Dialogue avec Mr Vingdiolet, maire de La Machine
Où en est-on aujourd'hui ?
Après une période d'incertitude, la situation se clarifie un peu.
- L'échec de la Cellulose du Morvan, les difficultés à trouver des industries de remplacement pour pallier la fermeture de la mine, nous ont contraints à une politique de prudence pendant les deux ou trois années écoulées.
- Aujourd'hui, nous avons décidé de faire face aux difficultés qui nous sont imposées par le processus d'industrialisation en voie de réalisation en faisant passer le plus rapidement possible à leur phase opérationnelle un certain nombre d'actions nouvelles.
Qu'appelez-vous politique de prudence ?
- Ne pas alourdir les charges, sans l'assurance du maintien ou de l'amélioration du pouvoir contributif des habitants.
Supposez qu'aucune industrie ne s'implante, que l'hémorragie des jeunes privés d'emplois s'accélère et que dans le même temps des dépenses importantes aient été engagées, financées par emprunts.
Sans patentes nouvelles, privées de la redevance des mines, les recettes auraient diminué dans des proportions sensibles.
Les charges restées les mêmes, majorées chaque année de l'augmentation du coût de la vie, n'auraient été supportées, donc réparties, que sur la population restante composée de retraités et de petits commerçants qui risquaient de voir doubler ou plus leur feuille d'impôt.
Qu'avez-vous fait pendant cette période ?
Nous ne sommes pas restés inactifs. Des travaux importants, mais peu spectaculaires ont été réalisés, eau, rues, égouts et bordures de trottoirs sur quelques kilomètres, les bâtiments communaux ont subi une réfection presque totale ; les services de voirie ont été équipés avec du matériel moderne, le centre médico-social réalisé.
Nous avons en un mot, conditionné la ville et ses divers services pour leur permettre de traverser sans trop de difficultés les années à venir, sans avoir à recourir de façon immodérée à l'impôt.
Vous annoncez un certain nombre d'actions nouvelles, pouvez-vous dire lesquelles ?
Elles sont multiples et se réaliseront suivant les possibilités financières avec des priorités. Je les classe par ordre :
- Permettre les implantations d'industries en complétant les équipements de certaines zones,
- La ville apportera sa contribution pour l'alimentation en eau des Glénons, usines Huard et Ersa actuellement mal desservies et dont l'extension prévue ne peut se faire qu'avec l'assurance d'une alimentation correcte,
- Alimentation de la zone des Stades et des Fontaines Douces qui doivent recevoir chacune une industrie,
- Achat et relèvement du niveau de l'Etang Grainetier pour assurer l'alimentation en eau industrielle de l'usine « Panneaux du Morvan ». Cela représente déjà une dépense de plusieurs millions d'anciens francs.
- Nous devrons également accueillir certains cadres pour ces industries et donner aux jeunes la possibilité de se fixer à La Machine. Or la houillère laisse un habitat vétuste, la ville ne possède pas ou peu de propriétés.
La deuxième priorité est donc le logement.
Le conseil municipal a décidé l'acquisition de réserves foncières et l'aménagement de surfaces constructibles, comme cela a été fait pour le lotissement municipal de la rue Vaillant-Couturier qui a été une réussite (tous les terrains ont été vendus en un peu plus d'un an).
Cette opération se fera sur le secteur des Marizys qui n'est pas affecté de travaux miniers.
Près de 80 millions d'anciens francs seront employés résoudre la crise du logement.
La troisième priorité est la préservation du cadre de vie, les Houillères cèderont ou, faute d'acquéreur laisseront à l'abandon certaines infrastructures, stades, salle des fêtes, parc et maison de direction, bois des Sœurs. Là encore, la ville essaiera d'éviter la dispersion d'un patrimoine qui doit rester dans la mesure du possible, au service de la population.
Enfin, d'autres réalisations sont souhaitables, école maternelle, maison de retraite, je n'ose parler de piscine, maison des jeunes, etc...
Tous ces équipements ne peuvent se réaliser que s'ils sont inscrits au plan, donc dépendant déjà de la décision gouvernementale ; ensuite, il faut que la ville puisse assurer sa part de financement.
Cette politique d'expansion ne va-t-elle pas entraîner des charges fiscales nouvelles ?
Cette question a été largement débattue. d'abord en réunion de commission des finances, ensuite au cours de la séance du conseil municipal du 9 avril 1973 et le budget fait l'objet d'un article particulier dans ce bulletin.
Je sais bien que les contribuables trouvent toujours leurs impôts trop lourds. La ville comme toute collectivité supporte des charges comme l'enseignement, qui devraient être du ressort de l'Etat.
Dans beaucoup de domaines, les villes doivent suppléer la carence de cet état qui fait peser sur elles le poids excessif d'une administration trop lourde.
Faute d'obtenir les subventions dans des délais raisonnables ou lorsqu'elles les obtiennent au terme de longues démarches et la constitution de dossiers volumineux, les prix des avants-projets se sont modifiés, il faut à nouveau trouver les fonds qui manquent et encore recourir à l'impôt.
Les maires, parce que très proches de leur population sont accusés de tous les maux, sans avoir les moyens d'éviter les mesures impopulaires.
Par ailleurs, les besoins de la population en équipements et en services collectifs sont croissants et légitimes, leur satisfaction est la condition du progrès social et la fiscalité locale, la patente notamment est obérée par une assiette anachronique. Il y a enfin le poids du passé.
Toutes ces données font que la marge de liberté du conseil municipal est restreinte, mais il nous appartenait de prendre nos responsabilités, car nous avons été élus pour cela.
