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La Mairie - Les bulletins municipaux

Parution : JUIN 1989
Paulette Lavergne, Maire de La Machine

L'édito de Paulette Lavergne, Maire de La Machine

Comment dit-on ? Madame le Maire, Madame la Mairesse ? Beaucoup d'entre vous m'ont interrogée à ce sujet.

Je sais qu'entre vous, vous utilisez souvent un mot plus familier, mais voilà, depuis le 24 mars, avec cette fonction nouvelle, je suis devenue Madame le Maire.
C'est en soi un événement. En effet, 27ème maire de la commune, pour la première fois dans notre ancienne cité minière, une femme a accédé à la responsabilité communale.

Si cela est nouveau pour notre commune, ce n'est pas une particularité, beaucoup de femmes occupent aujourd'hui le poste de Maire et en cette année du Bicentenaire de la Révolution qui ouvrit la voie à la conquête des libertés nouvelles, la place des femmes dans la société commence seulement, souvent avec difficultés, à être reconnue.

Cette fonction municipale m'est familière puisque pendant douze années, je fus deuxième adjoint d'une municipalité qui, avec le concours de mes amis, a doté notre petite cité d'équipements, d'infrastructures sociales et sportives que peuvent nous envier des communes de même importance.
Pourtant, rien n'est facile et les explications de ce bulletin sur la nature et le contenu de notre budget montrent nos difficultés.

Nous sommes une commune pauvre, sinistrée, a même pu dire un de nos Préfets, où l'échec de la reconversion à la fermeture de la mine, est évident.
Mais nous avons une volonté, nous battre, ensemble, avec vous, pour obtenir ce que doivent les pouvoirs publics à notre ville où ses habitants, ses salariés, ses mineurs ont tant donné à notre pays, plus particulièrement dans les années qui suivirent la Libération jusqu'à la funeste fermeture de l'exploitation.
Nous avons la volonté, sans rien cacher de nos difficultés, de respecter les engagements pris envers vous.

Une commune c'est une mairie, une église, des écoles, pour lesquels nous venons de faire échec à la fermeture d'une classe, des habitants, des cités qu'il faut réhabiliter, des commerces, une gendarmerie digne de 1989 et dont nous poserons sans doute la première pierre cette année.
Mais cela doit être aussi des industries, du travail pour nos enfants et sur ce point, échaudés par des opérations du type de « La Française des Caleçons » nous nous montrerons très vigilants, en restant ouverts à toute recherche, toute création d'emplois, en luttant contre l'illusion souvent entretenue : ce n'est pas la commune qui peut créer des emplois, mais les industriels.
Au jour où j'écris cet article, je ne suis pas encore à deux mois du début de mon mandat.

Depuis, la porte de mon bureau a été constamment ouverte, j'ai vu beaucoup de gens, du simple habitant au P.D.G. de société financière, j'ai dû reconstituer de nombreux dossiers. Je m'attache à la mission que vous m'avez confiée, bien épaulée par les services municipaux, mes adjoints et les conseillers municipaux qui veulent agir positivement.

Une seule volonté me guide, réaliser nos objectifs avec tous les moyens dont nous disposons, sans démagogie, sans promesses excessives.
Les succès, comme les échecs, les possibilités comme les difficultés vous seront dits avec franchise.
J'entends conduire la ville avec la recherche constante de l'appui de la population sans aucune exclusive.

Nous ne sommes pas sans atouts, à tous de les exploiter.
Ce combat pour notre ville, pour la faire connaître, c'est avec vous tous que j'entends le mener.

