1981Rien n'est plus motivant que d'annoncer des primes, pour asticoter un peloton de coureurs et avec 100 Frs dès le premier tour du 25ème Critérium de La Machine.

MM. les Polonais tirèrent les premiers. L'ex-champion du monde en personne, Richard Szurkowski, y alla de son petit numéro : il réglasans se lever de la selle, Dominique Lebrun, Regis Simon et le Parisien Barot, tandis que Claude Chabanel revenait bien vite rejoindre ce quatuor.

L'ancien lauréat de la Course de la Paix venait de frapper fort d'entree et d'annoncer la couleur : pour ce prix du quart de siècle. il faudrait bel et bien compter avec lui. mais qui en aurait douté ?

Le Grand Prix cycliste de 1981Ses camarades polonais. licenciés comme lui au V.C. Auxerrois, ne tardèrent pas, eux aussi à se manifester : et dans toutes les offensives, on distinguait au moins un maillot orange. Quand au 8ème tour, le Guerchois Denis Roux, attiré par "les gros sous" tenta un coup de force. Ankudowiecz répondit aussitôt a son attaque : Jérôme Simon, Janin, Didier Finot, Vernisse n'attendirent pas plus de deux tours pour réagir. Mais dans leur sillage, Czaja était là. indecrochable et très à l'aise.

Au 18èmetour,soit après 36 kms d'une course menée tambour battant, Chavy, Trimaille, Gallopin, Delage, J. Simon, Didier Finot, s'enfuirent dans les rues de la cité minière, mais deux Polonais étaient encore de la partie. Czaja et Szurkowski. Et ils ne rechignaient pas à la tâche, tandis qu'au podium, le speaker René Rey annonçait des primes dont le montant devenait de plus en plus alléchant.

Dans de telles conditions, rien de surprenant qu'au 23ème tour, alors que l'allure faiblissait. Szurkowski décide de passer à l'offensive : le groupe d'avant-garde éclata comme une grenade et seul le Lyonnais Chavy parvint à s'accrocher à la roue motrice du champion polonais.

Durant trente kilomètres, le spectacle allait laisser pantois les spectateurs qui par centaines ceinturaient le circuit : sans changer de braquet. tirant continuellement le grand plateau, les deux échappés qui présentaient une morphologie identique, accumulaient les secondes. Mais aussi les francs lourds qui tombaient dans l'escarcelle. Seulement, l'arrivée était encore trop lointaine pour qu'ils puissent envisager une issue favorable.

Le Grand Prix cycliste de 1981Au 80ème kilomètre, ils virent rappliquer une demi-douzaine de rescapés, les seuls que la multiplication des sprints n'avait pas émoussés. Il y avait là Janin, les frères Simon, Czaja, Herchet et Creusotin Vincent Brucci. Dix kilomètres plus loin, Szurkowski changea de tactique : lorsqu'il sentit revenir le peloton, il expédia à l'avant son équipier Czaja, lequel dut accepter la compagnie de Brucci, Jerôme Simon et Janin : les autres, ceux qui exerçaient sur Szurkowski un marquage impitoyable étaient pris au piège et tandis que Czaja était brutalement terrassé par une terrible défaillance, ses trois camarades fonçaient vers l'arrivée.

Brucci, le plus rapide des trois, ne fit pas de détail. Il partit de loin et, avec plusieurs dizaines de mètres d'avance, il renouvela son succès de 1979. Dans quelques jours, le Creusotin s'alignera au départ du Tour du Limousin. avec l'équipe de France amateurs à la recherche d'un double but : une sélection pour la course à l'Arc-en-Ciel de Prague et un contrat de Professionnel pour 1982. Si Brucci obtenait ces deux récompenses, nul doute que la renommée du Prix de La Machine y trouverait également son compte.

Podium vainqueurVincent Brucci secondJérôme Simon troisièmePatrick Janin

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