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Le sport - Le Grand Prix cycliste

1960Malgré la difficulté qui a fait sa réputation, le circuit de La Machine s'est révélé encore trop facile, pour départager la cinquantaine de coureurs, vedettes des catégories amateurs et indépendants qui s'y étaient donné rendez-vous hier.

Le déchet fut un peu plus élevé que la veille à Dornes. Les écarts creusés par les échappés, plus nets, mais, il fallut se rendre à l'évidence : un sprint massif de 20 coureurs a été inévitable. « C'est à croire qu'elle avait été raccourcie cette côte », dira à sa descente de vélo un régional hier remarquable, l'Auxerrois Choulat, en parlant de cette fameuse montée de la grande Rue de la cité minière, à escalader cinquante-cinq fois, et qu'il connait bien pour y avoir souffert, les années précédentes. L'allant des coureurs était telle, qu'elle se trouva littéralement avalée par le peloton d'où les rares éléments inférieurs furent éliminés comme poussières.

Le Grand Prix cycliste de 1960Cette vitesse avec laquelle la côte se trouva absorbée, nous a incité à compulser les collections du « Journal du Centre » , et je me suis aperçu que le vainqueur 1960, leMontcellien Rameau, a mis quatre minutes de moins que le vainqueur 1959, le Montluçonnais Candolfo, chronométré en 2 heures 48' 32" pourparcourir les 105 kilomètres.

Autremnent dit, Rameau aurait laissé Gandolfo à un tour et demi, puisque nous avons chronométré, hier après-midi, le Stéphanois Epalle, principal animateur de la course, tournant seul en 2 minutes 55 '.

Et, puisque nous sommes dans les mises au point, révélons que le vainqueur 1958, le Berrichon Michel Sallé, avait parcouru la même distance en 2 heures 58' 55", c'est à dire un quart d'heure de plus que le temps enregistré hier (nous n'avons pas eu le temps de rechercher plus en arrière. Evidemment, l'état de la chaussée s'améliore, les mécaniques sont plus perfectionnées, mais il n'en demeure pas moins vrai que l'édition 1960 avait réuni au départ, un lot d'une valeur jamais atteinte à La Machine.

Or,malgré la vitesse, la sélection n'a pu s'opérer. La responsabilité de cette arrivée groupée, repose en grande partie, disons-le, sur les sociétaires de l'A.V.C. Aix-en-Provence. Le quatuor méridional, Bianchi, Iacoponi, Napolitano, Baldasseroni a sans en avoir l'air contrôlé cette course, pour préserver les chances au sprint du véloce Siro Bianchi.

C'est ainsi que l'échappée au 76ème tourcomposée de quatre coureurs : le Bordelais Castel, le Stéphanois Charles Selic, le Berrichon Salléet l'Aixois Baldasseroni aurait eu toutes chances de réussir, Baldasseroni avait reçu la consigne de ne plus mener.

Cet excellent grimpeur ne possédait pas une pointe de vitesse suffisante pour enlever à coup sûr, la première place. L'Aixois, appliquant alors le jeu d'équipe, refusa de mener ou tenta, par des démarrages, de s'enfuir seul. Bref, il cassa le rythme de l'échappée, qui échoua sous les coups du champion Lyonnais Geoffroy.

La remontée du Bressan fut un véritable chef-d'œuvre. Se substituant aux Dagouret, Fayon, Choulat, Rameau, aux efforts voués à l'échec, Geoffroy émergea, irrésistible, du peloton, dans la 31ème montée de la côte. Il plongea sur les quatre leaders, pour s'envoler seul dans la 32ème escalade. Baldasseroni et Sallé veillaient toutefois au grain, et les rejoignirent, ce qui amena le regroupement total, à trois tours de la fin.

Dans l'avant-dernier tour, un accident coûta les chances au favori local. Le Decizois Cieleska, accroché par Descombin, chuta, se meurtrissant le coude et la cuisse, et entrainant André Coupé, nullement dépaysé dans cette course relevée.

Le Grand Prix cycliste de 1960Le sprint fut emmené de très loin par Napolitano, au profit de son coéquipier Siro Bianchi. Malheureusement, pour le calcul des Aixois, il craqua au bas de la côte. Siro Bianchi, livré trop tôt à lui-même, employa la seule tactique lui restant. Il fonça au maximum, mais ne put éviter le débordement d'un concurrent le Montcellien Rameau.

La veille, à Dornes, comme je demandais à ce dernier coureur pourquoi il n'avait pas paru dans les premiers au sprint, alors qu'il avait disputé souvent la course en tête, il m'avait répondu : «Je tiens à la vie. Trente coureurs au sprint, c'est le risque du suicide.»

Hier, il fut plus à l'aise dans le sprint machinois, disputé en pleine côte. Le champion de Bourgogne (il fut second en 1960), termina en bolide, et cet excellent espoir de 19 ans, enleva ainsi sa quatrième victoire de la saison. Les précédentes étant celles de Ciry-le-Noble, le Grand Prix de Montceau-les-Mines, devant Lumazzi et Gauthier, et Saint-Bonnet-de-Joux. Ce champion ne déparera pas au palmarès de la belle épreuve nivernaise.

Nousne saurions en terminer avec cette édition 1960 sans signaler le remarquable comportement du premier animateur de la course, le Stéphanois Henri Epalle.

Podium vainqueurMichel Rameau secondSiro Bianchi troisièmeOrgan Iacoponi
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