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La Mairie - Les bulletins municipaux

Parution : DECEMBRE 1994
Bienvenue à La Machine

Introduction

Notre bulletin municipal sort régulièrement chaque semestre.

Chaque année nous donnons à connaître les budgets de la commune et le rapport de présentation du Maire, l'avancement des investissements, les choix de gestion effectués, le point de vue des uns et des autres.

En 1989 quatre listes se sont présentées à vos suffrages.

Trois avaient défini un programme dans les documents adressés légalement à votre domicile. Une avait donné ses engagements dans un tract.
Les programmes de la liste "pour l'union de la gauche" et de la liste "socialiste" étaient identiques et cela se comprend après douze années de gestion commune. Les deux autres ne comportaient que peu de variantes sinon pour la liste "renaissance", la réouverture d'un cinéma privé. C'est sur ces bases qu'ont travaillé les 27 élus issus de quatre listes.

Ce qui détermine la vie de la commune et la gestion de la ville se sont ses budgets.
Tous les budgets primitifs ont été votés sans opposition, les deux derniers ainsi que les budgets supplémentaires et les comptes administratifs à l'unanimité.
Récapitulons ensemble les informations des bulletins précédents.
Le conseil municipal a pour obligation légale une réunion par trimestre soit au minimum 24 réunions pour un mandat de six ans.

A ce jour :
Le conseil municipal s'est réuni 48 fois en séance publique, (vous pouvez y assister) et une fois en séance privée pour une information sur le site du pré-charpin. La participation des élus aux réunions tourne autour de 90 %. Les élus se réunissent également en commission pour préparer des dossiers pour les réunions du conseil municipal, les plus actives étant celles des finances, des travaux, de l'environnement et urbanisme, des appels d'offres.
Entre deux réunions du conseil, il arrive souvent que Madame le Maire fasse parvenir aux élus des documents d'analyses ou d'informations. Tous les conseillers municipaux peuvent s'investir pleinement dans la gestion de la commune.

La population est régulièrement informée, deux bulletins municipaux par an, le rapport du Maire pour la présentation du budget est publié dans son intégralité ainsi que les masses des différents chapitres du budget de fonctionnement et la totalité du budget d'investissement.
Chaque fois que cela a été nécessaire, la population a été réunie, consultée, informée :
— sur le budget
— sur la Cité des Minimes
— sur l'étude du comité d'expansion
— sur l'étude d'urbanisme
C'est une conception de la démocratie locale, l'écoute des 27 élus et de la population.

En 1977, 1983, 1989 la municipalité a sorti un bulletin dans lequel le Maire présentait ses réalisations et valorisait sa gestion.
La loi du 15 janvier 1990 annule cette possibilité dans les six mois qui précèdent une élection.
Les municipales ayant lieu en juin, la date devrait être logiquement le 1er décembre 1994.

Cependant un article du code électoral se réfère à des élections générales. Si tel était le cas, l'élection présidentielle ayant lieu le 23 avril 1995, le délai serait le 1er octobre 1994.

Sur ces deux dates les juristes sont divisés, l'opinion majoritaire se référant au 1er décembre 1994.
C'est la raison pour laquelle dans le doute contrairement aux bulletins précédents, celui-ci ne comportera pas le traditionnel "mot du Maire" et ne pourra être considéré comme une promotion pour une ou un quelconque tête de liste, le bulletin reste le reflet de l'activité de 27 élus issus de quatre listes différentes.
Comme chaque semestre et depuis plus de vingt cinq ans, il garde un caractère informatif.

La vie de la commune et de son conseil municipal se poursuit, le 3 octobre le conseil municipal a décidé d'engager la première phase de la rénovation du centre ville, le dossier pour terminer la rénovation totale de la cité des minimes a été confié à la DDE et une réunion s'est tenue le 12 octobre. Une rencontre est prévue le 6 décembre avec le département pour la réhabilitation de l'espace scolaire.
Pour La Machine la vie continue.

