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La mine - La grève de 1909

A seize heures les grévistes sont félicités par les orateurs qui les exhortent au calme et qui leur conseillent de travailler ! Une nouvelle commission est nommée qui est reçue à la Mairie par Monsieur Lapret, Directeur du Personnel du Creusot et Salin Directeur de la Houillère. Monsieur le Préfet est arbitre. Après l'entrevue, les délégués s'en vont, tête basse, pour rendre compte. Roblin répond que si la partie est perdue, il ne faut pas se décourager. Il verra Monsieur Schneider à Paris pour essayer d'obtenir quelque chose. Roblin parti, Bondoux conseille aussi la reprise du travail mais pose la question ; sur 100 votants, 90 souhaitent continuer la lutte. On crie, vive la grève, à mort les patrons, à mort les capitalistes, à bas les jaunes, les collaborateurs, à bas les lâches.

On apprend que la Ph et la femme S ont tenu de jolis compliments : « Que nous pétrolerons les puits, ils y resteront tout leur saoul dans la mine, les fainéants, les lâches, les traîtres !!! ». Il est établi par le garde de la mine, la liste des ouvriers anciens grévistes à reprendre au plus tôt, ainsi que la liste des manifestants à la barricade au nombre de 150.

Le mardi six avril, à cinq heures trente, la gendarmerie patrouille dans les quartiers, mais ne rencontre personne.

A six heures manifestions inoubliables, ouvriers, commerçants et indépendants, femmes et enfants, mille en tout, vont accompagner les mineurs du puits Schneider. Les casquettes s'agitent. On crie « vive Monsieur Salin ». On voit sur les visages une grande satisfaction. Les descentes s'opèrent aux différents puits, surveillées par les gendarmes à cheval. D'anciens grévistes viennent demander si on va les reprendre. Des affiches sont apposées, indiquant les modalités de reprise du travail. Les inscriptions se font.

A dix-huit heures, 300 mineurs se font inscrire, seize jeunes gens se font régler. Vingt jeunes manifestent devant la maison du maître mineur P.....

Le mercredi sept avril, les inscriptions continuent. On implore Monsieur Salin, Avec le drapeau rouge, vingt jeunes accompagnent trois des leurs qui partent à Courrières. Dans la soirée, les principaux grévistes viennent parler à Monsieur Salin. Sept hommes se font régler. Une liste est dressée, celle des 52 ouvriers qui partent après la grève, parmi lesquels six reviennent.

Il convient de noter qu'il s'agit d'un rapport de gardes aux ordres de la Direction. Un compte rendu du Syndicat des Mineurs de l'époque, n'aurait certainement pas la même nature.

Peu de temps après, la Direction du Creusot décide en guise de représailles, que le puits Schneider ne porte plus son nom, il deviendra le puits des Minimes. Pour décider de cela, le mouvement a dû être beaucoup plus important que ne le rapportent les Gardes.

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