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Le sport - Le Grand Prix cycliste

1977Les six sélectionnés pour le championnat du monde étaient embarqués hier, sur une véritable galère. Il leur fallait prouver, aux dépens des régionaux que le choix du lieutenant-colonel Mariller était judicieux, car bien que tous classés dans les sept premiers du championnat de France, ils devaient démontrer leurs capacités à moins de deux semaines du voyage au Venezuela.

Aussi pour parvenir à leurs fins et comme il était aisé de le prévoir les six garçons qui seront regroupés sous la bannière bleu, blanc, rouge, ont fait cause commune sur le difficile circuit machinois, afin de contrer des régionaux aux dents longues, délégués par leurs comités afin de tenir en échec les porte-drapeau du cyclisme national.

Le Grand Prix cycliste de 1977C'est donc sans surprise que dès le cinquième tour, après les attaques préliminaires du Dijonnais Noars et du Bourguignon Rameau, on vit apparaître aux commandes, le Pyrénéen Serge Périn, aux côtés de Bourrier (U.S. Créteil) et du champion Gaffino, récent vainqueur à Châteauneuf-Val-de-Bargis.

Sans puiser dans les réserves le trio après l'octroi de quelques primes, se releva, mais dès le regroupement, deux nouveaux tricolores prirent les devants : le champion de France Patrick Friou, en personne, et le Breton Lebau. Ça roulait vite dans le peloton et bientôt, une nouvelle jonction devint inévitable, au 9ème tour, alors qu'une forte prime était annoncée par le speaker Rey.

Sur sa lancée, Lebau, s'octroya cette prime alors qu'un trio composé de Gaffino, Plaut, Brucci, cueillait Friou au passage, mais le gros de la troupe tiré par les Cosnois Simonin et G. Prost ne tarda pas à rappliquer. Une nouvelle percée se profila alors, œuvre de Périn, Khran, et de l'étonnant Dominique Lebrun, pour qui les complexes, aux côtés des gros bras, sont inconnus. Une nouvelle fois et sous la poussée de Cornette et C. Prost, le peloton absorba les fuyards, alors que la mi-course approchait, marquée par une forte prime d'un total de 500 F.

Jankowski, Bernaudeau, Chougny, Lebau, Gaffino et de nouveau Périn, prirent alors les choses en mains et d'une violente pédalée, s'enfuirent alors que des nuages noirs s'amoncelaient dans le ciel, annonciateurs d'averses pour le moins indésirables.

Du gros de la troupe, Brucci, Bourrier, Becaas, s'extirpèrent pour venir grossir le groupe de tête, mais pour peu de temps, car, sans prendre le temps de souffler, Brucci attaqua dans la rampe de l'arrivée, profitant pour cela du relâchement inévitable, après la prime.

Avec assurance, le Creusotin négocia adroitement les virages à angle droit du circuit, avala en souplesse la grimpette de la rue de Bussière, mais il ne put s'opposer au retour de l'homme fort de la course, Serge Périn ; cette fois, la cause était entendue. La marge de sécurité du tandem, atteignit bientôt 20, puis 30, puis 50 secondes, résistant à un autre tandem de contre-attaquants. Blanchot et Becaas, à l'instant où Friou, attardé par une chute était attendu par Lebau.

Le Grand Prix cycliste de 1977Et à dix tours du but, des gouttes de pluie lourdes comme du plomb s'abattirent sur la cité minière, avec une intensité accrue. Le micro de M. Rey refusa, sous l'orage, de répercuter la voix de son maitre. La tourmente s'abattit avec une violence inouïe, et les chaises installées le long de la chaussée, délaissées par leurs occupants, volèrent sur le macadam. la décision des commissaires ne se fit pas attendre et ils décidèrent d'amputer de trois tours une épreuve devenue dangereuse.

Bien leur en prit car dans la dernière boucle, Brucci chuta à trois reprises, laissant au seul Périn le soin de parachever l'œuvre commune, tandis que le Creusotin terminait au dernier rang, Becaas, un autre tricolore venant coiffer pour la deuxième place le coriace Jankowski, qui tentait par la force de venger son équipier malheureux, qui termina au dernier rang.

A l'exception de Duteil, âgé de 31 ans, les sélectionnés à la course à l'arc-en-ciel ne sont pas opposés à un éventuel passage dans les rangs des professionnels.
Friou, Lebau, Bernaudeau, Becaas et Périn, sont tous âgés de moins de 22 ans et hier à La Machine, ils ont avec ardeur animé ce critérium où ils se sont octroyés les deux premières places.

La présence de Louis Caput, directeur sportif de l'équipe Miko-Mercier, a sans doute décuplé les forces de ces cinq garçons, tant il est vrai que « P'tit Louis » est à la recherche d'éléments solides appelés à compléter son équipe qui, en 1978, sera amputée de Raymond Poulidor, lequel mettra un terme à sa carrière à la fin de la présente saison.

Podium vainqueurSerge Perin secondBernard Becaas troisièmeRobert Jankowski
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