Une page d'histoire

Les 11 et 12 mai 1840, les mineurs de La Machine manifestent à Decize. Extrait du rapport fait par le directeur de la mine, M. SCHAERFF.
Une insurrection a éclaté aux Mines de DECIZE, le 11 courant, le 12 les insurgés se sont portés sur la ville. ...

...Le point de départ apparent de l'insurrection fut une contestation survenue entre quelques ouvriers au sujet d'une entreprise. Le point de départ réel a une cause plus éloignée. L'évènement qui a troublé notre établissement est l'écho de ceux plus graves qui ont éclaté sur divers points de la France. Quelques uns de nos mineurs, revenus de ST-ETIENNE, de RIVE-DE-GIER avaient prêché à leurs camarades les bénéfices de la rébellion. L'effet de leur parole a dû naturellement se trouver rehaussé encore par la souffrance qui pèse en ce moment sur une grande portion de la classe ouvrière, en raison des prix élevés des grains....

....L'insurrection a éclaté le 11. J'ai dit que le point de départ apparent fut une constestation entre quelques ouvriers au sujet d'une entreprise. M. MACHECOURT fils, conducteur de nos travaux, voulant interposer son autorité, fut accueilli de réclamations menaçantes. Le contrôleur qui accourut pour lui porter secours, fut maltraité ; les vitres de son bureau furent brisées et la rébellion se développant avec une rapidité extraordinaire, prit au bout de quelques instants un caractère des plus graves.

J'arrivais à ce moment ; ma présence arrêta le désordre. Les ouvriers m'entourèrent et réclamèrent à grands cris toutes sortes de concessions. Je n'accordais rien.
Je m'efforçais d'élever la voix au milieu d'eux de manière à être entendu par le plus grand nombre. Je les haranguais pendant plus de trois heures et je leur expliquais que l'introduction des nouvelles méthodes qui motivaient une partie de leurs plaintes était une amélioration qui tournerait progressivement à leur propre avantage.

Je leur dis que rien ne serait et ne pouvait être échangé dans la disposition de nos travaux ; je leur parlais des démarches que j'avais faites auprès de l'administration des mines pour obtenir du secours pour les plus malheureux : je leur dis encore que j'avais pour me procurer un approvisionnement de grains commencé des démarches que leur rébellion allait peut-être entraver : que s'ils rentraient dans l'ordre s'ils reprenaient paisiblement leurs travaux, je m'efforcerai d'effacer les traces d'un acte dont ils n 'avaient pas sans doute compris toutes les conséquences.

Pendant ce temps, des groupes nombreux et menaçants s'étaient portés vers les machines les plus rapprochées du centre de l'établissement pour les briser. M. MACHECOURT fils parvint par son influence à empêcher ce malheur. Graduellement, l'effervescence diminua. A dix heures le calme était rétabli et le rassemblement, qui avait cerné les pavillons de l'administration, dissipé.

Les enfants du centre aéré retracent l'histoire à la fête du « Berli »

Un quart d'heure après, le départ du Maréchal des Logis de gendarmerie de DECIZE, qui était arrivé dans la soirée avec deux gendarmes de sa brigade causa de l'inquiétude à quelques retardataires. Plusieurs hommes se firent ouvrir la porte de la petite tour de l'établissement pour en faire sonner la cloche ; d'autres en firent autant à l'église, on s'empara du tambour de la commune, on battit aux champs et à onze heures le tumulte recommença. On craignait, disait-on, l'arrivée d'un renfort et on voulait se mettre en défense. Je parvins de nouveau à calmer les esprits et à calmer les groupes.

