1957En ce 16 août férié, les organisateurs du Grand Prix cycliste de La Machine ne pouvaient espérer succès d'affluence plus considérable, ni course plus animée, que celle brillamment enlevée hier, par Georges Avignon devant la vedette locale Henri Cieleska et un autre coureur nivernais très coté au pays des mineurs, Yves Fayon.

La victoire (il n'y avait qu'une première place) ne pouvait récompenser tous les animateurs de cette belle épreuve disputée du début à la fin et riche en exploits de toutes sortes.

Le Grand Prix cycliste de 1957Le public, dont le moins qu'on puisse dire, est qu'il a vibré tout au long des 65 tours d'un circuit spectaculaire et suffisamment sélectif avec ses deux côtes de la rue de Bussière et surtout de la rue de la République, aurait aimé voir triompher l'enfant du pays, Henri Cieleska. Le Decizois eut le grand mérite d'avoir essayé de contrôler la course. Mais la tâche était difficile en raison de l'importance et du nombre des engagés et de la présence d'une équipe forte et complète, celle de l'U.V. Aube.

Fayon eut aussi les faveurs, car il anima deux échappées. Et puis, y eut le Troyen Bauchet, seul en tête à 15 kilomètres de la fin, et dont l'avance ne cessa de diminuer de 42" à 30", 10", jusqu'à ce que, épuisé, il se laisse rejoindre et dépasser à 2 kilomètres du but par un groupe de sept coureurs, que l'on ne peut appeler ni peloton, ni échappés. Plutôt une sélection durement opérée à l'issue d'une bataille incessante et d'un perpétuel chassé-croisé.

Le Grand Prix cycliste de 1957Ces sept coureurs méritent également un beau coup de chapeau, que ce soit le Montluçonnais Gandolfo, l'homme de toutes les contre-attaques, le Troyen Ramella, auteur d'un magnifique retour solitaire qui précéda celui de Cieleska sur les échappés à mi-course, Finet, toujours attardé et toujours revenu en payant de sa personne, ou Francis Allard, qui a confirmé sa belle tenue de Châteauneuf-Val-de-Bargis.

Tous ont été valeureux et pourtant l'un d'entre eux a encore été plus admirable : Georges Avignon, précisément le vainqueur. Il fut lui aussi de toutes les offensives provoquées par les échappées nombreuses, mais ou il fut le plus sensationnel, c'est au 66ème kilomètre, quand, après un nouveau regroupement, il faussa compagnie à tous les meilleurs du lot. Lui, le roi du sprint, au lieu d'attendre l'emballage, il provoquait la bagarre.

Plein de crânerie, il s'en alla avec un garde du corps dans sa roue, le Troyen Ramella qui refusa de le relayer et pendant plusieurs tours tint, la dragée haute à ses adversaires. Ceux-ci durent se porter à sa hauteur, les uns après les autres, d'abord Gandolfo, Bauchet et Gondoux, remarquables puis Cieleska, Fayon, Finet et les autres.

Avignon continua à multiplier ses efforts à l'occasion de la moindre prime. Les sprints en côte ne l'usèrent pas et c'est le plus nettement du monde qu'il l'emporta à l'ultime emballage. Personne ne pouvait contester la validité de sa victoire.

Le Grand Prix cycliste de 1957Les conclusions ayant été tirées longuement, il nous reste à résumer les phases principales de la course. Au signal donné par M. Grillas, maire de La Machine, Cieleska contrôla le départ du Troyen Bianchi, éliminé par la suite sur crevaison, ainsi que Griffet, très applaudi au cours d'une longue chasse. Beauchet s'étant échappé au 8ème kilomètre, les petits maillots rouges de Joseph et Gondoux, les éternels animateurs nivernais, ne tardèrent pas à l'encadrer. Fayon vint les renforcer et au moment où ils allaient être rejoints, Fayon redémarra avecJoseph. Le Troyen Ramella les rejoignit au 45ème kilomètre et H. Cieleska en fit autant à mi-course.

Regroupement général au 64ème kilomètre. Alors Avignon se sauve, flanqué de Ramella. Nouveau regroupement à 20 kilomètres de la ligne. Bauchet s'échappe à 16 kilomètres du but. Il fait figure de vainqueur. Les poursuivants grignotent les secondes, et cependant que Berger, sur chute, Gérot, Lemaire, Prost, Drillon, Juin, Bonnet et Gondoux se laissent décoller, rattrapent le Troyen et le dépassent à l'avant dernier tour. Avignon gagne le sprint.

On ne saurait oublier de mentionner la qualité du service d'ordre des gendarmes aidés des pompiers, de la présentation, du contrôle du V.C. Decizois et surtout la verve endiablée de Dauriac. Le speaker berrichon, en grande forme et servi par l'intensité de l'épreuve, a soulevé un public prompt à extérioriser son enthousiasme.

Podium vainqueurGeorges Avignon secondHenri Cieleska troisièmeYves Fayon

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