Il nous fallait nous donner les moyens de l'expansion par le recours à l'emprunt et le vote des centimes nécessaires pour en assurer le remboursement. C'est pourquoi. le conseil municipal a, pour équilibrer le budget, voté 27 100 centimes supplémentaires ; ce qui représente, compte tenu de l'augmentation des centimes départementaux, une majoration d'environ 20 % des impôts.
Je pense que nous remplissons ainsi notre contrat vis-à-vis des jeunes, en lançant, malgré les difficultés du moment les bases d'une politique d'avenir. Je suis persuadé que l'effort qui est imposé sera compris et que tous ensemble, nous aurons servi les intérêts de notre cité.
Avec la boule machinoise
Depuis sa création en 1955 sous l'impulsion de MM. Henri Aurousseau, Jean Guérin, Jean Polakowski et une douzaine de copains, la Boule Machinoise atteint en 1973, un effectif de 66 licenciés.
Chaque année depuis sa création, elle organise un concours assidûment fréquenté par les boulistes nivernais, mais aussi par des joueurs de départements voisins qui reviennent parce qu'ils ont trouvé une ambiance amicale et sympathique en terre machinoise.
Notre jeune société se comporte honorablement sur le plan sportif, vainqueur d'une vingtaine de coupes et challenges exposés au siège, (hôtel Lavalette).
Quatre fois championne de la Nièvre seniors, elle n'obtient encore que des résultats moyens aux finales nationales.
Depuis quelques années, les jeunes ont réalisé quelques belles performances, trois fois champions de la Nièvre cadets, vice-champions de Bourgogne 1971, 1/4 finaliste du championnat de France à Bourg-en-Bresse en 1971, 1/4 finaliste à Châteauroux 1972, deux fois champions de la Nièvre pupilles, champions de Bourgogne pupilles 1968.
La Boule Machinoise est constituée d'une ossature d'amis où la bonne entente et la camaraderie règnent, ce qui lui permet, malgré les difficultés que rencontrent actuellement les petites sociétés pour vivre, d'organiser ses manifestations, concours, bals, etc... et surtout d'aménager un boulodrome. Tous les boulistes machinois espèrent que ce stade situé à l'orée du Bois des Soeurs sera l'un des plus accueillant de la région.
Le conseil d'administration est composé de onze membres dont :
Président d'honneur : Pascal Del Torchio ; Président actif : Marcel Augard ; Vice-président : Henri Aurousseau ; Secrétaire : Jean-Louis Tournois ; Secrétaire adjoint : Stanis Urbaniak ; trésorier : Roger Monin ; trésorier adjoint : Camille Del Torchio.
Tous les Machinois qui désirent grossir les rangs de notre petite société tout en s'offrant une saine distraction sont cordialement invités à se faire connaître auprès des responsables, et cela plus particulièrement parmi les jeunes.
A propos de la piscine mobile
Le 11 avril, le bassin d'apprentissage mobile nous quitte pour Clamecy... avec un gros soupir de regret pour beaucoup de nos enfants. Certes, la « piscine » a exigé, de la commune un effort sur le plan budgétaire, mais pendant les quelques six mois où elle fut dans nos murs, que de joies, de détente saine et sportive n'a-t-elle pas procuré aux jeunes des écoles et des sociétés sportives machinoises.
Dans le cadre de leur emploi du temps de la journée, les élèves des classes élémentaires (à partir du cours élémentaire 2e année) et du C.E.G. ont pu apprendre à nager ou à se perfectionner par petits groupes. Et, tout cela, il va sans dire, dans la plus complète gratuité pour les familles.
En dehors des heures normales de son emploi du temps, en cours particuliers, la piscine a pu recevoir de jeunes enfants et d'autres un peu moins jeunes, voire même beaucoup moins jeunes, qui ont pu mieux vaut tard que jamais, apprendre, eux aussi, à nager.
Ce bassin mobile représente un moyen extraordinaire pour celui qui veut s'initier à la natation : une eau claire, à bonne température, une profondeur (0,90 m environ) qui enlève toute appréhension au débutant, et des maîtres nageurs qualifiés.
En ce qui concerne la profondeur, un petit regret cependant : c'est que le bassin ne présente pas, près d'un bord un recreusement qui aurait permis d'apprendre à plonger en toute sécurité. Mais ce bassin n'est, espérons-le, qu'un début, et c'est déjà une chose très positive.
Nous nous devons enfin de remercier et de féliciter les parents qui, en général, ont compris tout l'intérêt que pouvait représenter cet apprentissage pour leurs enfants, et ont tout fait pour qu'ils fréquentent assidûment les cours. Nous n'oublions pas non plus le rôle joué par les enseignants pour stimuler et encourager leurs élèves et apporter tout leur concours aux moniteurs pour la réussite de cette action, sacrifiant parfois une journée de repos pour accompagner les enfants au brevet à Vichy. Merci également aux moniteurs, pour leur dévouement et leur compétence, ainsi qu'à tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé au succès de cette expérience.
Espérons maintenant que cette réussite incitera les pouvoirs publics à multiplier les bassins d'apprentissage mobiles et à aider les municipalités à construire des piscines plus nombreuses.
En attendant, « piscine » nous ne te disons pas adieu, mais au revoir, car d'autres générations d'enfants t'attendent à La Machine.
Signalons que 311 enfants ont obtenu le brevet des 50 m à la piscine de Vichy.
© Copyright 2021 - 2025 | Admin |