L'édito de René Vingdiolet, Maire de La Machine
Au moment où j'écris ces lignes, vingt jours se sont écoulés depuis que le suffrage universel condamnant l'immobilisme et l'injustice sociale, exprimant dans un large consensus la volonté de changement voulue et exigée de la base profonde de notre peuple a porté François MITTERRAND à la magistrature suprême.
Brûlant les étapes, le Président de la République et son Premier Ministre ont, moins de dix jours après leur installation officielle, mis en place le premier gouvernement de gauche de la Ve République.
Ce gouvernement par les voies règlementaires, en vertu des pouvoirs que lui confère la constitution a aussitôt entamé les pourparlers avec tous les partenaires sociaux sans exception, après que ces mêmes partenaires aient été reçus par le Président de la République.
La plupart des grands leaders syndicaux ne cachaient pas leur satisfaction à leur sortie de l'Elysée, dans l'attente des premières mesures qui leur ont été annoncées et dont certaines seront promulguées dès les prochaines semaines.
L'espoir prend enfin la relève du pessimisme auquel on nous avait habitués.
Espoir également pour les collectivités locales dont vous nous avez confié la gestion après la réunion des préfets au Ministère de l'Intérieur.
Le Premier Ministre, Pierre MAUROY, leur a défini leur nouvelle mission, avec pour consigne, le respect des libertés et veiller sur la situation des entreprises et au-delà sur l'emploi.
Pour les collectivités locales, départements et communes enfermés depuis de longues années dans une tutelle dont la plus insupportable, la tutelle financière est devenue paralysante, c'est l'espoir de voir reconnue dans une proche avenir leur autonomie de gestion.
Le Ministre de l'Intérieur, Gaston DEFFERRE a clairement indiqué aux Préfets quel serait leur nouveau rôle après adoption du projet de loi sur la décentralisation qui sera déposé sur le bureau de l'Assemblée Nationale après les élections des 14 et 21 juin.
Cette décentralisation implique une redistribution des pouvoirs.
Les Présidents des Conseils Régionaux et Généraux devenant comme les maires l'exécutif des décisions de l'Assemblée qu'ils président, c'est pour nous, élus, l'assurance d'un dialogue plus facile avec des interlocuteurs appartenant au département ou à la région et non plus de simples rencontres avec un haut fonctionnaire de passage placé sous les ordres d'un patron supervisant nos projets depuis Paris.
Tout ce changement est espoir pour les uns, mais a suscité des regrets pour d'autres, c'est en définitive la loi de la démocratie et de l'alternance politique qui est là pour nous rappeler qu'à quelque place où nous sommes et en tout cas pour ce qui nous concerne, il nous faut être au Service de tous ; c'est la mission que, nous élus d'union de la gauche, nous avons acceptée ; c'est, comme j'ai eu souvent l'occasion de le dire et de l'écrire, dans cet esprit d'ouverture et de dialogue, que mon bureau, et celui des adjoints vous sont très largement ouverts.
De même, les services municipaux administratifs ou techniques sont à votre disposition pour vous aider, vous conseiller, vous guider lorsque vous avez besoin.
Comme à l'échelon national, nous ne prétendons pas vouloir et pouvoir tout règler d'un coup de baguette magique, mais avec votre concours, celui des sociétés locales, dans un large esprit de concertation, dans le respect des idées politiques, philosophiques ou religieuses, nous avons la volonté d'aménager le cadre de vie de notre Cité, afin que tous ense21mble, nous nous y sentions bien.
C'est dans cette optique et pour ces objectifs que votre Conseil Municipal a voté le budget primitif 1981. Ce budget ainsi que le rapport de votre serviteur vous est présenté dans les pages qui suivent.
Je vous souhaite de trouver dans sa lecture, l'information à laquelle vous avez droit et que nous nous sommes engagés à vous donner.
Commémoration de l'appel du 18 JUIN 1940
Lettre ouverte à Monsieur Robert MARTIN
Dans un tract apposé sur les murs, les cabines téléphoniques, etc... selon des coutumes particulières, vous faites part de votre étonnement pour la décision que j'ai prise de demander à la Municipalité et aux Associations d'Anciens Combattants de commémorer cette année, l'Appel du 18 JUIN 1940.
Vous prétendez que nous avions oublié ... Je vous rassure, les démocrates que nous sommes que nous ont toujours respecté les actes du souvenir lorsqu' ils honorent les faits accomplis au service du pays ou ayant servi de justes causes.
Oui, Monsieur MARTIN, tout change, même le style du nouveau gouvernement de la République. Le Président lui-même s'est style rendu au Mont Valérien, ce haut lieu du sacrifice pour se recueillir selon sa propre expression "dans l'Union du Peuple de France" et honorer ceux qui sont tombés, martyrs de l'oppression nazie pour que le monde retrouve la dignité et la liberté.
Quant à nous, ne soyez pas étonné que pendant de longues années, nous nous soyons abstenus de participer à une cérémonie qui a été ravie à l'Histoire pour servir la cause d'un parti politique. Votre parti, celui de l'ex-majorité, a toujours voulu accréditer l'idée que la résistance était sa propriété. Vous refusiez qu'y fussent associés ceux qui avaient combattu aux côtés du Général de GAULLE ; vous le refusez encore, puisque les responsables des groupes R.P.R - U.D.F. - U.N.M., que sais-je encore tellement la confusion règne dans le changement ininterrompu de vos sigles, considèrent comme un acte sacrilège l'entrée des ministres communistes dans le gouvernement de la France.
Vos responsables ont la mémoire courte, car n'étaient-ils pas eux aussi, aux côtés de Charles de GAULLE pour écrire cette grande page de notre Histoire ? N'y avait-il pas aussi quelques socialistes à ses côtés ? Contestez-vous également à notre ami Alain SAVARY, compagnon de la libération, le droit de commémorer le sacrifice de ses camarades de combat ?
Vous avez voulu par un tract me donner une leçon ; je suis obligé de vous en contester le droit, car je ne crois pas, à la lecture des journaux locaux et en consultant la liste du comité de soutien au candidat de la majorité pour la circonscription de Cosne-sur-Loire, que vous ayez la mémoire plus fidèle que d' autres.
Que dirait le Général de GAULLE s'il voyait aujourd'hui dans un comité de soutien à un candidat dont le parti se réclame de lui, le nom de notre ex-député, ex-ministre comme vous le qualifiez, G. POTUT qui a voté en 1940 les pleins pouvoirs à ceux qui un peu plus tard ont condamné à mort l'auteur de l'Appel du 18 JUIN. Au fait, je crois que dans les titres de Monsieur POTUT, vos responsables départementaux ont oublié son titre de Préfet nommé par VICHY.
Je pourrais épiloguer longtemps, même sur l'aménagement de la Ville et de ses places, Cet aménagement est entrepris, il se fera par paliers selon nos moyens, Au lieu de souiller ce que nous essayons de rendre plus agréable, je vous invite à nous aider en évitant à l' avenir les graffiti et papiers de toute nature qui salissent notre Ville.
D'avance, je vous en remercie
René VINGDIOLET, Maire de La Machine
P.S : N'ayant pas l'intention d'ouvrir une polémique stérile, cette lettre constitue unique réponse à un écrit qui pourrait être traité par le silence et le mépris.
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