon et Bernard (U.C. Berry). La poursuite ne put jamais vraiment s'organiser. Jean-François Bernard, Jean-PaulGarde, Jean-Luc Vernisse, les frères Hosotte, parmi les plus actifs, menèrent des actions trop isolées et vouées à l'échec.

Jean-François Bernard était trop surveillé par des adversaires acquis à sa perte. Les sifflets qui l'accueillirent lors d'un passage devant le podium n'étaient pas mérités. L'avance du duo de tête atteignit son point culminant au kilomètre, où Jean-Paul et Patrick Hosotte, Rameau, J.-F. Finot, Derosier, Jean-Pierre Duracka étaient pointés à 1 minute 30.

Le peloton se scinda en plusieurs groupes. Un regroupement général s'opéra vers le 95ème kilomètre. C'est alors que Jean-Luc Vernisse, encouragé chaleureusement par la foule, décida de refaire le handicap. Il était trop tard, et le Nivernais, malgré une volonté farouche, ne reprit rien, terminant finalement à 1 minute 42 du vainqueur, Busolini, titulaire de soixante succès.

La revanche du championnat de France entre Roux et Bernard a tourné court à La Machine, sous le soleil, en présence de milliers de spectateurs passionnés par le spectacle qui fut, une fois de plus de toute beauté.

Les Alsaciens Hosotte Jean-Paul et Patrick firent fort impression, hier à La Machine.Non seulement pendant la course, où ils s'échappèrent de belle manière, faisant jouer à cette occasion l'esprit de famille, mais également au départ. En effet, les deux frères, qui sont, comme on le sait, des anciens professionnels, se montraient au guidon de machines toutes rutilantes. Ils devaient être les seuls à rouler sur des bicyclettes dont les câbles de freins sont encastrés dans le cadre,.. comme chez les « pros » !

Mis à part Busolini a l'arrivée, il y eut d'autres premiers tout au long de ce 27e grand prix cycliste ! Daniel Laroche, le sociétaire du C.C. Charitois, fut le premier de tous les coureurs à se présenter sur la ligne de départ, se faisant ainsi la vedette. Jean-Paul Garde, le fidèle lieutenant du champion de France Jean-François Bernard, s'était échappé durant le premier tour, qui n'était en fait qu'un "tour de chauffe". Jean-Paul, très brillant cependant, devait jouer de malchance, puisqu'il était également le premier à déplorer une crevaison. Notons enfin que la première des très nombreuses primes, qui tombaient bien comme une manne providentielle, fut remportée par J.-P. Duracka, de la Roue d'Or Yzeurienne,

Le Creusotin Robert Jankowski, qui mettait hier son titre en jeu, n'a pu récidiver son exploit de l'an passé où il coiffait sur la ligne le futur « pro » de l'équipe, Dominique Gaigne. Il est vrai que le sympathique coureur, âgé de 40 ans, relevait de blessures à la suite d'une chute lors d'une épreuve à Saint-Amand dans le Cher. Mais le bon Robert aime trop le sport cycliste pour l'abandonner malgré son âge, Qui tiendrait le pari de ne plus voir le Creusotin sur son vélo... pour des courses comme celle de La Machine ?

Le Grand Prix cycliste de 1983Le sympathique Guerchois et grand espoir du cyclisme Denis Roux a bien été, comme on s'y attendait, à la pointe du combat, sur le difficile circuit de La Machine. Lui qui s'était classé second du dernier championnat de France (derrière Bernard) sortait du peloton au début de la course et, devinez qui venait le chercher ? Jean-François Bernard, lui-même ! La revanche ne fut donc qu'éphémère mais, cependant, de toute beauté et les nombreux spectateurs présents hier applaudirent sans compter les deux hommes.

Avant le départ, le Marseillais Roger Napolitano était en grande discussion avec Mariano Martinez et le sympathique André Prost. Gageons que l'homme de laCannebière devait ainsi se remémorer bon nombre de souvenirs et, notamment, son échec face au coureur de Saône-et-Loire, Rameau, au début des années soixante, sur ce même parcours qu 'allait emprunter entre autres... Mariano Martinez

L'excellent grimpeur du Stade Auxerrois club qui a, à son actif cinquante-quatre victoires cette saison le Polonais Oskwarek, était absent hier. Il est malheureux qu 'un coureur de sa classe n'ait pu augmenter le nombre déjà important de participants. Oskwarek a, en effet, remporté le 10 août dernier la course de l'Alpe-d'Huez, en améliorant le record de la montée et obtenant cinq jours plus tard un nouveau succès à Semur-en-Auxois.

Podium vainqueurPatrick Busolini secondJoël Guyot troisièmeJean-Luc Vernisse

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