La Mairie - Les bulletins municipaux

L'édito de René Vingdiolet, Maire de La Machine

Mes Chers Concitoyens,

Le second bulletin municipal de l'année sera dans vos foyers avant que s'achève l'année 1978.

Cette année a été marquée pour notre ville par l'ouverture de deux réalisations importantes, l'école maternelle, le foyer résidence pour personnes âgées du canton de La Machine. Deux extrêmes qui marquent la volonté de vos élus de travailler pour l'équipement de notre ville, aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes.

Cette volonté d'oeuvrer pour le mieux être de tous les habitants de notre cité, nous l'affirmons à nouveau au moment où le gouvernement, après enquête auprès des maires, se décide enfin à présenter une réforme des collectivités locales que nous réclamons depuis de nombreuses années.

La coutume veut qu'au début de chaque année, on formule des voeux, les élus de gauche, dans votre intérêt, feront plus qu'un voeu, ils défendront pour nos communes une véritable réforme, basée sur une plus juste répartition des charges et des ressources entre l'Etat, la région, le département, la commune.
Dans l'intérêt des communes, nous n'accepterons jamais qu'au terme de promesses pompeuses on nous gratifie d'une réformette déjà condamnée par le congrès des Maires de France et largement amputée par le Sénat, réformette qui accroît la responsabilité de maires sans leur donner les moyens, les contraint pour assurer la vie de la cité au rôle impopulaire de collecteur d'impôts.

Les élus de gauche ne fuient pas leur responsabilité ; ayant sollicité vos suffrages, nous entendons assumer pleinement la mission que vous nous avez confiée.
Vivant constamment au contact des citoyens, nous prétendons être les mieux placés pour connaître leurs besoins et leurs aspirations ; nous avons autant que d'autres l'esprit novateur, nous savons autant que d'autres étudier et réaliser.

Notre seul obstacle est le manque de moyens. Les communes de France, berceau de la République, de la démocratie, et de la liberté méritent autre chose que ce qu'on leur prépare ; la situation dans laquelle elles sont aujourd'hui plongées, n'est pas digne d'une nation qui se dit moderne.
Les voeux qu'au nom du conseil municipal et en mon nom personnel je formule pour nos communes sont des vœux de prospérité, de justice sociale, de bonheur pour tous les citoyens, c'est le voeu du droit au travail pour notre jeunesse, le voeu du droit pour les aînés à une vie digne de ce qu'ils ont donné au cours de leur vie active.

Que 1979 soit pour vous tous, commerçants, artisans, ouvriers, une année plus heureuse, qu'elle soit après ces années de crise et souvent de misère, une année d'espérance.

Le Foyer-Résidence du Canton de La Machine

Le Foyer d'accueil pour personnes âgées du canton de La Machine a commencé à fonctionner le 1er novembre. Ouverture timide due à la méfiance vis-à-vis d'une forme nouvelle de vie sociale pour les personnes âgées, à un manque d'informations peut-être, ou à une surinformation erronée, dispensée de bouche à oreille dans le but, pour certains, de paraître bien informés, pour d'autres de saisir une occasion de contester, je ne veux pas dire de nuire.

Je veux profiter de notre bulletin pour apporter l'information exacte sur cette réalisation, son but, ses difficultés. La construction du Foyer d'accueil a été décidée dans le cadre de l'aide financière qui est offerte par le Conseil général à chaque canton pour assurer son développement par des actions ponctuelles d'intérêt cantonal.

Ce foyer cantonal réunit donc, pour sa réalisation, les sept villes qui composent notre canton, villes liées par un contrat au sein d'un syndicat intercommunal (SI.FO.CA. LAM). C'est ce syndicat qui a confié à l'Office public d'H.L.M. de la Nièvre le soin de construire le gros oeuvre dans le cadre des crédits H.L.M. Le syndicat a pris à sa charge les aménagements complémentaires et l'équipement mobilier ; c'est une lourde charge pour les sept communes qui garantissent le remboursement des emprunts complémentaires, les loyers et les charges vis-à-vis de l'Office public d'H.L.M., les salaires du personnel et les charges d'exploitation.

