2003Petit peloton, hier à La Machine, avec vingt-huit coureurs seulement au départ. Mais comme l'a souligné le speaker Guy Page, au sommet de son art, s'il n'y avait pas la quantité, il y avait, c'est sûr, la qualité.
Le CC Etupes, le SCO Dijon, et le CR4C Roanne avaient délégué leurs meilleurs représentants. Ilfallait donc attendre du spectacle sur le petit circuit machinois, mais tellement spectaculaire. Et, du spectacle il y en a eu.
A commencer par le SCOD... Dès le départ donné aux vingt-huit coureurs, par Daniel Barbier, conseiller général, maire de La Machine, en présence du Conseil général dela Nièvre, Michel Berthin et Michel Denis, présidents du comité régional et départemental, les coureurs du SCO Dijon ont été les premiers à se mettre en action.
Dérangère le premier a pris quelques dizaines de mètres au peloton avant d'être repris par Peyramaure (Chartres) et le Roannais Lejeune. Deux tours plus loin, Dérangère, intenable remettait ça, Cette fois, il était remis à la raison par Kaszuba (Chartres), et le Roannais de service, Bouchet. Leur fugue devait durer une dizaine de tours. Sur une accélération de Romain Mary (SCOD), le peloton éclatait complètement. Et, surprise, le champion de France en titre, était mis en difficulté et ne pouvait suivre la cadence. Il est vrai que lamoyenne horaire frisait les 45 kms/heure. Au vingtième tour, on assistait à un regroupement et une dizaine de coureurs se retrouvaient en tête, emmenéspar Herbreteau (Bressuirés).Regroupement pour quelques minutes seulement puisque le Dijonnais Dérangère (encore lui !), et Renaud, le Roannais en remettaient une couche. Leur cavale durait une dizaine de tours. C'est Saillour (UC Felletin) qui ramenait un groupe d'une dizaine de coureurs sur eux.
C'est le moment que choisit Wolfgang Murer, l'autrichien vainqueur du dernier TNM pour se faire la belle. Sans plus de chance que les téméraires d'avant. Il était repris par Mary (SCOD), Borichet et Renaud, tous les deux du CR4C Roanne.
Murer remettait ça un tour plus tard, avec cette fois-ci Saillour, à l'annonce d'une grosse prime. Ce dernier peut-être trop encombrant était dans le même tour.
Il était dit que le Dijonnais Dérangère tenterait le tout pour le tout. Il démarrait de nouveau, mais devait accepter la compagnie de David (Algimouss Cholet) et de Norce, autre Roannais, bien discret jusque là. Cette fois-ci, c'était le bon coup. Les trois larrons devaient prendre une poignée de secondes, et, à une cadence débridée, maintenaient cet avantage. Si David était décroché à deux tours del'arrivée, Norce et Dérangère continuaient dans un mano à mano, qui tenait le nombreux public en haleine. Un Dijonnais contre un Roannais, c'était pratiquement la situation que l'on a vue durant toute l'épreuve.
En fin de compte c'est le Roannais (Norce) qui a eu raison du Dijonnais (Dérangère),mais quel spectacle.
Tout juste avant le départ,trois anciens membres du comité d'organisation ont étéhonorés pour quarante-septans de présence : René-Vingdiolet, François Vincent etJean Talpin
René Vingdiolet et Jean Talpin se souviennent.
Après quarante-cinq ans, ce sera aujourd'hui le dernier tourd'honneur pour René Vingdiolet, président du comité d'organisation du Grand Prix cycliste ainsi que pour son trésorier Jean Talpin.
Au terme des 105 kms du quarante-sixième Grand Prix cycliste de La Machine, aujourd'hui, la page sera tournée pour le Président du comité d'organisation, René Vingdiolet, 77 ans le 7 décembre prochain et son trésorier Jean Talpin, 80 ans le 19 novembre prochain. Une retraite ô combien méritée après avoir oeuvré depuis le 16 août 1957.
Avant qu'ils ne tirent leur révérence, retour dans le passé de ces deux hommes. Au pavillon de René Vingdiolet, ils se remémorent quasiment un demi-siècle de souvenirs, avec des hauts et des bas.
Il faut se rappeler qu'au début du siècle dernier, à l'occasion de la fête patronale, et avant la Première guerre, courait qui voulait, du moment que la personne avait un vélo. Après les deux conflts mondiaux, Gustave Grillas, qui sera élu maire, remettra en place avec "Dudu Potet", en 1947, le tour du Lugues avec un départ et une arrivée à La Machine via Trois-Vèvres
, se souviennent René Vingdiolet et Jean Talpin, avec des primes aux "bistrots" sur un circuit de 23 kilomètres et quatre tours à effectuer.
Mais chaque tour se faisait trop attendre. En 1955, Fernand Turlin et un certainRené Vingdiolet, auront l'idée de transformer le circuit en critérium de ville. A l'époque, il fallait convaincre la municipalité et en 1956, l'essai ne sera pas concluant. Seulement huit coureurs finiront l'épreuve, sur un circuit trop difficile, par la Meule, la Gilberte, Le Vernelier, le Bourg. C'était donc une autre occasion d'étudier un circuit fermé afin de mettre en place des déviations. En 1957, ce sera le bon choix avec un critérium en circuit fermé.
Le nouveau comité se mettra en place avec Gustave Grillas à sa tête,René Vingdiolet comme secrétaire et, depuis, Jean Talpin comme trésorier et responsable officiel de l'organisation auprès de la fédération...
Avec ce nouveau départ, nous avions peur d'un nouvel échec ! Avec la gratuité pour entrer sur le circuit, le public se prendra au jeu au fil des années. Ensuite, nous avons bénéficié de plusieurs concours de circonstances, comme la disparition du Prix de Dornes, mais aussi du soleil en permanence sur chaque Grand Prix, hormis en 1977 qui finira dans la tourmente. En effet, à dix tours du but, la pluie s'est abattue avec force sur la cité minière. Les chaises installées le long de la chaussée délaissées par leurs occupants, volèrent sur le macadam.
Au fil des années, cela devenait de plus en plus dur, et les critériums de plus en plus difficiles à organiser. Nous avons pu résister grâce à un certain Marcel Guillaumat qui nous a fait venir des coureurs de renom, avec ses relations dans le milieu du cyclisme, mais aussi grâce à l'appui de la municipalité et du conseil général, à l'image de ces dernières années Il faut savoir qu'en France, il y a seulement seize courses comme la nôtre rappellent René et Jean.
Quant à la question du record du tour, détenu par Robert Jankowski, depuis 1968, les deux compères s'interrogent encore : Il a dû y avoir une erreur de chrono à l'époque. Depuis, les routes, et surtout les vélos se sont améliorés. Et rien à l'horizon !
Pour la suite, nous espérons de tout coeur que l'entreprise que nous avons mise en route perdurera.
Quelques grands noms ont jalonné le Grand Prix :Cyrille Guimard s'octroie la victoire en 1966 à 19 ans. L'année suivante, c'est Jean-Pierre Danguillaume qui est passé par là avec une victoire. La même année, Mariano Martinez (CC Varennes-Vauzelles) prendra la quatrième place. On pourra se rappeler également de Yves Hézard, d'un certain Bernard Thévenet et de Jean-François Bernard en 1984, avant de passer professionnel à la Vie Claire avec Bernard Hinault. En en 2000, ce fut Miguel Martinez.
Podium | François Norce | Jérémie Dérangère | Dominique David |
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