1979Pour cette édition 1979 du Grand Prix de La Machine, chacun se posait hier, peu avant 15 heures, alors qu'à l'appel du speaker, Henri Rey, les coureurs s'alignaient sur la ligne pour être libérés par M. Vingdiolet, maire de La Machine.
Et tandis que le ciel charriait de lourds nuages, chacun évoquait la tornade qui, en 1977, s'était abattue sur la cité des « Gueules Noires » dans les cinq derniers tours. Finalement, le vent balaya les cumulus et le ciel redevint bien vite d'un bleu pastel, couleur sans laquelle aucune manifestation ne peut connaître la réussite totale.
Alors, le drapeau s'abaissa et cent jambes luisantes d'embrocation entrèrent en scène. Pour émoustiller ces véritables bielles, rien ne pouvait mieux convenir que des primes substantielles et, à La Machine, on ne se fait jamais tirer l'oreille pour mettre la main au porte-monnaie, si bien que la bagarre ne tarda pas à éclater avec violence sur les cinquante-cinq tours du circuit.
Tour à tour, Martinez, puis Robert Cabot, puis un tandem formé de Jérôme Simon et Dominique Lebrun, raflèrent les premières primes, laissant la suite à Brenon et Rey pour quelques tours.
Mais l'exploit de la journée se mijotait au sein de la troupe. Sylvain Blandon du V.C. Rumilly, ex-sélectionné pour les championnats du monde, ne tarda pas à se manifester. Il sortit du peloton comme un beau diable et, dans un style coulé, il s'éloigna à toutes pédales, résistant aux contre-offensives menées par Dall-Armellina, Zucharelli, Kaufmann, D. Lebrun, et bientôt son avance approcha la minute, malgré les violents coups de boutoir assénés en tête des poursuivants où Breugniot, les frères Finot, Hoekstra, Joël Lebrun, Cheuton se mettaient fréquemment en évidence.
Les primes pleuvaient dru et le Rumillien, sans se désunir, voyait son escarcelle grossir au fil des tours. Chabanel et Jérôme Simon tentèrent de mettre fin à l'aventure du fuyard, mais ils ne purent tenir longtemps la cadence infernale qu'ils s'imposaient.
Il fallait alors se résoudre au sprint final entre les douze pur-sang qui composaient l'avant garde de la course et, effectivement, ils étaient ensemble au dernier virage dans le bas de l'avenue de la République. La parole était aux sprinters et, à ce jeu, l'adroit Vincent Brucci se montra le meilleur.
La victoire fut obtenue de justesse : Il ne devança l'étonnant Blandon que de quelques centimètres, et les commissaires durent se consulter pour lui attribuer la victoire. Du même coup, le Creusotin prenait sa revanche sur le sort qui, il y a deux ans s'était acharné sur lui. Echappé avec Serge Périn, il avait chuté dans la dernière boucle. Justice a été faite hier, aux alentours de 18 heures devant des centaines de témoins.
Podium | Vincent Brucci | Sylvain Blandon | Henri Chavy |
© Copyright 2021 - 2024 | Admin |