Paulette LAVERGNE

Le budget primitif

Le budget primitif fait toujours l'objet d'un vote puisqu'il est le choix de l'utilisation des recettes et dépenses pour l'année en cours.
Le budget 1989 a été voté par 22 voix (20 de la liste "Pour le Rassemblement de la Gauche" et 2 Renaissance et Renouveau) et 5 absye,tions (liste socialiste)
Les élus des quatre listes représentant l'expression de la population Machinoise, nous avons tenu à vous présenter :
- Une explication des finances communales
- Les grandes lignes du budget
- La présentation du Maire
- L'expression des groupes

FINANCES COMMUNALES ET LE BUDGET
Pour une commune, le vote du budget primitif (recettes et dépenses prévues) est l'acte le plus important de l'activité municipale. En effet, il engage pour un an son action dans les domaines qui sont de son ressort.

Dépenses de fonctionnement, rétributions du personnel municipal, impôts et taxes, travaux et services extérieurs, participations allocations et subventions, frais de gestion générale, remboursement des intérêts des emprunts, dotation aux amortissements et prélèvements (si possible) pour investissement en sont les principales charges. Produits d'exploitation, produits financiers, recouvrement et subventions, dotation d'Etat, impôts indirects et directs les principaux produits.
Tout cela constitue ce que l'on appelle, le budget de fonctionnement.

S'ajoute à celui-ci, le budget d'investissement qui comprend en dépenses, les remboursements de capital des emprunts, les différents investissements prévus pour l'année en fonction des possibilités de financement, par auto-financement, subvention ou emprunt, et en recettes, les prélèvements éventuels sur le budget de fonctionnement, le fonds de compensation de la T.V.A., les subventions et emprunts.

Enfin, en plus de ces deux budgets, un autre budget est prévu spécifiquement pour le service assainissement .
Tous ces budgets doivent être obligatoirement présentés en équilibre, c'est-à-dire que les dépenses ne peuvent être supérieures aux recettes .
Les tableaux présentés dans ce bulletin vous donnent les grandes lignes et chiffrages des dépenses et recettes prévues pour l'année 1989.

La maquette de la future gendarmerie

Que faut-il en retenir ?
Ce qui vous intéresse en premier lieu, l'impôt versé directement par les contribuables sous forme
a) de taxe d'habitation, ce que paie chaque locataire,
b) foncier bâti, ce que paie chaque propriétaire de son terrain et de sa maison,
c) foncier non bâti, ce que paient les agriculteurs ou propriétaires de grands terrains,
d) taxe professionnelle, ce que paient les employeurs, les artisans, les commerçants.
Pour l'année 1989, l'ensemble de ces impôts représente 41,39 % de recettes de fonctionnement.

Personne ne porte l'impôt dans son coeur, surtout lorsque la loi sur la fiscalité locale est particulièrement injuste, que vous soyez smicard ou millionnaire, si vous avez le même appartement ou la même maison, vous paierez un impôt identique.
C'est pourquoi, nous avons cette année limité l'augmentation des impôts au taux moyen de l'inflation.
Dans notre localité, l'impôt, certes toujours trop lourd, est maintenu dans une limite raisonnable, à titre d'exemple, le taux de la taxe d'habitation est de 9,42 % à LA MACHINE, contre 11,67 à DECIZE, 11,91 à COSNE, 11 à CHATEAU-CHINON.

Cependant, pour notre commune, une grande question est posée, les dotations, les impôts, les subventions suffisent-ils à avoir pour LA MACHINE, la politique nécessaire à son développement, à l'amélioration de sa qualité de vie. La réponse est non. Sachons que pour les communes de même importance ce que l'on appelle le potentiel fiscal est de 1.526 francs par habitant en moyenne nationale et 1.596 en moyenne régionale, alors qu'il n'est que de 953 soit un peu plus de la moitié seulement à LA MACHINE

Comme nous nous y sommes engagés, malgré nos moyens de «ville sinistrée», nous voulons remplir nos engagements, c'est pourquoi nous vous parlons avec franchise, la confiance accordée au conseil municipal ne suffit pas, il faudra avec nous l'appui et la lutte de toute la population Machinoise, de toutes ses composantes, industriels, artisans, commerçants, salariés et retraités pour obtenir la reconnaissance de notre situation et l'attribution de subventions exceptionnelles.

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