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La musique - Fanfares et Harmonies

L’Harmonie des Mines de 1939 à 1956 et le chef M. Guéneau

Après l’interruption due à la seconde guerre mondiale, pendant laquelle le matériel fut relégué dans le grenier de la salle de musique, devenue réserve alimentaire des troupes d’occupation, il fallut remettre en hâte les instruments en état pour la cérémonie de la Libération.

Puis petit à petit l’Harmonie reprit son activité malgré la défection de certains anciens et bien que quelques musiciens prisonniers ne soient pas encore rentrés.
Ce n’était pas les seules difficultés. En effet, les Sainte-Cécile de 1945, 1946 et 1947 devaient être célébrées en période de restrictions. Autant vous dire que les traditionnels banquets ne purent avoir lieu que grâce à la bonté de certains commerçants, et aux efforts de certains musiciens pour se procurer « au marché parallèle » les matières nécessaires.

L’Harmonie et la batterie en 1953Bien entendu, les bals reprirent et on les vit se succéder avec une certaine frénésie. Mais déjà, les personnes âgées commencèrent à les délaisser, et les jeunes réclamaient des danses autres que celles d’avant-guerre. L’Harmonie constitua donc avec deux accordéonistes et un batteur locaux, un orchestre genre ancien et nouveau qui se produisit pendant quelques années. Après quoi, certains de ses musiciens s’étant lancés à fond dans la musique moderne, l’orchestre de l’Harmonie disparut définitivement, en même temps que les danseurs d’âge mûr. 

De 1945 à 1948, aucune sortie extérieure n’a eu lieu. Entre temps, le 1er juillet 1948, la Société avait cessé d’être entretenue par la Houillère et commençait à être subventionnée par le Comité d’Entreprise suite à la Nationalisation. En 1952, l’emploi de chéquier devenant obligatoire, la Société fut bien obligée de demander son homologation et de réviser ses statuts conformément à la loi de 1901. La Municipalité elle-même, ayant commencé à lui attribuer une subvention complémentaire en raison de services rendus, il était nécessaire pour la toucher qu’elle puisse fournir aux Services du Trésor des pièces d’identité conformes à la loi.

Une petite anecdote cocasse eut lieu le 7 août 1950. Ce jour là lors d’une sortie à Vichy, lors d’une halte au lac d’Aydat, un des cars garés sur la place de l’église renversa en manoeuvrant, l’étal d’un marchand de prunes. Alors que le vendeur s’arrachait les cheveux de désespoir, que le chef brandissait un billet de 100 frs pour s’acquitter du préjudice, que certains musiciens sous prétexte d’aider à ramasser les prunes, en remplissaient leurs poches et leurs casquettes, sortit de l’église une procession. Le curé voyant cet attroupement se mit à crier : « Ce n’est pas le moment de vendre des prunes ; laissez passer la procession, vous vendrez les prunes après ». Dans la confusion, tout le monde (ainsi que le billet de 100 frs) remonta dans le car en toute hâte laissant ce pauvre marchand dépité et sans indemnité.

Le 8 juillet 1951, nouveau concours à Nevers, où le jury, outre les premiers prix qu’il accorde à l’Harmonie, lui rend le mauvais service de la classer en 1ère division, 2ème section. Mauvais service car en raison des difficultés qui ne tarderont pas à apparaitre, on s’apercevra bien vite que ce classement rend plus difficile la participation à de nouveaux concours.

En novembre 1954, le Festival d’Aix ayant permis de faire le parallèle entre les Sociétés en tenue et celles qui, comme à La Machine, en sont dépourvues, il est décidé au Comité d’Etablissement d’accorder une subvention exceptionnelle pour « habiller » les musiciens. Cela nous permet de constater que quoi qu’on en dise, l’habit fait une partie du moine.

Nous arrivons en 1956, et là se pose un problème qui aura un dénouement imprévu. Les musiciens en grande partie, ne sont plus d’avis de faire tous les ans une petite promenade qui la plupart du temps les mène à Vichy. Depuis Aix-les-Bains, leur préférence va nettement à une sortie tous les deux ans avec un but plus éloigné. C’est dans cet esprit qu’il a été décidé pour juillet 1956, une participation à un festival à Saint-Jean d’Angély avec une pointe jusqu’à Royan. Plus on approche de la date de cette sortie, plus on s’aperçoit que M. Gueneau, dont les facultés sont réellement en baisse, ne tient pas à ce déplacement qu’il estime trop fatigant pour lui. Brusquement aux alentours de Pâques de cette même année, il décide de démissionner. Le sous-chef J. Gilot s’étant retiré auparavant, c’est le deuxième sous-chef Henri Boin qui se trouve porté bien malgré lui au grade de Chef de Musique.

Ainsi prend fin ce nouvel épisode de la vie musicale machinoise, marqué malheureusement par le décès de cinq musiciens en activité : J. Mitaine, G. Boin, J.N. Plantard, A. Renaud et J. Julien.

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