L'édito de Paulette Lavergne, Maire de La Machine
Comment dit-on ? Madame le Maire, Madame la Mairesse ? Beaucoup d'entre vous m'ont interrogée à ce sujet.
Je sais qu'entre vous, vous utilisez souvent un mot plus familier, mais voilà, depuis le 24 mars, avec cette fonction nouvelle, je suis devenue Madame le Maire.
C'est en soi un événement. En effet, 27ème maire de la commune, pour la première fois dans notre ancienne cité minière, une femme a accédé à la responsabilité communale.
Si cela est nouveau pour notre commune, ce n'est pas une particularité, beaucoup de femmes occupent aujourd'hui le poste de Maire et en cette année du Bicentenaire de la Révolution qui ouvrit la voie à la conquête des libertés nouvelles, la place des femmes dans la société commence seulement, souvent avec difficultés, à être reconnue.
Cette fonction municipale m'est familière puisque pendant douze années, je fus deuxième adjoint d'une municipalité qui, avec le concours de mes amis, a doté notre petite cité d'équipements, d'infrastructures sociales et sportives que peuvent nous envier des communes de même importance.
Pourtant, rien n'est facile et les explications de ce bulletin sur la nature et le contenu de notre budget montrent nos difficultés.
Nous sommes une commune pauvre, sinistrée, a même pu dire un de nos Préfets, où l'échec de la reconversion à la fermeture de la mine, est évident.
Mais nous avons une volonté, nous battre, ensemble, avec vous, pour obtenir ce que doivent les pouvoirs publics à notre ville où ses habitants, ses salariés, ses mineurs ont tant donné à notre pays, plus particulièrement dans les années qui suivirent la Libération jusqu'à la funeste fermeture de l'exploitation.
Nous avons la volonté, sans rien cacher de nos difficultés, de respecter les engagements pris envers vous.
Une commune c'est une mairie, une église, des écoles, pour lesquels nous venons de faire échec à la fermeture d'une classe, des habitants, des cités qu'il faut réhabiliter, des commerces, une gendarmerie digne de 1989 et dont nous poserons sans doute la première pierre cette année.
Mais cela doit être aussi des industries, du travail pour nos enfants et sur ce point, échaudés par des opérations du type de « La Française des Caleçons » nous nous montrerons très vigilants, en restant ouverts à toute recherche, toute création d'emplois, en luttant contre l'illusion souvent entretenue : ce n'est pas la commune qui peut créer des emplois, mais les industriels.
Au jour où j'écris cet article, je ne suis pas encore à deux mois du début de mon mandat.
Depuis, la porte de mon bureau a été constamment ouverte, j'ai vu beaucoup de gens, du simple habitant au P.D.G. de société financière, j'ai dû reconstituer de nombreux dossiers. Je m'attache à la mission que vous m'avez confiée, bien épaulée par les services municipaux, mes adjoints et les conseillers municipaux qui veulent agir positivement.
Une seule volonté me guide, réaliser nos objectifs avec tous les moyens dont nous disposons, sans démagogie, sans promesses excessives.
Les succès, comme les échecs, les possibilités comme les difficultés vous seront dits avec franchise.
J'entends conduire la ville avec la recherche constante de l'appui de la population sans aucune exclusive.
Nous ne sommes pas sans atouts, à tous de les exploiter.
Ce combat pour notre ville, pour la faire connaître, c'est avec vous tous que j'entends le mener.
Paulette LAVERGNE
Le budget primitif (suite)
Le budget qui vous est présenté est celui d'une nouvelle municipalité issue du scrutin du 19 mars 1989. Nous n'avons voulu l'inscrire dans la continuité d'une gestion de douze années d'Union de la Gauche à laquelle la majorité nouvelle a participé. Nous voulons également engager notre action dans la fidélité aux engagements pris envers les Machinoises et Machinois.
Les obligations légales de présentation du budget avant le 15 avril ne nous ont pas laissé beaucoup de temps pour le préparer. En effet, l'élection de nos commissions n'a pu avoir lieu que le 31 mars et ne nous a laissé que 10 jours ouvrables pour préparer celui-ci et vous le soumettre aujourd'hui .
Dans ce court laps de temps, j'ai tenu à consulter toutes les commissions qui ont à intervenir dans sa préparation et la commission des finances s'est réunie une première fois pour l'orientation de ce budget et une seconde fois pour le définir sur tous ses chapitres.
Je voudrais en premier lieu adresser mes remerciements à Monsieur le Secrétaire Général de Mairie, aux membres des services techniques, administratifs et financiers qui ont fait le maximum et en peu de temps pour m'aider à présenter ce budget .
Je remercie également tous les membres des commissions qui se sont réunis pendant ces dix jours, pour leur présence et pour leur participation à la discussion afin d'élaborer le document qui vous est aujourd'hui présenté .