Ces charges, les villes souhaitent ne pas avoir à les assurer par l'impôt mais par l'équilibre financier de l'établissement qu'elles ont créé dans un but social.
La gestion du foyer est primordiale, dans l'intérêt de tous les citoyens de nos communes. Son taux de remplissage est un facteur indispensable de succès. Pour assurer cette gestion les sept communes de notre canton ont décidé la création d'une association de la la loi de 1901 (GE.FO.CA.LAM.). Le conseil d'administration de l'association comprend des membres de droit (le Conseiller général du canton, le directeur de la Santé, les maires des sept communes concernées) et des membres désignés dont un délégué de chaque conseil municipal. D'autres organismes peuvent demander leur adhésion, plus particulièrement les caisses de Sécurité sociale, les caisses d'allocations familiales, les centres médico-sociaux, etc. , après leur intégration ces organismes pourront être représentés au conseil d'administration.

Pour compléter cette présentation du Foyer d'accueil et donner les informations auxquelles vous avez droit, je vais vous apporter certains chiffres avant de conclure par les possibilités d'accueil.
Coût global de la construction et de l'aménagement : environ 6 500 000 F à 7 000 000 F, soit 650 à 700 millions d'anciens francs.
Le financement est assuré pour le gros oeuvre par l'Office public d'H.L.M. de la Nièvre pour 410 millions environ, somme qui sera récupérée par le versement des loyers à l'Office public d'H.L.M. S'y ajoutent 50 millions de subvention du Conseil général et un apport financier complémentaire du syndicat intercommunal de 200 millions environ. Ces 200 millions doivent être assurés par des emprunts qui sont soit accordés, soit en cours d'examen.

Le Foyer Résidence de La Machine comprend des parties communes : cuisine, réserve, salon, salle de restaurant, accueil, bureaux, salle de soins, salle de télévision) et 54 studios de type F1 bis avec petite cuisine aménagée de deux plaques chauffantes électriques, frigidaire, placard évier avec eau chaude et eau froide, un coin w-c-toilette avec lavabo et douche, une entrée avec penderie. Chaque studio peut recevoir le téléphone et une prise d'antenne télévision, reliée à une antenne collective permet à chacun d'avoir chez lui son téléviseur. Une sonnette d'appel reliée aux locaux administratifs assure la sécurité des résidents de jour comme de nuit.

La liberté la plus complète est assurée aux résidents qui peuvent entrer, sortir, recevoir librement leur famille et leurs amis, de jour comme de nuit, dans le seul respect d'un règlement peu contraignant. Cinq chambres de passage sont réservées aux familles des résidents pour leurs visites.
Le prix de journée fixé par arrêté de Monsieur le Préfet de la Nièvre comprend le loyer, les 2/3 du chauffage, le repas de midi, un bouillon pour le soir.
Des aménagements pourront être apportés, plus particulièrement pour le service d'un repas pour le soir non obligatoire. Ces questions seront examinées après la période de démarrage par le conseil d'administration après consultation des résidents.

La vie en foyer d'accueil peut ouvrir droit à certaines aides ou prestations qui sont accordées par des organismes divers (caisses de retraites, caisses d'allocations familiales, aide sociale, etc.). Ces aides sont modulées en fonction des ressources ; les demandes sont à faire auprès des services de mairie du lieu de résidence pour l'aide sociale et auprès d'autres organismes pour l'allocation logement, le service d'aide ménagère, etc.
Le directeur du foyer d'accueil est à la disposition des résidents pour préparer tous les dossiers.
Le foyer d'accueil est ouvert à toutes les personnes sans distinction de ressources.

