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La mine - Charbonnages de France

En 1967, le comité interministériel de février 1967 autorise CdF et les Houillères à créer une société financière de reconversion pouvant « prendre des participations minoritaires dans des entreprises devant faciliter l’embauche des mineurs appelés à quitter leur emploi » ce qui se traduira par la décision le 17 mars 1967 par le Conseil d'administration de CdF de créer la première « société de conversion » de France (Sofirem officiellement mise en place le 27 juillet 1967, dotée d'un capital initial de 10 MF (=1,5 M€), qui sera porté à 40 MF (= 6 M€) puis à 80 MF (= 12,2 M€) fin 1969).

La Sofirem inspirera d'autres sociétés de ce type à partir de 1975 (ex : Sofrea créée par Elf, Sopran créée par Rhône-Poulenc, Geris (Thomson) créée par Thomson et Saint-Gobain Développement créée par Saint-Gobain).

De la révolution industrielle à la première Guerre mondiale, le charbon a permis l'industrialisation lourde, source d'un grand nombre d'emplois industriels (mais aussi d'un fort recul de l'emploi agricole). Il fut une source de richesse pour le pays et a été associé à l'image du progrès.

Dans les années 1960, son image se dégrade ; source de silicose et de risque industriel, de catastrophes industrielles, il est maintenant associé au recul industriel, aux pollutions et apparaît comme plus sale et moins pratique que le pétrole et surtout que l'électricité hydraulique (dite « houille blanche ») ; il semble devenir un poids pour la nation, que le gouvernement voudrait en 1968 soulager en demandant à CdF d'accélérer la reconversion.

Fin 1968, après les événements de mai 1968 le Ministre de l’Industrie impose en effet à CdF une réduction drastique de la production houillère via le « plan Bettencourt » (objectif de 3 Mt ; fermeture anticipée d'un an (début 1974) au lieu de 1975 ; fermeture des mines des bassins d’Auvergne, des Cévennes et du Dauphiné pour fin 1975 ; fermeture de 2 sièges lorrains de CdF à Sainte-Fontaine, et division par deux des tonnages extraits du sous-sol du Nord du pays... ce qui devrait se traduire par une réduction drastiques des effectifs : - 70 000 personnes dont 50 000 par la retraite et 20 000 à reclasser ou mettre en retraite anticipée). Cette consigne est ressentie au sein de CDF comme le signe d'une fin certaine et proche du charbon.

Années 1970

En 1974, une faible et brève reprise est permise par le premier choc pétrolier en 1973, qui quadruple le prix du pétrole alors que le charbon constituait encore 25 % des 113 TWh électriques produits par les centrales thermiques classiques, mais la remontée des prix du charbon ne permet que diminuer le déficit des houillères et le gouvernement Messmer place tous ses espoirs et un énorme budget d'investissement dans EDF et une relance du nucléaire en décidant en mars 1974, la création de 19 réacteurs nucléaires de 900 MW sur deux ans. Le 10 juillet 1975, le ministère de l'Industrie demande par courrier à CdF de contribuer à importer du charbon via des contrats de longue durée et des prises de participation dans des « ressources étrangères ».

En 1978, l’État renouvelle en janvier son soutien à CdF en soulageant le groupe des charges d’endettement courant jusqu’à la fin de 1977 et en lui donnant libre choix de ses investissements et prix de vente, sous réserve de respecter un plafond contractuel et de fermer les mines non rentables et de rechercher l'équilibre financier.

Finalement grâce au second choc pétrolier les mines de Lorraines fermeront un peu plus tard que prévu après avoir pris le relais de celles du Nord-Pas-de-Calais où les conditions d'exploitation sont de plus en plus difficiles.

Années 1980

Centrale thermique et chevalement moderne du puits Z à Gardanne.

En 1981, une nouvelle promesse de relance est faite par le gouvernement et François Mitterrand qui suspendent les décisions de démantèlement irréversible des structures industrielles houillères. Ce dernier missionne le directeur de CdF Georges Valbon pour un plan de relance dit contrat de programme (visant une production de 30 MT), et le Bureau de recherches géologiques et minières propose de relancer l'exploration charbonnière pour identifier de nouvelles ressources valorisables si possible de manière commercialement rentables ... mais d'autres industries doivent également être soutenues (nucléaire, construction navale, sidérurgie, matériel ferroviaire, industrie automobile, BTP...) et le charbon dont l'extraction est en France de plus en plus coûteuse (en 1982 alors que le taux de chômage atteint 8,3 %, l’endettement public et celui de CdF grandissent conduisant Jean Auroux (secrétaire d’état chargé de l’énergie) en avril 1983 à conclure que « des choix s’imposent dans la politique charbonnière de la France... Il va falloir accepter la fermeture d’exploitations dont le déficit est excessif au regard de l’aide de l’État ».

CdF accumule en 3 ans un déficit de 17 milliards de F (soit environ 2,6 Md€) en grande partie à la suite de l'embauche d'environ 10 000 personnes alors que la relance promise n'arrive pas à se concrétiser. Cette année-là le législateur prévoit une diminution de 20 % de la dotation de CdF dans le budget de l'État et le président de CdF présente sa démission à la fin d'octobre.

Hormis à Gardanne avec la construction d'une centrale au charbon de 600 MW couplée au réseau EDF en juillet 1984, le charbon est peu à peu remplacé par d'autres sources d'énergie ou des achats de charbons moins coûteux à l'étranger, mais CdF conserve une mission de soutien à l'emploi, au reclassement et au développement industriel, accompagné par la DATAR et ses « pôles de conversion ».

En 1984, CdF cesse d'embaucher. Ses revenus sont de moins en moins liés au charbon et de plus en plus à l'électricité. Les tenants du charbon continuent à faire valoir que c'est la seule ressource fossile dont les réserves connues dépassent 250 ans (au rythme actuel de consommation des années 1990-2000).

Le 22 novembre, pour aider la reconversion des régions minières, les pouvoirs publics mettent en place le FIBM (Fonds d'industrialisation des bassins miniers). La gestion de ce fond est confié à CdF. Ce fond existe encore en 2007 et devrait survivre un certain temps à la disparition de CdF en étant transférée à une nouvelle structure fin 2007, sous la responsabilité de la DIREM (« les décisions d’attribution des aides financières, la signature des conventions, les ordres de paiement seront de la responsabilité des préfets ou sous-préfets des régions concernées »).

De 1984 à 2007, le FIBM a contribué à créer 37 568 emplois (sans compter le Nord), dont 65 % ont été réalisés. Son action sera complété par celle de la SOFIREM et de CIADTs.

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