Le sport - Le Grand Prix cycliste

1990Marcel Kaikinger, le lauréat de l'an dernier, l'avait annoncé au départ, au micro du speaker« Pour gagner ce critérium, il ne faut Jamais quitter les premières loges ».

Son équipier Jean-Paul Garde, Karkowiecz, J.-P. Duracka, Bolay, Mariano Martinez avaient parfaitement capté le message et sauté dans le sillage de « Kaik » quand, comme de coutume, il avait démarré en trombe. Quelques tours plus tard, Jean-Luc Vernisse et Charucki avaient compris le danger et, enquelques coups de pédale, ils étaient venus grossir l'échappée.

Régis Simon, l’engagé de dernière heure, Janin, spencer, Jusseau, Ludwiniak réagirent avec un temps de retard, tout comme Dubois, l'ancien champion de France, mais déjà les dés étaient pipés, alors que 30 km seulement venaient d'être couverts. Le néo Vauzellien Bolay, sans aucun doute le plus à l'aise dans l'échappée, tenta hâtivement de se débarrasser de ses compagnons. Ce coup de boutoir ne fut pas du goût de Kaikinger, ni de Garde ; pour eux Bolay devenait l'homme à marquer impitoyablement.

Alors, Jean-Luc Vernisse, qui n'est pas tombé de la dernière pluie, comprit que son heure allait sonner, il se dressa sur les pédales et bien vite s'attribua une avance dépassant la minute. On arrivait à la mi-parcours sur ces positions et, en fait, rien n'était joué. Pour un homme isolé comme l'était Vernisse, cette avance pouvait fondre rapidement pour peu que les gros calibres se mettent enfin à jouer le jeu. Mais, hier à La Machine, l'homme fort c'était Jean-Luc Vernisse qui réalisa la plus belle de ses saisons, puisque neuf victoires figuraient déjà à son palmarès.

Et après un court passage à vide aux alentours du 80^e km, il repartit de plus belle, doubla et redoubla des pelotons pour terminer en grand vainqueur, avec deux tours de trotteuse d'avance sur ses poursuivants que Sylvain Bolay régla pour la seconde place.

On devine l'accueil qui fut réservé au lauréat qui passa une partie de son enfance au pied des terrils machinois. Parmi les battus du jour, on retrouve des coureurs au palmarès huppé, mais aussi le Fourchambaultais Olivier Habert qui n'a pas perdu son temps en venant se frotter aux gros bras. Il termina à une honorable dix-neuvièmeplace et rafla la prime offerte aumeilleur des coureurs de seconde catégorie.

La pluie du matin n'ayant pas arrêté le pèlerin, le soleil étant revenu en début d'après-midi, un coup d'oeil aux abords de la ligne de départ nous indiqua d'entrée que le public s'était déplacé plus nombreux que les années passées. Cela avait-il suffi pour donner des ailes à Jean-Luc Vernisse ?

Podium

Jean-Luc Vernisse

Sylvain Bolay

Jean-Pierre Duracka