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Le sport - Le Grand Prix cycliste

1973Déjà deuxième à Dornes, Antoine Gutierrez aura décidément marqué cette mi-août nivernaise de sa classe, car sa victoire hier à La Machine sanctionna une débauche d'efforts que le public venu en masse (3.000 personnes environ) salua comme il se devait.

Le Grand Prix cycliste de 1973Le circuit machinois, il est vrai, se prête à l'offensive et les coureurs, hier, bravèrent la chaleur pour se livrer une lutte incessante et spectaculaire. Bien sûr, les primes collectées à l'appel du speaker René Rey, agissaient pour beaucoup sur leur comportement, mais personne ne se plaindra de l'énergie déployée.

Pourtant, ce classique grand prix qui s'inscrit chaque année, comme une des épreuves les plus attractives de la saison, ne se présentait pas cette fois-ci sous de bons auspices. Comme nous le relatons par ailleurs, de mauvais plaisants avaient tenté de saboter la course en répandant sur la chaussée des petits clous. Ces trublions n'atteignirent qu'imparfaitement le but qu'ils avaient dû se fixer.

Si on déplora beaucoup de crevaisons, l'épreuve par contre n'en souffrit pas car les organisateurs locaux en accord avec le V.S.N.M., club qui contrôla techniquement les opérations, avaient instauré un tour de neutralité pour les malchanceux. C'est ainsi que plusieurs coursiers victimes de l'éclatement de pneumatiques purent revenir en course sans entamer leurs chances. Certains même en profitèrent un peu trop car ils repartirent le tour suivant avec un groupe qui caracolait devant eux avant leur incident.

Le Grand Prix cycliste de 1973Antoine Gutierrez, physiquement très fort, était le premier en action et dès le second tour, il se portait en tête. Sa fugue dura une vingtaine de kilomètres et elle eut pour effet de disloquer le peloton. Derrière lui, Gay et l'Allemand Krahn, infatigable attaquant, tentaient un retour que seul le Roannais parvenait à effectuer.

Vers le quarantième kilomètre, un regroupement s'opérait ; mais presque aussitôt; Krahn repartait de plus belle flanqué de Chavy. L'écart se creusait lorsque Gutierrez, victime d'une crevaison, réintégra le groupe des fuyards. Joël Bernard reviendra seul au prix d'un effort total qui lui laissera des traces en fin de course puisqu'il devra céder et laisser ses compagnons d'échappée poursuivre leur route sans lui.

Le Grand Prix cycliste de 1973Entre temps, Chizat, victime d'une chute sans gravité, s'était joint à la tête. Au moment où se disputaient les grosses primes, quatre hommes restaient en tête : Gutierrez, Krahn, Chavy et Chizat, tandis que le reste du peloton se trouvait relégué à un tour.

Antoine Gutierrez, le plus véloce du lot annonçait la couleur en ne laissant que des miettes à ses compagnons de fugue. L'arrivée confirmait les sprints intermédiaires et Gutierrez s'imposait puissamment, ne laissant aucune chance à Chizat, qui lui résista cependant jusque dans les derniers mètres. Chavy et Krahn terminaient relevés. Pour la cinquième place, Gay venait coiffer Bernard qui n'avait pas complètement capitulé et Kunhel réglait le reste du peloton où figurait Duchassin, premier Nivernais et les courageux Didier Rousseau (V.C. Clamecy), Robert Chougny (CCVV) et Christophe Favrolt (CC Charitois).

Des clous déposés sur la chaussée ...

Avant le départ, des clous de tapissier furent répandus sur la chaussée, obligeant les coureurs qui effectuaient le tour de reconnaissance à changer de roue et les organisateurs à retarder le départ. Le temps de balayer ces mauvaises semences et vingt minutes s'étaient écoulées. malheureusement, peu avant la mi-course, les malfrats recommençaient.

C'en était trop. Ça perçait de toute part : Gutierrez (deux fois) Duchassin (trois fois), Chougny (deux fois), Dard (une fois), Monzat (une fois), etc... Vraiment, il y a des gens qui n'ont rien à faire, mais qu'ils laissent au moins les sportifs en paix, puisque, eux, ne sont pas de cette catégorie. Ce sont les pompiers machinois qui durent intervenir efficacement afin de mettre un terme à l'hécatombe de crevaisons. Cela fera du travail pour notre ami, Michel Houelche, qui arborait un large sourire. C'est lui qui dépanna également l'Allemand Khran (manivelle de pédalier cassée à Dornes).

Quarante tours restaient à courir et l'allure était sévère. La bataille faisait rage derrière Antoine Gutierrez, échappé de la première heure. C'est alors que se forma un petit groupe à l'arrière. On retrouvait quatre Vauzelliens Chougny, Duchassin, Bureau, Urbaniak, flanqués de Favrolt et de Rousseau. En somme, le peloton des Nivernais. Mais, embarqués dans cette galère, que pouvaient-ils espérer ? Néanmoins, il convient de les féliciter pour leur courage.

Podium vainqueurAntoine Gutierrez secondMaurice Chizat troisièmeHenri Chavy
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