1975Lorsqu'au 16ème des cinquante-cinq tours que comportait le traditionnel prix de La Machine, on vit apparaître en tête de la course les trois Parisiens Linard, Poissenot (de Puteaux) accompagnés de Gérard Colinelli, sociétaire de l'A.C.B.B. et vainqueur sur ce même circuit, douze mois auparavant, on était loin d'imaginer parmi les plusieurs centaines de spectateurs, qui ceinturaient le parcours, que la course était en train de se jouer.
Après un chassé-croisé mémorable qui avait vu successivement en tête de la course Wojciechowsky, Rougeron, Urbaniak, Mortelecque, Linard, puis un peu plus tard, Busolini et Loth, il semblait au premier abord que comme tous leurs prédécesseurs, les trois Parisiens ne tardèrent pas à rentrer dans le rang, tant était violente la pression effectuée en tête du peloton par les Favrolt, Finot, Chougny, Desvignes, Duchassin, et par les coureurs de I'U.V. Aube.
Il n'en fut rien : après quelques tours d'échappée, le trio de tête avait creusé un écart important et à partir du 25ème tour, on commença à se rendre compte que des coureurs parmi les plus huppés ne menaient pas la chasse avec toute la vigueur désirée, ce qui était pour le moins surprenant de la part de garçons souvent remarqués aux places d'honneur, lors des épreuves régionales.
A chacun des passages sur la ligne d'arrivée, l'écart ne cessait d'augmenter. Il est vrai qu'en tête on n'amusait pas le terrain, chacun des trois animateurs assurant des relais très secs, et ce qui devait arriver arriva : à 15 tours de l'arrivée, le peloton apparut dans la ligne de mire de nos trois hommes qui, de poursuivis, devinrent bientôt poursuivants.
Violente réaction de Roulin et Favrolt, qui provoqua à nouveau quelques lâchages dans le gros de la troupe, mais cela ne fit qu'aggraver la situation des coureurs qui composaient ce groupe, car les attardés ne constituaient rien de moins qu'un tremplin idéal pour Colinelli, Poissenot et Linart, qui ne tardèrent pas à venir se joindre au peloton.
Sentant le danger, Rachel Dard, le champion de France 1974 s'était dégagé de la masse avec un léger temps de retard sur Kuhnel et Pelletier qu'il ne tarda pas à rejoindre pour se rapprocher à toutes pédales des trois fuyards.
Il était cependant trop tard pour venir inquiéter les échappés : Dard, Pelletier, Kuhnel forcèrent l'admiration des spectateurs, mais à l'arrivée, plus d'une minute les séparaient du groupe de tête.
Un court instant, en tête de la course, Colinelli se détacha seul, mais au dernier passage sous la banderole, les deux Putéoliens avaient pris place dans sa roue. Le dernier tour permit cependant à l'ex-Lyonnais de se détacher, pour venir cueillir sa deuxième victoire consécutive en pays minier.
Après une longue et grave maladie en début de saison, Gérard colinelli semble bien reparti, puisqu'il a remporté samedi son quatrième succès de la saison, dans ce grand prix de La Machine, organisé de main de maître par le V.S.N.M. et commenté par René Rey.
Trente-huit coureurs avaient pris le départ donné à 15 heures précises par M. Vingdiolet, maire de La Machine. Une seule abstention était à enregistrer mais elle était de taille, puisqu'elle concernait le champion de France Jacques Stablinski, sélectionné pour les prochains championnats du monde, et qui en cette qualité, avait dû participer la veille à une épreuve en Belgique, en compagnie de tous les tricolores, ce qui, on en conviendra, rendait difficile sa présence samedi en Nivernais, où la qualité remplaçait avantageusement la quantité, c'est le moins qu'on puisse dire !
Podium | Gérard Colinelli | Christian Poissenot | Hubert Linard |
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