L'édito de Paulette Lavergne, Maire de La Machine
Il y a deux cents ans, le 25 avril 1790, les citoyens actifs de LA MACHINE élisaient le premier maire de la commune, le citoyen Jean JACOBE
La commune de LA MACHINE était alors créée et engageait l'administration du territoire de la paroisse créée quelques années plus tôt, le 12 juillet 1786.
LA MACHINE s'est alors développée autour de ses puits de mines, successivement les cités se sont construites, Sainte-Marie, Sainte-Eudoxie, Les Minimes, etc... donnant un caractère particulier à l'urbanisation de la commune. Laborieuse, dotée de grandes familles, LA MACHINE devenait peu à peu la 3ème ville du département avec 6 054 habitants au recensement de 1954. A cette époque, les rues de nos cités étaient animées par les jeux des nombreux enfants, symboles de la vie qui continue.
En 1974, la fermeture de la mine en l'absence d'une véritable reconversion a été un rude coup porté à notre ville. Malgré cela, nous nous sommes battus et nous avons pu, dans le cadre de la municipalité d'Union de la Gauche, doter LA MACHINE d'infrastructures que beaucoup de localités de même importance nous envient. Sans être satisfaisant, le recensement de 1990 est moins catastrophique qu'on aurait pu le croire et notre ville se maintient aux environs de 4 200 habitants.
Nous sommes en train de stopper cette baisse démographique et en publiant en couverture de ce bulletin la photo des enfants défilant le jour de la Fête du Sport, j'ai voulu marquer tout l'intérêt que nous leur portons et l'espoir qu'ils représentent pour l'avenir de notre commune.
En terminant cet éditorial par une photo du chantier de la gendarmerie, j'ai voulu montrer que nous ne nous résignons pas et qu'une construction neuve, c'est la vie qui continue, c'est notre volonté de réussir avec tous, les Machinois et les Machinoises, et toutes les associations qui animent notre localité.
Le bulletin municipal du premier semestre est traditionnellement celui de la présentation du budget pour l'année en cours.
Je tiens particulièrement à ce que notre gestion soit transparente, que chaque Machinois possède tous les éléments d'appréciation de la politique municipale que nous poursuivons, que l'avis de tous les groupes soit connu car vous avez tous des représentants dans notre assemblée. Vous constaterez, dans mon rapport présenté au Conseil Municipal du 28 mars, notre volonté de faire vivre notre localité, d'être rigoureux sans rien négliger, avec les moyens financiers dont nous disposons et sur lesquels notre conseil a voté une résolution figurant dans ce bulletin.
Au moment où vous lirez ces lignes l'étang Grénetier continue de se remplir, l'étude d'aménagement est engagée, des travaux se poursuivent en ville et dans les cités, l'antenne de la nouvelle gendarmerie préfigure la fin du chantier, un restaurant s'ouvre, un autre se restructure, les entrées au Musée de la Mine dépassent celles de l'an dernier, une usine s'agrandit, une perspective de reprise est engagée à l'usine des Fontaines Douces, des investisseurs ont acquis le site de l'Henri-Paul, le syndicat des Commerçants est actif, mais l'emploi reste notre préoccupation et notre handicap.
J'ai évoqué notre problème de démographie. Nous pouvons là encore redresser la barre.
LA MACHINE est une ville agréable, avec une certaine qualité de vie due à sa taille et au dynamisme de ses habitants, fleurie par les services municipaux et beaucoup de particuliers. Il y fait bon vivre et beaucoup voudraient y revenir. Je reçois chaque semaine des jeunes couples qui voudraient s'installer chez nous mais nous manquons de secteur locatif de qualité et un effort peut être fait sur les maisons à vendre. Une maison vide, c'est un patrimoine qui perd de sa valeur, une maison occupée l'améliore.
Si nous nous y mettons tous, sans a priori avec une seule volonté, celle qui nous anime tous, faire vivre notre ville et agir ensemble en nous rassemblant, nous pouvons réussir.
Déclaration du groupe "Pour le Rassemblement de la Gauche"
Madame le Maire,
Notre Groupe a examiné avec attention le projet de budget 1990 et les explications qui l'accompagnent. Nous avons travaillé et apprécié l'effort effectué dans toutes les commissions, la réception des élus de chaque liste présentes aux élections de 1989 afin de rechercher la participation de chacun, l'ouverture à tous les Machinois et la pratique permanente de la démocratie communale.
