1982Devant une foule considérable, plus dense que l'an passé aux dires de fidèles spectateurs machinois, Robert Jankowski a mis fin à vingt années d'insuccès.
Au pays de la légende du cyclisme régional et à forte densité de Polonais, le vétéran du peloton - le Creusotin est âgé aujourd'hui de 39 ans - a imposé sa vélocité incomparable au Breton, pré-sélectionné pour le championnat du monde sur route des 100 kms, Dominique Gaigne. Le double démarrage du populaire "Janko" dans les 500 derniers mètres fut fatal à son adversaire, ultime attaquant de l'épreuve organisée de main de maître par le comité des fêtes local présidé par M. son Vingdiolet, également maire de la cité minière, avec le concours de la brigade de gendarmerie dirigée par le chef Milaveau, de la Croix-Rouge, des pompiers et contrôlée par le V.S.N.M.
« Janko » ne renie pas ses origines polonaises, et les habitants de La Machine lui ont réservé une ovation monstre. Instants sympathiques et émouvants pour le presque quadragénaire, qui, la ligne d'arrivée franchie victorieusement avec la roue avant pratiquement dégonflée, déclara au micro de Rémy Pigois «La Machine est une épreuve magnifique, que je désirais gagner cette année, d'autant qu'au départ s'alignaient des coureurs costauds. Ce succès me combie. »
Ainsi remercia-t-il le public machinois aux yeux duquel «Janko » est un grand champion. Une fois encore, l'on assista à une course débridée et lancée d'emblée, sur le grand braquet, par le Polonais du Stade Auxerrois Oskwarek, vainqueur de cinq courses en douze jours, et contraint à l'abandon au quarantième kilomètre.
La première boucle du circuit fut couverte en deux minutes quarante secondes, et par la suite on ne fit pas mieux. Tandis que Stoessel mettait pied à terre, ne pouvant suivre l'allure effrenée, neuf hommes s'installaient en tête vers le douzièmes kilomètre : Bernard (J.G.A.N), Lavenu (V.C. Motte), Lis (Yzeure), Gaigne (Rennes), Charreard (Saint-Etienne) Carneiro (Tournus), Peloso (Antony) et Oskwarek (StadeAuxerre).
Au kilomètre 15, Bernard actuellement militaire à Nevers et qui ne bénéficie pas d'un régime de faveur pour s'entraîner, faussait compagnie au groupe et creusait l'écart dans un style efficace. Le sociétaire de la J.G.A. Nevers, allait se maintenir devant la meute durant quarante kilomètres avec une avance oscillant entre 40 et 50 secondes.
L'annonce répétée de fortes primes - 8.000 F, pour le moins, ont été distribués - était de mise à aiguiser les appétits. Mariano Martinez, Jean-Luc Vernisse, Vendramini et Pelizzari s'extirpaient du peloton, et le dernier nommé réalisait la jonction, le premier, avec Bernard. Celui-ci et Pelizzari recevaient le renfort de Derosieret ce trio, pendant 40 km environ, devait caracoler en tête.
Peloso fut le premier à réagir. Le courageux Bernard, qui n'avait pas perdu son après-midi, payant ses efforts, disparaissait. une lutte terrible s'engageait alors, les tricolores et Laurent Biondi, selon un plan établi par Yves Hézard, faisant le ménage.
Dominique Gaigne se propulsait à l'avant, assurant l'essentiel de la tâche avec « Janko » sur le porte-bagages, et heureux de l'aubaine.
En coureur d'expérience (plus de 250 victoires figurent sur sa carte de visite), Jankowski piégeait Gaigne, pour un triomphe inoubliable.
Malgré l'excellent service d'ordre, l'accident peut se produire: Ce fut hélas le cas à La Machine. Soudainement, pour on ne sait quelle raison, un spectateur coupe la route devant le coureur Jean-Yves Bulliat (V.C. Saint-Priest), numéro 52, quiest assis, arcade sourcillère gauche fendue. Les coureurs essaient d'éviter la chute à l'image des numéros 35 (Rougeron) et 31 (Jankowski).
Transporté à l'hôpital de Decize, le spectateur imprudent, souffre d'un traumatisme crânien avec perte de connaissance. Il est relevé par l'ancien coureur André PROST et la secouriste de la Croix-Rouge. Inanimé, il baigne dans le sang qui a coulé de sa blessure.
Podium | Robert Jankowski | Dominique Gaigne | Yves Beau |
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