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La mine - Jour de paye en 1901

La paye du personnel des mines se fait le second dimanche de chaque mois dans les ateliers de scierie et de charpenterie, voisins des bureauxDepuis bientôt deux ans, une seconde paye, dite de quinzaine, a lieu un jour de semaine, à une date fixée d'avance. Elle se fait sur les puits pour les mineurs, et à la caisse pour les ouvriers de l'extérieur.. Dès cinq heures du matin, les maîtres mineurs retirent du bureau de la caisse, avec la feuille de paye et les bulletins individuels de leurs ouvriersLes bulletins des travaux collectifs à l'entreprise sont remis aux ouvriers la veille de la paye. , les sacs qui renferment le montant des salaires afférents à leurs puits.

Ces sacs sont transportés aux ateliers et tandis que maîtres mineurs et chefs de poste en vérifient le contenu, l'employé chargé de la paye des ouvriers de l'extérieur en fait autant avec l'aide de quelques chefs de service.

Puis sur de longues tables s'alignent, dans l'ordre alphabétique, des centaines de petits bulletins mentionnant : le nombre de journées de chaque ouvrier, le salaire dû et, --quand il y a lieu--, les retenues pour loyers, avances, outils, etc... ainsi que le reste à payer.

Bientôt, tous ces bulletins sont couverts d'or et d'argent. A sept heures et demie, on sonne la paye et le concierge ouvre les grilles de la cour. Alors les ouvriers, qui attendaient depuis quelques minutes, entrent en foule, pêle-mêle, avec les trieuses dont les corsages clairs tranchent pittoresquement sur les paletots noirs des mineurs et les blouses bleues des charretiers et des manoeuvres.

On voit ainsi défiler pendant plus d'un quart d'heure, tout le personnel des minesA l'exception de celui des bureaux, qui est payé par le chef comptable, à la fin de chaque mois. , qui pénètre ensuite, par les grandes portes ouvertes, dans les vastes ateliers.

La direction des minesLa paye commence aussitôt. Les maîtres mineurs et les chefs de porte, dont la voix doit dominer le bruit de la foule, appellent distinctement les ouvriers de leurs puits, tandis que les employés de l'extérieur appellent et paient les ouvriers des ateliers, les charretiers, les manoeuvres et les trieuses du Pré-Charpin.

Chaque personne qui répond à l'appel de son nom se présente devant le payeur : celui-ci compte devant elle la somme inscrite au bulletin et lui remet l'un et l'autre. Les bulletins des ouvriers absents sont mis de côté, et si, avant la fin de la paye, les retardataires ne viennent point, on dépose leur argent à la caisse, où ils peuvent le toucher les jours suivants.

Pendant la distribution des salaires, d'autres employés émargent les paiements, sous la surveillance des comptables chargés de dresser les états de paye. Ce système commode et rapide, évite toute erreur de compte ou même de personne, les chefs de service connaissant bien les ouvriers qu'ils appellent. Aussi, la foule, qui, au début se pressait devant les tables chargées d'argent, diminue-t-elle assez vite ; bientôt il ne reste plus à solder que les retardataires, qui, disons-le sont généralement les mêmes, et à huit heures et demie, la paye est terminée.

Toutefois, peu d'ouvriers emportent intégralement chez eux le salaire reçu, car, à peine sortis des ateliers, on les voit former de petits groupes et chercher dans leurs poches.

Ici, ce sont les piqueurs qui versent 0fr50 aux charretiersCes charretiers sont ordinairement d'anciens mineurs retraités par la Compagnie., transportant chaque jour à la forge les pics à réparer ; et rien n'est plus curieux que ces comptables d'une heure installés dans la cour, à l'extrémité d'une planche ou sur une plaque de fer. Plus loin, les mineurs vont payer leur cotisation à une société de prévoyance établie entre eux et qui alloue 2frs par jour aux ouvriers blessés dans la mine.

Puis, chacun sort de la cour, non sans distribuer, à droite et à gauche, des sous aux aveugles et aux infirmes (du pays ou des communes environnantes) qui font la haie sur le passage des ouvriers. Parmi ces mendiants, il en est un (Le père B..., ancien jardinier de Monsieur Machecourt) qui prenant philosophiquement sa misère, chante en souriant les chansons d'autrefois : 

Enigme 12

Le père B dont le nom m'est inconnu, vous offre en plus de ses petites chansons l'initiale de son nom. Notez donc le B. Puisque l'on parle d'argent, de commerces, savez vous qu'un nouveau commerce (peut-être provisoire) a ouvert à La Machine ?

Un peu de curiosité n'a jamais fait de mal et pourra sans doute vous ouvrir un peu plus les portes de la solution.

J'ai fait z'une maîtresse : 

Trois jours, y'a pas longtemps (bis)
Que j'la z'ai faite !
Son père en est content,
Mais non sa mère !...

Sa mèr' qui vient me dire :
Galant, retirez-vous ! (bis)
Mais au plus vite !
Ma fille a d'autr' aimants
Qué sont plus riches !...

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