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La musique - Fanfares et Harmonies

L’Harmonie des Mines de 1956 à 1975 avec à sa tête, le chef Henri Boin

Défilé de la Sainte-Barbe en 1960Il faut croire qu’il existe des grâces spéciales pour les chefs de musique débutants, car une fois de plus, un service exceptionnel dirigé presque au pied-levé par un novice obtient, grâce aussi au concours entier des musiciens, un beau succès. Presque un mois après le départ de M. Gueneau, le succès à Saint-Jean d’Angély est retentissant avec un premier prix, les félicitations du jury au Chef, et beaucoup d’éloges dans la presse locale. Seul petit incident en partant pour Royan, la bannière qui est restée dans un emballage spécial sur la galerie du car, soulevée par le vent va s’échouer sur le côté de la route, manquant de peu de provoquer un accident. Heureusement plus de peur que de mal et la bannière s’en sort presque indemne.

En juillet 1957, l’Harmonie donne lors d’une petite sortie, un concert à Vézelay, au cours duquel, le célèbre Chef, Me Inghelbrecht, qui y assiste incognito, demande à être présenté au Chef Henri Boin. Il dit l’excellente impression qu’il a eue d’une bonne Société s’amateurs et de son Chef, qui se produisent contrairement à beaucoup d’autres, d’une façon naturelle, sans prétention, cherchant avant tout à bien faire. Le nouveau Chef est tout feu tout flamme, après les compliments d’une telle personnalité musicale, dont on dit qu’il en fait peu, et jamais s’il ne les estime pas justifiés.

Sur cette lancée, il est décidé de se présenter au concours des Sables d’Olonne les 5, 6 et 7 juillet 1958. Concours qui laissera des souvenirs un peu amers pour des raisons qui ne sont pas sans rappeler celles du concours de Vichy en mai 1933.

L’Harmonie en Allemagne en 1964De 1959 à 1972, ce sont une multitude des sorties proches à Fourchambault, Prémery ou Decize, mais aussi plusieurs déplacements à l’étranger, notamment en Suisse à Meiringen les 23, 24 et 25 juillet 1960, en Allemagne en juillet 1964 avec un concert à Denzlingen. Voyage rendu malheureusement très dur par une chaleur accablante, ainsi que par une excellente choucroute de Cernay, plat peu indiqué par temps caniculaire. Enfin, la conversation a eu du mal à se mettre en place avec les autochtones, qui chose bizarre, ne comprenaient pas le français à notre arrivée, alors qu’ils le parlaient tous quelque temps avant notre départ.

Un fait est notable pendant cette période, c’est l’abaissement des effectifs passant de 60 à 35 environ. 

Le Chef Henri Boin nous donne les explications de cette baisse. Tout d’abord, depuis 1956, la Société a perdu 8 musiciens encore en activité suite à leur décès.

De plus, la série de démissions qui avait débuté vers 1945 s’est encore accentuée, privant l’Harmonie d’un certain nombre de concours qui lui auraient été bien utiles. Dans la majorité des cas, ce sont des musiciens qui n’avaient pas de raisons sérieuses d’abandonner, sinon de reprendre leur liberté totale.

Un défilé de la Sainte-Cécile en 1965Quant aux rentrées, elles n’avaient été que de 10 depuis 1958, parmi lesquelles 6 jeunes dont aucun n’est resté. Un effort de formation avait été accompli, mais le nombre de jeunes suivant les cours était bien insuffisant, et aucun d’eux n’allait jusqu’au bout, soit par manque de volonté, soit parce qu’ils devaient quitter le pays pour leurs études ou leur travail. Ajoutons également les perspectives d’une fermeture inévitable de la Mine qui se manifestaient déjà par la suppression de l’embauche, une baisse voulue des effectifs, et par des bruits de plus en plus pessimistes d’année en année.

Henri Boin d’ajouter : Une Société comme l’Harmonie des Mines a été trop liée à la vie économique de ce pays minier pour qu’elle ne puisse que suivre la courbe descendante de celle-ci.

Il s’était rendu compte également du complet désintéressement de la Houillère vis-à-vis de sa Société. Un exemple concret est que lorsqu’il demandait la libération de quelque musicien indispensable pour un service, il était renvoyé du Directeur à l’Ingénieur, de celui-ci au Maître-mineur pour souvent s’entendre dire : « Vous n’avez qu’à vous débrouiller ; si vous êtes musicien, c’est que vous le voulez bien, ceci ne nous regarde pas ». Devant un tel état de fait, plus aucun musicien ne voulait demander un arrangement et cela entraînait bien des difficultés.

Enfin, il était aussi évoqué le projet d’organisation d’une Ecole de musique patronnée par la Municipalité, qui savait bien qu’elle hériterait de la Société actuelle, comme de tout le reste.

Tous ces éléments ont fait que la dissolution de l’Harmonie des Mines est déclarée le 18 août 1975. Bien que cela ne soit pas trop préjudiciable (nous le verrons plus loin), les plus vieux musiciens ne purent s’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur en voyant disparaître, avec bien d’autres choses, ce témoignage d’un passé qui fut longtemps le principe essentiel de la vie machinoise.

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