(vb.) éjecter quelqu'un de son lit (par extension, l'éjecter d'un lieu). Ce vb vient de l'époque où les gens dormaient sur une paillasse, généralement faire de paille ou de balle de maïs. « Si te t'leuve pas, j'vas t'faire paillasse ! »
PALETTES (archignier des)
(expr.) Rire... à belles dents. Vient de l'expr français du XIIème siècle : « denz rechignier » — montrer les dents. Le français palette désigne différents ustensiles plats, ici, il désigne les dents.
PANETOT
(n.m.) paletot. Déformation du mot français par confusion des phonèmes l et n, que l'on retrouve pour caneçon (= caleçon). « Si te vas dihors, mets ton panetot, ça fait frè. »
PAPEUGNER
(vb.) Chipoter, montrer peu d'appétit. A rapprocher de papeter, paper (XIIIème siècle) ouvrir et rapprocher les lèvres à plusieurs reprises (qui a donné le vb français papoter). Attraction possible du vb papillonner = tourner autour sans se décider. voir aussi le vb français pignocher, de même sens. Adj. : papeûgnoux, papeûgnouse. « Y'a rin mouèyen d'y faire manger, a papeûgne ! »
PARDIE
(expr.) Parbleu ( = par dieu !). Expr empruntée au Morv.
PASSE
(n.f.). Passereau. Diminution et féminisation du mot français (latin passer moineau). Expr : « Al est drû coumme un père passe. »
PATACHA
(n.m.) Trainée de boue. voir le suivant et patouille.
PATACHER
(vb.), salir avec des chaussures boueuses. Vient de patouille (diminutif pat) avec l'attraction probable du vb tacher. « Al ont pataché ma mézon avec leû grolles toutes patouillouses ! »
PATATOU
(n.m.) Marchand de chiffons, de ferraille. Mot péjoratif. Origine incertaine, peut-être le radical pat, sous entendant une idée de grossièreté, qui a donné le français patouiller, pataud etc.
PATE
(adj.) Sale. Vient de patouille (voir ce mot). « T'as la figure patée, vas te débarbouiller. »
PATOUILLA
(n.m.) Flaque de boue, d'eau. Vient de patouille (voir ce mot).
PATOUILLE
(n.f.). Boue. Mot non mach, mais appartenant au français pop et argot, venant du vb patouiller patauger, soit touiller ou remuer avec la patte. Bien que non mach, le mot patouille figure ici pour expliquer les précédents. Adj. : patouilloux : boueux, ou qui aime patouiller.
PENDRILLER
(vb.) Pendre, être suspendu. Vient de l'argot pendouiller, issu du vb pendre. « Y'a plein d'jambons qu'pendrillont au plafond. »
PENGNO
(n.m.) Objet (souvent inutile) que l'on suspend. Vient du vb pendre, avec le suffixe péjoratif gnô. « Pour la féte, y'a des pengnôs partout dans les rues. »
PERNE
(n.f.). Prune. Déformation du mot français : prune preune - peurne - perne. Une pernelle est une prunelle.
PERNIER
(n.m.) Prunier. voir le précédent.
PERNIERE (faire)
(expr.) Faire la sieste. Origine obscure. Prononcer : pergnière,
PERTINTAS ou PERTINTAILLES
(n.m.) ou NF : voir apertâs.
PETASSE
(n.f.). Groseille à maquereau (fruit plus ou moins sauvage). Vient sans doute du français pet, en raison des ennuis intestinaux que l'absorbtion de ce fruit peut causer... Notons le suffixe péjoratif asse, qui laisse à penser que ce fruit n'est pas le meilleur qui soit.
PETASSIER
(n.m.) Groseiller à maquereau. voir le précédent.
PIAINRRER
(vb.) Lancer des pierres, lapider. Vient du français pierre (en machinois : piainrre).
PIALER
(vb.) Piailler, réclamer. Déformation du vb français piailler, dûe à la ressemblance des phonèmes l et y. vb répandu dans les patois voisins.
PICOT
(n.m.) Lance-pierre. Origine obscure (langage des enfants).
PIEUCHE
" (n.f.). Pioche. Confusion entre les phonèmes o et eu (comme creûillâ et trognon). Pieûchon = piochon. Pieûcher piocher."
PIGEA
(n.m.) Herbe ou plante vivace. Vient du vb machinois s'empiger se prendre les pieds comme dans un piège (voir ce V). « Quante les truffes sont arrachées, y'a pus qu'à faire chesser les pigeas, pis à les brûler. »
PIGNA
(n.m.) Chevelure emmêlée. A rapprocher du français peigne, lui-même issu du vieux français pigne chevelure.
PIGNE
(n.m.) Mâchoire. A rapprocher du français pignon, de pigne (XIIème siècle), bien que le rapport semble difficile à établir.
PIGON
(n.m.) Tisonnier„ pique-feu. Vient du français pic,
PIGOUNER
(vb.) Remuer les braises à l'aide d'un pigon (voir ce mot). Par extension, signifie : taquiner, énerver. « Y'a une heure que t'me pigounes, ça coummence à m'anerver ! »
PIRO
(n.m.) Chiffonnier. Vient sans doute de Pierrot, ancien personnage de comédie, par allusion aux vêtements.
PITOT
(n.m.) Enfant de l'Assistance Publique ou enfant mal habillé. Vient du français piteux (pitous au XIIème siècle), qui inspire de la pitié. Attraction possible de petiot petit.
PLEUMA
(n.m.) Aile d'oiseau servant à balayer, plumet. Vient du français plumes, de même sens. Confusion entre les phonèmes eu et u, courante dans le Morv, comme une et eune.
PLEUMASSES
(n.f.) pluriel. Epluchures. Vient du français plume auquel on a ajouté le suffixe péjoratif asse. Ainsi on épluche un légume comme on plume une volaille (c.f. les vb français de sens proche : éplucher et déplumer).
PLONGEON
(n.m.) Meule de paille. Origine obscure.
POUDRE D'OUGEAU
(n.f.). Fruit de l'aubépine. Trad litt : poire d'oiseau. Il reste à savoir si les oiseaux se nourrissent de ce fruit...
POUEL AU CUL
(n.m.) Apprenti. Origine obscure. Terme plein d'imagination...
POULOT
(n.m.) Thym, serpolet. Vient du français pouliot dont il a le sens. On reconnaît dans ces mots la racine pol (vieux français poliol). Mot répandu dans les patois voisins, parfois sous d'autres formes : poyot, pouillot.
POUR
(adj.) Pauvre. Déformation de ce mot : pauvre pouvre - pour. Mot répandu dans les patois du Nivoir et du Morv. Expr : « Pour ch'tit » - pauvre petit « Pour ieux » - pauvre vieux « Pour émi » - pauvre ami « Pour houmme » — pauvre homme « Pour viéle » pauvre vieille etc.
POUSER (se)
(vb.) Défèquer. Vient du vb français se poser, pouvant signifier s'asseoir. « Si t'as envie, t'as qu'à t'pouser dinrrié la trasse. »
POUSSE
(n.f.). Poussière. Diminutif du mot français. « Avec ton pleumâ, dôte don la pousse ! »
POUSSOUX
(adj.) Poussiéreux. Vient du précédent. Fém : poussouse. Notons que les mineurs redoutaient terriblement les « coups de poussier » (mot français), c'est-à-dire lorsque la poussière de charbon en suspension dans l'air s'enflammait pour une cause accidentelle et embrasait les galeries de mine (accident rare, mais toujours possible).