(n.m.) Reflet. Ainsi, une lumière se reflète comme un son qui résonne, qui retentit.
R'ZIPPER
(vb.) Se ressaisir. Vient du vieux vb français giber = secouer, qui a donné regimber. Dans le Morv, on dit erziper, dans le Nivernais, ergiper ou argiper (notons encore la confusion entre les phonèmes ge et z). Dans les Amognes et la vallée de la Nièvre, une argipe est un piège à moineaux. « Faura te r'zipper au ieu d'faire la cacoue ! »
RABAJOUE
(adj.) Rabat-joie. Déformation de l'expr fra
RABILLAUDER
(vb.) Rhabiller, rafistoler. Vient de biaude — blouse auquel on a ajouté le préfixe répétitif re (ra). La racine billaude remplaçant biaude s'explique par l'attraction du vb français rhabiller (présence des 2 1) dont ce vb a le sens.
RABOUGNO
(n.m.) gringalet. Vient du français rabougri, de bougre — faible, avec le suffixe péjoratif gnô. NF : rabougnaude. « C'te grand ginguet, al est marié avec une ch'tite rabougnaude ! »
RACOPAINCHER
(vb.) Se réunir en vue d'un méfait. Vient du vb français rapprocher, dont la racine proche a fait place à la racine copain.
RACOQUEULER (se) ou racoquiller (se)
(vb.) Se ressaisir, se remettre de quelque chose. Vient du français coquille : ressortir de sa coquille. « Depus sa maladie, alle arrive pas à s'racoqueûler. »
RAFERDILLOUX
(adj.) transi. Fém : raferdillouse. Vient du vb se raferdir se refroidir (dont il est la déformation)
RAMER
(vb.) travailler dur. Vient du vb français ramer, dont le sens a dévié.
RAMIALER
(vb.) Miauler. Déformation du vb fr, avec le suffixe répétitif re (ra) : notion de miaulements longs et répétés. Morv. : miâner.
RAMOUNA
(n.m.) Ramoneur. Déformation du mot français (o — ou, eur eux = â). Ramoneux au XVIème siècle.
RAPOUSTON
(n.m.) Réprimande. voir le suivant.
RAPOUSTOUNER
(vb.) Réprimander. Vient du vb français tenir (touner) et repousser (rapous). Sens strict = tenir repoussé. « Si te travailles mal, te vas t'faire rapoustouner ! »
RAUBLER
(vb.) Battre, infliger une solide correction. Origine possible : le vb français rabrouer, du vieux français brouer = gronder.
RAUCHES
(n.f.) pluriel. Roseaux. Même origine : le français du XIIème siècle ros, du germanique raus (qui nous fait retrouver le au, le phonème s étant devenu ch par analogie phonique).
RAVINE (mener la)
(expr.) Faire du tapage, faire la vie. L'origine de ravine est sans doute le vieux nom français raveine, violence (XIIème siècle), dont le sens aurait dérivé. Pas de rapport avec le français ravine.
REN
(pro. indéf.) (prononcer rin). Déformation du français. Mot utilisé dans le Morv.
RESTER
(vb.) Habiter. Déviation de sens du français rester se maintenir. A noter que le vb français demeurer a le sens du français rester (se maintenir) et aussi le sens du français habiter... qui se dit « rester » en mach. Cette complexité explique cette déviation de sens et ces confusions. « A restont dans une mézon d'Ia mine, dret-là. »
REUCHE
(n.f.). Mésange. Origine obscure (raiche, en Morv). 2e sens : Morve. Sans doute même origine que le français rhume : latin et grec rheuma écoulement.
REUCHILLA
(n.m.) Morve. Vient du précédent, avec le suffixe diminutif ille - illon - illâ.
REUCHOUX ou REUCHILLOUX
(adj.) Morveux, dans le sens de : qui ne se mouche jamais.
REUILLE-MERDE
(n.m.) Cloporte. voir le suivant. Trad littérale : qui lorgne la merde, en réalité : qui se complait dans l'humidité.
REUILLER
(vb.) Lorgner, reluquer. Origine : le Morv. reûillot, qui désigner un oeil. Peut-être faut-il voir dans reûiller la racine oeil, avec le préfixe répétitf re. « Alle arrétait pas d'reûiller les licheries qu'étaint dans la vitrine. » Morv. euillo œil (ou reûillô).
REUILLOT
(n.m.) Œil : voir le précédant. Mot emprunté au Morv.
REUT'LER
(vb.) Tousser fortement. Vient du français rot, qui a donné éructer, avec l'attraction du vb français racler, ou rateler. « J'ai pris frouè à la garganne, j'arréte pas d'reût'ler. »
RIAU
(n.m.) Ruisseau. Vient du vieux français riau, de même sens. On trouve ce mot dans de nombreux patois de la région plus ou moins proche. Le riau du Passage : ruisseau traversant la route départementale en bas du bourg, maintenant passant dans des buses. Orthographe la plus courante, mais erronnée : rio.
RIBOUIS
(n.m.) Pied. Vient du français ribouis, par déviation de sens, signifiant initialement savetier, puis soulier (pop).
RICHOLA
(n.m.) Traînée gluante. Vient du suivant.
RICHOLER
(vb.) Ruisseler. Déformation du vb fr, avec peut-être attraction de rissoler. « Y'a d'iau qu'richole de partout ! »
RIPER
(vb.) Enlever.. Vient du vb français riper glisser, dont le sens a dévié.
RO
(n.m.) Oiseau de proie, buse. Origine obscure.
ROGATON
(n.m.) Reste de repas à jeter. Vient du vb français rejeter : rejeter - rejeton - rogeton - rogaton (confusion des phonèmes j et g, comme jal et gal — coq). « Fouts-mouai en l'air c'te rogaton d'soupe ! »
ROITIN
(adj.) Rusé. A rapprocher du français roué, bien que le rapport soit difficile à établir.
ROLA
(n.m.) Reinette. Origine obscure.
ROUAILLE
(adj.) Ivre. Origine incertaine, peut-être l'adj français roué — débauché, sans principes, sans mœurs, au sens initial (XVIIIème siècle). Mot emprunté au Morv.
ROUCHER ou ARROUCHER
(vb.) Lancer des pierres. Vient du français roche. Synonyme du machinois piainrrer.
ROUIN
(n.m.) Ornière. Vient du français ravin fossé creusé par les ravines (au sens premier du terme). « A s'est pris la roue d'Ia carriole dans un rouin. »
ROULANT
(n.m.) Voiturier, roulier. Vient de ce mot.
ROUTIE
(n.f.). Pot de chambre plein de vin blanc et de chocolat fondu, que l'on porte aux mariés, le lendemain des noces (coutume très répandue). A rapprocher du français rôtie = tranche de pain grillé, dont le sens aurait dérivé. Peut-être considère-t-on que la routie fait office de rôtie en guise de petit déjeuner, à moins qu'autrefois on ne portât aux mariés une tranche de pain grillé...