1992Longtemps le cœur des Nivernais a battu, hier au critérium de La Machine ; deux représentants du vert pays figuraient dans l'échappée victorieuse, Sylvain Bolay, frais émoulu des Jeux de Barcelone, et Jean-Paul Garde, qui bien qu'exilé dans le Comité du Lyonnais, est toujours considéré comme un gars de chez nous.
C'est d'ailleurs le minuscule coureur de Montapas qui, dès le second tour, allumait la mèche ; l'an dernier, il avait lui-même levé la main de son vainqueur et co-équipier Denis Jusseau, hier, il tenait à ne pas partager les lauriers ; pour cela, il s'appuyait sur une attaque du Franc-Comtois Gabet qui avait empoché la première prime et sur sa lancée, il avait pris quelques secondes. Quatorze précisément.
C'est alors que Bolay embraya ; deux ans avant Garde, il avait dû lui-même se contenter du premier accessit derrière Jean-Luc Vernisse, les deux hommes étaient donc habités du même esprit de revanche.
Le Stéphanois Eric Larue, le Parisien Boury, le Belfortain Christian Thary imitèrent Bolay et au bout de six tours (la course en comprenait cinquante-cinq), la cause était entendue, d'ailleurs dans le peloton on baissa bien vite les bras, laissant les secondes s'accumuler.
Seuls Jean-Pierre Duracka et Jersy Sikora mirent un point d'honneur à revenir sur les fuyards, mais pour relancer la mécanique, les organisateurs décidèrent de distribuer de grosses primes à tout le monde, si bien que les Le Peurien, Jusseau, Fouix empochèrent les gros sous à la barbe de ceux qui depuis deux heures tenaient la barre.
Une violente attaque de Jean-Paul Garde sema enfin la perturbation dans le groupe des échappés, Bolay y mit un terme, le même scénario se reproduisit à plusieurs reprises, mais le postier stéphanois Eric Larue, qui avait senti la course mieux que les autres, porta l'estocade au dernier passage sur la ligne, Garde et Bolay venaient de trouver leur maître en la personne d'un ancien vainqueur de la classique Paris-Roubaix.
En fait, les deux Nivernais n'avaient pas à rougir de leur semi-échec, d'autant plus qu'à l'applaudimètre, ils devançaient le Stéphanois de plusieurs longueurs. Aux trois premiers et à deux coureurs désignés par le tirage au sort, il restait une formalité : se rendre en mairie pour remplir les éprouvettes. Comme au Tour de France.
Une belle surprise nous attendait en fin de course. En effet, le Premier Ministre Pierre Bérégovoy nous a fait l'honneur de prononcer quelques mots à notre micro
« Je suis ravi d'avoir pu assister à cette belle course.
C'est une course que j'apprécie tout particulièrement puisqu'elle représente une région et surtout un département dont je suis le représentant en tant que député depuis 7 ans.
Je dois maintenant me rendre au Musée de la mine. C'est un endroit que je connais bien pour l'avoir inauguré mais aussi visité plusieurs fois.
A ce que l'on m'a rapporté, une lettre m'attend là bas »
Podium | Eric Larue | Jean-Paul Garde | Sylvain Bolay |
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