1995Selon un scénario qui est devenu coutumier dans les épreuves de première catégorie, la décision s'est effectuée dans le premier quart du parcours machinois. Ensuite, les équipiers ont joué leur rôle à fond afin que les deux fuyards, Jean-Pierre Duracka et Gérald Liévin, atteignent le but en figure de proue.
Raphaël Martinez qui, lui non plus, n'est pas le premier venu, assura son déplacement dès la première boucle en raflant la première prime. Au second passage, un autre Nivernais, Didier Arbault, tenait les commandes.
Pour peu de temps car au cinquième des cinquante-cinq passages programmés, Gérald Liévin sortit ses griffes : il était accompagné pour la circonstance par Richard Szostak (CC Etupes) et Sébastien Laroche, le Charitois qui détient une excellente condition physique.
Ces attaques, pourtant, ne constituaient que des hors d'œuvre et à son tour, Thierry François (UVC Aube) et Arnaud Plaisant (UV Aube) abattaient leurs atouts : ils allaient effectuer quelques rotations à l'avant mais au dixième tour, de nouveau Liévin remettait les pendules à l'heure.
Jacek Bodyk avait gagné l'an dernier : il le rappela soudain en portant une attaque fulgurante et après une démonstration brève, il dut capituler et Liévin exploita le ralentissement devenu inévitable, comme à chaque fois qu'une échappée se termine.
Bodyk n'était pas venu seul d'Aulnat et parmi ses équipiers figurait un certain Jean-Pierre Duracka vainqueur, lui, en 1987. Rejoindre Liévin fut, pour l'« Indien », une simple formalité et un tandem de choc se retrouva alors aux commandes de la course. Définitivement.
Les contre-attaques se mirent alors à fuser, sans résultat, et le seul qui aurait pu prétendre combler l'écart avait pour nom Jérémy Derangère, licencié à la PS Creusot. Mais dans son sillage, un certain Jean-Philippe Duracka s'était positionné confortablement avec comme seule mission, de protéger son frère Jean-Pierre. Mission impossible pour le Creusotin et le train infernal imposé par Liévin et Duracka (Celui de tête), condamna tout le reste de la troupe.
Les compteurs des voitures suiveuses s'affolaient. D'ailleurs, à l'arrivée, quelques secondes manquaient au vainqueur pour que le vieux record de Jankowski soit amélioré, et les dégâts s'aggravaient au point qu'au trentième tour, soit après 57 kms, les deux fuyards reléguaient tout le monde à un tour. Dur à avaler pour des coureurs de la trempe de Jérôme Simon, Eric Fouix, Hristo Zaïkov, Denis Jusseau, Richard Szostak ...
L'arrivée approchait et le duel entre Liévin et Duracka s'intensifiait. L'Auvergnat tentait une percée dans les quinze derniers tours et Liévin, un moment désarçonné, dut puiser dans ses réserves pour, en deux tours, revenir se placer dans le sillage de Duracka... si bien que tout restait à faire, le jeu des pronostics que sollicitait le speaker Rémy Pigois voyait les avis se partager et une forte prime annoncée à dix tours tombait dans la poche du maillot du champion de France.
L'espoir naissait chez ses supporters, d'autant plus qu'à cinq tours, il raflait prestement les 1.000 F mis en jeu. Cela devait être le combat de trop, car à l'emballage final, Jean-Pierre Duracka partait en bas de l'avenue de la République pour ne plus être inquiété.
Les dés étaient pipés depuis le dixième tour, mais les autres concurrents avaient tous un rôle à jouer dans la course et particulièrement Frédéric Finot, qui prépare deux championnats de France juniors en côtoyant le gratin national.
Son examen de passage était attendu de tous, ses dirigeants et ses supporters ; ils peuvent être rassurés. Frédéric accompagna son équipier Didier Arbault et le Corbellois Florent Rommel dans une contre-attaque musclée avant de terminer au onzième rang, devancé dans le contexte du classement des Nivernais par le seul Arbault, meilleur coureur de notre département, exception faite de Liévin, alors que Raphaël Martinez prenait la quatorzième place, et Sébastion Laroche la dix-huitième.
Un bon classement des coureurs du cru, eu égard à la valeur du peloton des quarante-cinq partants.
Podium | Jean-Pierre Duracka | Gérald Liévin | Jacek Bodyk |
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