Tous les membres des commissions sans exception ont participé à la discussion. C'est bien dans ce sens que j'entends travailler avec les élus .
Ce document vous présente poste par poste les prévisions de recettes et de dépenses pour l'année 1989. Il s'agit d'un premier budget pour la première année d'un mandat qui en compte six, il ne permet pas de grands engagements généraux mais une mise en route des réalisations à envisager .
Cependant, trois aspects généraux doivent retenir notre attention.
- La gendarmerie, prévue au budget 88 et dont nous venons, après un retard dû à la recherche sans succès de subventions exceptionnelles, de relancer le dossier avec les architectes en respectant les coûts d'objectifs initiaux prévus en 1988. Nous devrions rapidement avoir une idée précise des conditions de réalisation. Nous tenons à notre brigade dans notre chef-lieu et les gendarmes et leur famille doivent être logés dans des conditions de confort conformes aux normes actuelles.
- L'étang Grénetier, pour lequel nous prévoyons cette année une première tranche, curage, réparation de l'empellement, mise en eau.
- La Cité des Minimes qui nécessite une reprise totale du dossier et pour laquelle les services techniques, sur ma demande, étudient la possibilité de premières solutions rapides d'amélioration de son environnement, sachant que nous devons agir en recherchant des subventions spécifiques et exceptionnelles dans de multiples directions, et je m'engage à en discuter avec l'ensemble des habitants.
Par ailleurs, nous devons continuer régulièrement, l'entretien et l'amélioration de la voirie et du patrimoine, selon la profession de foi électorale sur laquelle je m'appuie.
Un autre problème sera à examiner rapidement, après prise de contact avec les organismes compétents, la rénovation et la mise en valeur du patrimoine immobilier qui, avec le maintien et la création d'emplois est la seule façon de stopper la baisse démographique.
Au sujet de l'emploi, depuis mon élection, j'ai rencontré les dirigeants de deux entreprises SAMSOUD et ROL. Je vais poursuivre dans cette voie et lorsqu'un problème nous sera posé dans ce domaine, nous l'examinerons avec une grande attention, dans l'intérêt de tous et dans le cadre des prérogatives d'une municipalité.
Présentation du budget
Le budget de fonctionnement est en équilibre à 11.331.349 francs, soit une progression de 6,11 % sur celui de 1988. Celle-ci est due en partie à une majoration sensible de la Dotation Globale de Fonctionnement et d'une pression fiscale que nous avons décidé de maintenir dans les limites de l'inflation constatée en 1988, à 3,5% .
A titre d'indication, notre taux 1989 sur la taxe d'habitation (c'est-à-dire ce que paient les ménages) sera sur une base de 9,42%, à comparer à la base de 10,13 % qui était celle des communes de même importance au niveau départemental il y a deux ans, dernier chiffre connu et qui a certainement augmenté depuis.
Nous continuons toutefois, sur le fonds et par principe, à réclamer une modification de la fiscalité locale afin que la taxe d'habitation tienne compte des revenus des contribuables.
D'autre part, tenant compte du taux élevé donc dissuasif de la taxe professionnelle dans notre commune, nous avons décidé d'une première mesure symbolique sur ce budget en la diminuant de 0,20% , la faisant passer ainsi à 16,7% au lieu de 16.91% pour marquer notre volonté de nous rapprocher de la moyenne nationale qui est de 13% .
Les détails vous sont fournis dans le document mis à votre disposition, les explications vous seront confirmées si cela est nécessaire, chapitre par chapitre.
Je répète qu'avant sa présentation à votre conseil, ce budget a été examiné deux fois par la Commission des Finances avec recherche de l'accord de tous avant de vous être soumis.
Je soulignerai un aspect non négligeable dû à une politique de prudence en 1988 et à la renégociation des emprunts (nous avons encore toutefois des emprunts à des taux d'intérêts supérieurs à 10 k alors qu'une baisse d'un point dégagerait plusieurs millions de centimes) ; cette caractéristique à souligner est la diminution des intérêts à rembourser qui passent de 15,75% du budget de fonctionnement 1988, à 12,58% du budget 1989.
Certes, le différé de la gendarmerie intervient, mais cela nous permet de relancer notre politique d'investissement en restant prudents.
La dette à long terme en capital a également diminué en 89. Cette diminution est de 262.110 F au 1er janvier de l'exercice (16.360.029 francs au lieu de 16.622.139 francs).
Tenant compte de cela, notre budget d'investissement est en équilibre à 2.286.460 francs .
Par ailleurs, sur un certain nombre de ses chapitres, nous allons rechercher des subventions chaque fois que cela sera possible.
Voilà donc le budget primitif 1989 que je vous propose, suivent les explications chapitre par chapitre.
Le Maire,
Paulette LAVERGNE
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