A une heure du matin tout était calme : je renvoyais les deux gendarmes qui étaient restés après le départ de leur chef. Une partie des faits que je viens de rapporter sont connus d'eux et de leur Maréchal des Logis. Ils ont été témoins de l'influence que j'ai obtenue, du pouvoir que j'ai exercé sur une masse d'ouvriers exaltés ; ils peuvent affirmer qu'il n'y a eu chez moi ni effet d'intimidation, ni terreur, ni concessions accordées, alors que, sans aucun espoir de secours et à la vue du Maire et du conducteur de nos travaux menacés et cernés, j'ai résisté au premier choc de la rebellion.

Le 12, avant cinq heures du matin, le tocsin sonnait, le tambour battait aux champs...
...Ce n'était plus qu'une démarche contre l'administration des mines, me disait-on, qu'il ne s'agissait que d'une démonstration contre les accapareurs de grains ; qu'il y avait à DECIZE d'immenses greniers bien pourvus de blé que les propriétaires n'envoyaient pas au marché pour en retenir des prix élevés ; que des bateaux de grains destinés pour l'étranger, stationnaient sur le canal.

Aux insurgés de LA MACHINE s'étaient joints les ouvriers de DECIZE et de ST LEGER DES VIGNES. L'un de ces derniers haranguait les mécontents et excitait la révolte. Je continuais tous mes efforts pour maintenir nos ouvriers, je leur répétais tout ce que je leur avais dit la veille au sujet des approvisionnements de grains que je voulais faire, et que je leur céderai au dessous du cours et suivant les besoins des plus malheureux. Je persistais à refuser de prononcer un chiffre mais je m'engageais hautement à pourvoir à leurs besoins...

...Après avoir traversé le Pont de Loire, je vis s'avancer le détachement de dragons (trop faible, hélas) qu'on envoyait au secours de La Ville. Le mouvement de retraite continuait toujours. Le rassemblement qui m'entourait, s'écarta, livra le passage à la troupe, sans proférer une menace.
Mais le nombre des ouvriers qui m'avaient suivi d'abord diminuait, les autres s'arrêtèrent puis subitement et comme transportés par une volonté que je ne pus maîtriser.

Tous retournèrent vers la ville, malgré mes exhortations. Les dragons s'étaient rangés devant la mairie, tous les insurgés s'y portèrent.
L'effervescence des effets augmenta graduellement à la vue de la troupe; elle fut enfin portée à son comble. Je m'efforçais, en me tenant à l'entrée de la rue étroite de la mairie, de contenir les furieux afin de ne pas les laisser approcher des soldats; un seul mot pouvait causer un engagement dont les suites eussent été terribles.

Pendant ce temps, le Maire était de plus en plus menacé à la mairie, entouré des plus furieux des insurgés. Des pourparlers s'échangèrent en vain; on prit, en vain, tous les moyens d'apaiser la foule.
Je me rappelle qu'en ce moment, Mr le Juge de Paix que j'ai vu plusieurs fois auprès de moi pendant l'évènement, s'approcha aussi d'un groupe qui m'entourait pour essayer son intervention. Les cris de l'émeute demandaient la taxe à quarante sous !

Enfin, je vis venir à moi, ou plutôt porté vers moi, le Maire entouré d'hommes furieux qui le menaçaient, qui brandissaient des bâtons au dessus de la tête. L'un d'eux le tenait d'une main au collet, de l'autre levait une fourche dont il était armé...

... On a dit qu'il eut mieux valu augmenter les salaires que faire une concession sur le prix du pain. Dois-je répondre à cette observation ?
Elle ne peut faire supposer chez ceux qui me l'adressent ni logique, ni intelligence, ni la moindre idée de l'administration d'un établissement industriel.
N'est-il pas évident que le sacrifice que nous nous imposons pour le prix du pain n'est que momentané ?
Qu'il cessera dès que la variation du prix des grains arrivera ?

L'augmentation de salaires aurait eu de graves conséquences pour l'avenir de nos travaux ; elle aurait eu du retentissement dans les autres établissements industriels qui nous avoisinent, elle aurait été pour nous une cause de ruine, pour d'autres une cause de désordres.

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