Bien que présenté en équilibre en fonctionnement et en investissement prudent sans ne rien négliger, l'établissement du budget de notre commune n'échappe pas aux difficultés rencontrées dans d'autres villes comme nous avons pu le constater dans le compte rendu de Conseils Municipaux encore hier dans la presse locale
Notre commune est doublement victime :
— d'une part, de l'échec de la reconversion et de l'absence d'une politique nationale et départementale permettant la création d'entreprises sur les terrains industriels que nous possédons. La Française des Caleçons inaugurée pourtant par un Ministre d'Etat en est l'illustration. A lui seul, cet échec coûte 96 000 F par an aux finances communales ; le départ à la cloche de bois de la SIMA malgré une condamnation produit son effet cette année sur le produit de la Taxe Professionnelle ; le départ de l'Entreprise GONIN, malgré nos mises en garde, coûtera dans les années qui viennent 140 000 F à la commune. Le syndicat S.I.R.D.M. devrait prendre en compte ces données pour redéfinir son orientation et mettre dans son objectif, la reconversion du site de LA MACHINE ;
— d'autre part, des nouvelles orientations gouvernementales concernant le calcul de la D.G.F., du prélèvement de la Caisse de Retraite du Personnel Communal dont vous avez estimé la moins-value à 130 000 F mais qui doit se situer les deux confondues à une somme comprise entre 160 000 et 200 000 F.
Enfin, alors que l'inflation tourne autour de 3,6% , nous remboursons toujours à des taux d'intérêt allant de 8,40% à 11% sachant qu'une diminution d'un point dégagerait environ 150 000 F pour nos investissements. Nous proposons d'intervenir auprès de Monsieur le Préfet pour une augmentation des dotations d'Etat, une réforme de la fiscalité locale et des subventions exceptionnelles tenant compte de la situation spécifique de notre localité en particulier du problème de la cité des Minimes.
Malgré cela, le budget que vous nous présentez respecte les équilibres, ne doit pas alourdir la dette et ne néglige aucun des engagements pris devant les électeurs ni la vie associative riche dans notre cité, en conséquence le Groupe POUR LE RASSEMBLEMENT DE LA GAUCHE » votera le budget tel qu'il est présenté et vous propose une adresse à Monsieur le Préfet.
Il nous semble également nécessaire d'inviter la population à bien examiner sa feuille d'impôt sachant que si nous nous limitons à l'inflation pour la commune, le Département a augmenté ses taux de 6,87% , la Région de 98% , soit une répercussion de près de 10%. La pression fiscale devient insupportable pour les familles modestes, une modification de la fiscalité locale, départementale et régionale est plus que jamais indispensable.
Déclaration de Monsieur Rapiat représentant la "Liste d'Action Municipale Renouveau"
Ayant à me prononcer aujourd'hui sur le budget primitif 1990, je voudrais souligner plusieurs points.
Je remercierais tout d'abord Madame le Maire de m'avoir reçu individuellement au nom de la liste que je représente pour aborder les principaux problèmes du moment, avant l'élaboration du budget, ce qui est manifestement un signe d'ouverture à laquelle on ne nous avait pas habitués (n'est-ce pas cela la vraie politique communale ?)
Ayant participé à l'élaboration de ce budget, dans le cadre de la Commission des Finances, il s'avère que beaucoup d'incertitudes sur le devenir de notre cité appellent à une grande prudence pour les années à venir (l'État et la décentralisation n'ayant pas toujours accompagné les décisions avec les fonds nécessaires).
Si ce budget n'est pas ambitieux, il a le mérite d'être réaliste et adapté aux impératifs économiques : pas de dépenses qui ne soient nécessaires, mais malgré tout rien n'a été laissé au hasard, chaque grand chantier à venir est considéré dans son ensemble, l'aménagement de l'Étang Grénetier, la Cité des Minimes sont autant de problèmes qu'il faut bien cerner pour mieux les résoudre.
Bien sûr la pression fiscale : taxe d'habitation + foncier, limitée à l'inflation sera toujours une charge trop importante aux yeux des contribuables que nous sommes, mais comment faire face aux dépenses et investissements quand celle-ci représente les 2/3 des ressources fiscales, le 1/3 restant étant produit par la taxe professionnelle qui grâce à ses baisses successives (aussi symboliques soient-elles ?) nous permet de ne pas nous retrouver à la 1re place au niveau départemental.
