Le sport - Le Grand Prix cycliste

2024Axel Chatelus (EC Saint-Etienne) profite d'un bon travail d'équipe pour remporter le Grand Prix de La Machine

Après une longue échappée à quatre, Axel Chatelus (EC Saint-Étienne) a levé les bras, ce dimanche 18 août à La Machine. Il succède au palmarès à Clément Carisey, devenu son entraîneur. Cela n’a échappé à personne, ce dimanche 18 août à La Machine : le peloton était très dégarni au départ de la 66e édition du Grand-Prix de la ville (50 tours de 1,9 km, soit 96,5 km). Seuls 26 coureurs ont pris le départ de la course, pourtant ouverte aux catégories Elite, Open et Access. Un chiffre très éloigné de ceux atteints lors des plus belles années du critérium.

Cela n’empêchait toutefois pas d’espérer une belle bagarre, au vu noms couchés sur la liste de départ. L’EC Saint-Étienne (Nationale 1) et le Team Atria Montluçon (leader de Nationale 2), avaient chacun dépêché six coureurs, ce qui promettait un duel entre les deux formations. S’il n’était pas surprenant de voir l’équipe bourbonnaise, à forte consonance nivernaise, si bien représentée, c’était en revanche une belle surprise côté stéphanois. "C’est l’une des courses mythiques du calendrier, qui fait partie de l’histoire. C’est important d’y venir, parce que s’il n’y a plus de coureurs sur ces courses là, il n’y aura plus de course", expliquait le directeur sportif, Corentin Ville.

Un duel entre le Team Atria et l’EC Saint-Étienne

Le duel attendu s’est rapidement traduit en course. Dès le quatrième tour, lorsque le Stéphanois Markus Pajur tentait de prendre le large, un Nivernais du Team Atria, Damien Gazut, lui sautait dans la roue. Alors que l’on aurait pu s’attendre à ce que la course mette du temps à se décanter dans ces conditions, il n’a fallu attendre que la sixième boucle pour voir la bonne échappée s’envoler. Composée de quatre hommes, dont deux de Saint-Étienne, Hugo Roudier et Axel Chatelus, accompagnés par le Nivernais Loïc Forestier (Team Atria) et Mathias Russo (OCC Antibes).

Une bonne affaire pour les coureurs de Corentin Ville. "L’idée était d’être mieux représenté qu’Atria à l’avant. La situation était donc très bonne pour nous, et derrière les gars ont bien contrôlé." Avec ces deux cartouches, l’avantage stratégique était très grand pour l’équipe de N1. Yannick Martinez (Team Atria), vainqueur à La Machine en 2013 et 2019, a bien essayé de se glisser dans un contre pour venir prêter main-forte à Loïc Forestier, mais à nouveau les Stéphanois la jouaient finement en tuant le projet dans l’œuf.

Avec plus d’une minute d’avance dès le 17e tour, il ne restait plus qu’à conclure pour Hugo Roudier et Axel Chatelus. Mathias Russo a vite montré ses limites, se contentant de suivre. "Je me suis retrouvé avec les trois un peu par hasard et je me suis accroché. Au début, j’ai essayé de passer, mais j’étais à bloc dans les roues", racontait l’Antibois après la course. Seul Loïc Forestier, vainqueur la veille à Arthenay (Loiret), représentait une véritable menace.

Pour s’en défaire, les deux sociétaires de l’EC Saint-Etienne n’ont pas eu besoin de forcer. Axel Chatelus déclenchait une attaque à quatre tours de l’arrivée, sur la seule côte du parcours. La première fût la bonne. Bien usé au terme de sa quatrième course de la semaine, Loïc Forestier ne tentait même pas de suivre, pris au piège tactiquement. "Si je le suivais, Hugo (Roudier) contrait, et si je suivais Hugo, c’est Axel qui recontrait. Donc je me suis dit 'vas-y, barre toi et moi j’essaye de faire deux'. Je suis déjà content de faire deuxième", souriait le Pouillysois, après avoir réglé le sprint devant Roudier et Russo.

Axel Chatelus succède au palmarès à… son entraîneur

Quelques instants avant, Axel Chatelus pouvait savourer sa victoire, la deuxième de sa saison après celle décrochée sur le GP de Cénac-et-Saint-Julien (Dordogne) fin mars. "J’ai eu un petit creux en milieu de saison, quelques pépins de santé. Là, je retrouve mon meilleur niveau, je suis vraiment content", appréciait-il. Il succède au palmarès à Clément Carisey, également vainqueur du Tour Nivernais Morvan en 2023, qui a depuis rangé le vélo pour se consacrer à une carrière d’entraîneur.

Comme les choses sont bien faites, Axel Chatelus suit les conseils de Carisey depuis un an à l’entraînement. "J’ai hâte de lui envoyer un message, c’est drôle que je lui succède", relevait-il. "C’est mon entraîneur et l’un de mes meilleurs amis, il va être content. On était coéquipiers à Charvieux et au CR4C Roanne." L’an dernier, il avait d’ailleurs assisté de près à la victoire de Clément Carisey, terminant neuvième de l’épreuve. "C’est une course que j’affectionne, je l’ai toujours faite. Tant que je serai coureur, je viendrai la courir", a-t-il fini par lâcher. Rendez-vous en 2025, pour la défense de son titre.

Podium

Axel Chatelus

Loïc Forestier

Hugo Roudier