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La mine - Visite du puits Henri-Paul en 1954

Dans les bâtiments des douches du puits Henri-Paul, les personnalités ont revêtu la tenue de mine. L'opération est simple puisqu'il suffit de se déshabiller entièrement et d'endosser les vêtements aimablement prêtés par les Houillères : Bottes, chaussettes, chemise, veste et pantalon de toile bleue, foulard, casque et d'assujettir la ceinture portant la batterie. Celle-ci alimente une lampe de casque à deux feux : phare et veilleuse ! Nous voilà loin de la vieille et lourde lampe de mineur devenue accessoire de musée ! Ce déshabillage collectif a quelque chose de rajeunissant. Il rappelle le conseil de révision et même (car les vêtements ne sont pas taillés sur mesure et ne risquent pas de gêner aux entournures !) la séance au magasin d'habillement à l'arrivée à la caserne !

Ainsi équipés, nous avons pris la direction du chevalement, d'où en moins de deux minutes, nous allons être descendus pour une visite de deux heures, accroupis dans la cage, vers la profondeur extrême du puits Henri-Paul.

Voyage au bout de la mine

Descendre de 500 mètres dans la profondeur d'une mine en moins de deux minutes ne donne aucune impression de vertige, pas même de rapidité. Les parois du puits sont à quelques dizaines de centimètres de la "cage", un rideau de gouttes d'eau nous en sépare et la vitesse laisse à peine le temps d'entrevoir les entrées des galeries aux différents étages, dont le premier est aux alentours de 200 mètres. Les lampes de nos casques font une lumière assez vive dans la "cage" où nous sommes accroupis et entassés.

Ce n'est qu'à l'arrêt au fond que nous nous apercevons vraiment de notre entrée dans le monde des ténèbres. Nous sommes dans une sorte de rotonde qui tient de la grotte et de la caverne. Des rangées de bennes attendent, les unes d'être remontées, les autres d'être acheminées vers les tailles où les mineurs vont les emplir de charbon.

Galerie étayée par des ogives en acierDans cette obscurité, des ombres s'affairent, silencieuses, signalées par la lumière de la lampe qu'elles portent au front. Si les hommes ne font pas de bruit, il n'en est pas de même du matériel : moteurs qui tournent, chaînes qui grincent, chariots qui s'entrechoquent, composent un chahut infernal dans lequel il faut crier pour faire entendre sa voix. Détail étrange, à peine a t'on fait quelques pas dans une des galeries que le bruit s'atténue puis disparaît totalement.

L'entrée de la "taille" vers laquelle nous dirigent Monsieur Mazet et Monsieur Chabaneix est distante d'environ 500 mètres du fonds du puits. La galerie soutenue par des poutrelles d'acier en ogive, assez large pour qu'y circulent les trains de bennes, est de bonne hauteur. On s'y sent à l'aise, encore que la formidable poussée qu'elles supportent ait en certains endroits tordu les poutrelles. Leur déformation en dit long sur la force qu'elles tiennent prisonnière. Ces galeries, il y en a 35 kms dans le sous-sol de La Machine.

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