Une réforme profonde du calcul des subventions pour les principaux clubs sportifs incluant des données objectives favorisant le développement du sport en faveur de la jeunesse, plutôt que l'arbitraire, trouvera je l'espère une large audience auprès des vrais sportifs. Aussi, sans avoir l'impression d'avoir une nouvelle fois bradé l'opposition dite « de Droite » au Parti Communiste (n'en déplaise aux politiciens) et conformément aux engagements pris par la liste d'ACTION MUNICIPALE RENOUVEAU, dans un esprit constructif et dans l'intérêt des contribuables Machinois j'apporterai cette année, encore, mon vote positif pour le budget 1990.
Déclaration de Monsieur Laudet au nom du groupe de la Gauche Démocratique et Républicaine - Parti Socialiste
Madame le Maire,
Notre groupe a analysé attentivement le budget prévisionnel que vous venez de présenter pour l'année 1990. Nos élus ont participé activement aux commissions préparatoires et ont pu faire naître leurs propositions et leurs réserves.
En tant que porte-parole de mon groupe, j'ai pu à votre invitation, vous faire connaître notre optique pour les années à venir.
Vous insistez dans votre rapport sur les mêmes trois points importants que l'année précédente : à savoir, Gendarmerie, Étang Grénet et Cité des Minimes.
Sur le premier point, c'est à dire la Gendarmerie, si nous nous réjouissons de la voir en bonne voie de réalisation, nous contestons l'artifice qui consiste à imputer le budget supplémentaire pour parvenir à un équilibre budgétaire. Ce sont des méthodes qui ne nous paraissent pas très orthodoxes en matière de gestion communale.
En ce qui concerne l'Étang Grénetier, notre point de vue n'a pas varié, il faut faire du futur plan d'eau un pôle d'attraction. Néanmoins, étant donné le montant élevé de l'étude, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous éclairer davantage sur ce cabinet et ses domaines d'investigations.
Enfin sur le dernier point, la Cité des Minimes, nous constatons comme vous la difficulté de réhabiliter cette cité sans subventions exceptionnelles.
Gestion saine et gestion prudente sont vos conclusions, nous vous en donnons acte. La pression fiscale contenue dans les limites de l'inflation, nous sommes d'accord. Ajoutons que nous souhaitons que des corrections aient lieu dès l'an prochain au niveau de la Dotation d'Etat afin d'éviter de faire trop appel à la fiscalité locale. Permettez-nous de renouveler des réserves quant à la symbolique baisse de 0,2% de la Taxe Professionnelle. C'est trop ou pas assez...
Comme l'année dernière, nous n'émettons pas d'opposition au budget que vous nous présentez.
Mais nos deux groupes n'étant liés par aucun accord, permettez que nous désirions garder notre liberté d'appréciation tout au long de l'exercice.
Nous le manifestons en nous abstenant.
NOTE DE LA RÉDACTION
Les dépenses et recettes d'une commune sont provisionnées avant le 31 mars de l'année en cours dans le budget primitif. Elles sont complétées, après la connaissance du résultat du compte de gestion et du compte administratif de l'année précédente, par ce que l'on appelle le budget supplémentaire si ces comptes dégagent des résultats, et éventuellement en fin d'année par une ou plusieurs décisions modificatives.
Il est donc tout à fait possible, lorsque l'on a la connaissance des éléments essentiels du compte de gestion, d'anticiper sur le budget supplémentaire. Il ne s'agit pas d'un artifice, mais d'un moyen tout à fait légal et de bonne gestion prévisionnelle qui permet une exécution plus rapide de travaux qui seraient éventuellement reportés.
Dans le cas précis, il ne s'agissait pas de parvenir à un équilibre budgétaire artificiel, il aurait suffit pour cela, soit de reporter des investissements au budget supplémentaire, soit d'ajouter 262 000 F d'emprunt. Nous avons donc recherché, d'une façon légale et selon nos possibilités, une exécution plus rapide des travaux qu'à l'ordinaire, avant les mauvaises conditions météorologiques de l'hiver et les hausses de prix de la rentrée.
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