Chaque cas est un cas particulier qui doit être étudié ; pour cela, sans engagement de votre part, si la vie en foyer d'accueil vous intéresse, consultez soit la direction du foyer, soit le service social de la mairie. Après étude de votre cas, en fonction de vos ressources, vous recevrez une information sur ce qui peut être fait pour vous, sur les charges qui seront les vôtres. Ne demandez pas ce service à des gens mal informés ou mal intentionnés, ce serait contre votre intérêt.
A la fin de cette présentation vous sera exposé le cas d'une personne ne disposant que du minimum garanti : c'est le seul cas qui puisse servir d'exemple et de base d'information. Chaque cas, je le répète, étant un cas particulier.

Un service de restauration fonctionne au foyer dans le cadre du plan d'action prioritaire no 15. Ce service est ouvert aux personnes retraitées du canton et aux invités des résidents (famille ou amis) moyennant une redevance de 14 F par repas. Une aide peut être consentie pour ce service aux personnes à faibles ressources dans le cadre de l'aide sociale.

Pour terminer cette présentation de notre foyer, je veux remercier tous ceux qui, à mes côtés et en liaison avec Monsieur le Conseiller général du canton ont travaillé à sa réalisation, c'est une opération très lourde et très difficile pour nos villes qui, avec des moyens financiers insuffisants, ont à réaliser des équipements coûteux.

Je veux également, en réponse à certains détracteurs, dont l'un d'entre eux au moins s'est servi du manteau de la nuit pour couvrir les rues de notre cité de graffiti mensongers et infâmants, expliquer comment et en fonction de quels critères a été choisi le personnel.
C'est le bureau de l'association de gestion qui, agissant par délégation du conseil d'administration, a recruté le personnel.

Pour le poste de directeur, en fonction de l'importance de la mission et après informations prises auprès d'autres établissements comme le nôtre, le bureau a retenu deux candidatures : celle d'un directeur actuellement en fonction dans un autre établissement (pour ses compétences) et celle d'une dame remplissant les conditions et actuellement demandeuse d'emploi. Les deux s'étant récusés au dernier moment, à quelques jours de l'ouverture du foyer, c'est sur une information que le directeur a été finalement contacté sans qu'il ait fait acte de candidature. Je le remercie d'avoir, en acceptant, permis l'ouverture du foyer à la date prévue.

Le cuisinier a été choisi parmi cinq candidats, en fonction de son expérience (gestion d'une entreprise familiale et compétences culinaires).
Les femmes de service (2 à mi-temps pour commencer) ont été choisies :
— la première en fonction de sa situation familiale et parce qu'elle était inscrite au chômage,
— la seconde parce qu'elle a accepté d'assurer l'astreinte du gardiennage (nuits, dimanches, fêtes, etc.) et au vu de ses connaissances culinaires qui permettent d'assurer le remplacement du cuisinier pendant ses absences pour congés ou repos.

Si j'ai tenu à vous apporter toutes ces informations c'est pour essayer avec vous de promouvoir une oeuvre sociale à laquelle nul ne peut rester insensible puisqu'il s'agit d'apporter un peu de bien être à ceux qui nous ont tout donné ; c'est pour répondre et combattre une action calomnieuse et stérile qui va à l'encontre des intérêts de tous et qui n'a qu'un seul objectif, le plus facile d'ailleurs, détruire, alors qu'il faut construire.
R. VINGDIOLET.

Exemple d'accueil pour une personne à faibles ressources

Ressources minimum par mois : 1 000 F
Octroi, après instruction d'un dossier, de l'allocation logement (dans ce cas, le maximum) : 370 F
Ressources mensuelles de cette personne : 1 370 F
Le minimum qui doit lui rester pour ses frais personnels et charges diverses est de 720 F pour un mois de 30 jours.
Cette personne ne versera au Foyer que 1 370 F — 720 F soit 650 F.

Un dossier d'aide sociale classique sera établi ; après examen par les commissions, l'aide sociale prendra le complément à sa charge et le versera directement au Foyer.