Le sport - Le Grand Prix cycliste

1978D'année en année, le succès du Grand Prix local ne se dément pas. Le public répond toujours en aussi grand nombre à l'appel des organisateurs, qui ne ménagent pas leur peine pour présenter une épreuve intéressante, richement dotée et servie, il est vrai, par un circuit spectaculaire, propice aux exploits.

L'échappée décisive, hier, a tardé à se dessiner, car le marquage dans le peloton était particulièrement sévère. Les imposantes primes qui se succédaient à l'énoncé du speaker René Rey, ne suffisaient pas pour desserrer l'étreinte d'un groupe toujours très étiré, en proie à de vives accélérations.

Il fallut un coup d'audace de l'ex-Vauzellien Raymond Blanchot, en contre justement à la suite d'une prime, pour qu'enfin un écart se creuse. Il restait 25 kilomètres à couvrir et le longiligne coureur, maintenant licencié au Stade Auxerrois, activa sa manette de dérailleur pour passer un développement supérieur.

Aussitôt, l'ex-champion de France des amateurs, Francis Duteil, engagé de dernière heure, qui bénéficiait de l'assistance de M. Marcel Guillaumat, réagissait et, avec le rouleur auxerrois, il prenait la mesure du peloton, en le distançant d'une trentaine de secondes. L'écart resta sensiblement le même, jusqu'à la fin, non sans une forte réaction de l'arrière, sous l'impulsion du puissant Polonais de la Pédale Charentonnaise, André Kaczmarek.

Un moment, l'avance des deux fuyards, qui évoluaient dans un style semblable, roue dans roue, en parfaite harmonie, tomba d'une dizaine de secondes, alors que Jean-Luc Vernisse très en verve, Milliard, Jankowski, Pineau, J.-F. Simonin, Berard et Cabot, amorçaient une contre-attaque vigoureuse, mais rien n'y fit, la messe était dite et Duteil en restait le prédicateur.

Au sprint, Francis Duteiln'avait aucun mal à déborder Blanchot, remis dans l'allure par les kilomètres effectués récemment au Tour de l'Yonne. Derrière, l'ex-pro Joël Milliard, avec son énorme braquet expérimental, tenta une parade qui lui rapporta la troisième place, tandis que Jean-François Simonin terminait septième et premier Nivernais, un titre qui, à La Machine. vaut son prix.

Alors que l'un des grands favoris, Dall'Armellina, se trouvait éliminé par un bris de cadre dans la première partie de la course, des tentatives de Chabanel, Bérard, Vernisse, Simonin, Bielski, Pineau, Favrolt, Kaufman, Finot, Lebrun, Zuccarellil Chougny et Riotte, créèrent la diversion et permirent à leurs auteurs de faire ample moisson.

Podium

Francis Duteil

Raymond Blanchot

Joël Millard