1961Pour la quatrième année consécutive, le grand Prix cycliste de La Machine, disputé hier après-midi, a vu son record être mis à mal.
En effet, après les 2 heures 58' 55" réalisées par Sallé en 1958, les 2 heures 48' 32" de Condolfo en 1959, et les 2 heures 44' 44" du Montcellien Rameau en 1960, le vainqueur de ce mercredi - Claude Rota, sociétaire de l'Union Vélocipédique de l'Aube, chère au sélectionneur national Marcel Bidot - a abaissé le dernier temps de 14 secondes très précisément.
Cette comparaison chiffrée se passe de commentaires. Elle signifie tout simplement que d'année en année, l'épreuve du pays minier se hisse au niveau des meilleures réunions cyclistes de la région. Le lecteur comprendra mieux alors la profonde satisfaction qui régnait en fin d'après-midi dans les milieux officiels de l'organisation.
- Satisfaction d'abord pour ceux qui, généreusement, avaient apporté leur concours financier : la municipalité, la plupart des commerçants locaux, les marchands et industriels forains, l'Union Fraternelle Machinoise...
- Satisfaction ensuite pour ceux qui avaient charge de l'organisation proprement dite de l'épreuve : le Comité local (MM. Grillas, Martin, Vingdiolet, Talpin et autres membres), les techniciens du Vélo-Club Decizois (placés sous l'autorité bienveillante de leur président M. Buteau), le service d'ordre (gendarmerie, pompiers. commissaires bénévoles) qui accomplit sa tâche à la perfection, et aussi notre ami Paul Dauriac (le speaker) dont la verve au micro fut très appréciée une fois de plus.
- Satisfaction enfin pour le public - près de deux mille personnes - qui assista à une épreuve passionnante et trouva grand plaisir à voir les coureurs disputer avec acharnement les très nombreuses et importantes primes qui se glanèrent en son sein.
Oui, nous l'avons écrit : Ce grand Prix 1961 de La Machine est digne de prendre place parmi les plus belles épreuves régionales de l'année.
Dès le départ en effet, (C'est M. Grillas, maire, qui abaissa le drapeau libérant plus de quarante concurrents représentant vingt-deux clubs du Centre de laFrance) le peloton voyait l'un des siens « mettre le nez à la fenêtre».Il s'agissait de Ramella (U.V. Aube). Et cela pendant que Fayon, attardé à la suite d'ennuis mécaniques, devait déjà entreprendre une course-poursuite qui dura plusieurs tours.
Au 5èmetour de la course (qui en comptait 55), Bernard Allard (A.V C. Châteauroux) remplaçait Ramella au commandement. Puis c'était, au 18e tour, le Blanzycois Michel Descombin qui prenait la tête des opérations.
Au 22e tour, une affaire plus sérieuse se dessinait. Elle était l'œuvre du jeune Decizois Marceau qui, lui, allait demeurer seul durant une dizaine de tours, comptant jusqu'à 20 secondes d'avance sur le peloton et remportant la grosse prime de la mi-course.
A vingt tours de la fin, du peloton regroupé, deux hommes surgissaient : Meunier (de Saint-Genis-Laval) et Lhuillier (de I' U.V. Aube). Bien des spectateurs pensèrent alors que la course était jouée car, derrière, au sein du peloton, les hommes ne s'inquiétaient point de cette double fugue.
C'était mal connaître les intentions de Henri Cieleska d'abord, puis celles de Claude Rota. L'un après l'autre, en effet, ces deux coureurs se détachèrent du gros de la troupe et, sous les acclamations du public entreprirent de rattraper Meunier et Lhuillier. Cieleska réussit au 45ème tour et Rota au 50ème.
Dès lors, le pronostic pour le sprint final allait à l'ex-Decizois dont on connaissait la valeur de la pointe de vitesse et aussi le désir d'inscrire son nom au palmarès de cette épreuve. Las ! le pauvre Henri, victime de crampes dans l'ultime ascension de la grande montée conduisant à la banderole, dut cesser son effort, et laisser la victoire à Claude Rota, qui lui aussi avait bien mérité de recevoir la gerbe traditionnelle.
Pour le reste du peloton, scindé en plusieurs petits groupes, il ne restait plus que les places de consolation qui se disputèrent toutes au sprint.
Podium | Claude Rota | Henri Cieleska | Robert Lhuillier |
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