Editorial par Mr René VINGDIOLET, Maire de La Machine.
Mes chers concitoyens,
Notre Bulletin Officiel Municipal qui, pour la première fois, vous a été présenté en 1967 a connu un très vif succès, aussi nous avons estimé, votre Conseil Municipal et moi-même, qu'une seconde édition était nécessaire.
Pénétrant à l'intérieur des foyers et diffusé à l'extérieur, ce second Bulletin vous permettra de mieux connaître les problèmes qui se posent pour votre Cité.
Permettez-moi d'exprimer le souhait que ce Bulletin soit un trait d'union entre vous et votre Municipalité.
En son nom, je remercie très vivement tous ceux qui en ont assuré la rédaction ainsi que MM. les Industriels, Commerçants et Artisans qui, par leur participation, en ont assuré la diffusion gratuite.
Trois urgences
1 - Industrialisation
L'arrêt des mines laissera en 1971 (date prévue pour la fermeture), environ 400 mineurs ou assimilés sans emploi. Elle privera les finances locales de 12 millions d'anciens francs de ressources, qui, à défaut d'être remplacées par des patentes nouvelles, devront être totalement ou en partie compensées par l'impôt.
Il faut donc poursuivre deux buts qui se complètent :
a) Donner un emploi aux mineurs mis au chômage par la fermeture de leur industrie.
b) assurer à la Ville des ressources nouvelles.
LA MACHINE doit son existence à la présence du charbon. Son sol fouillé, bosselé, se prête difficilement à des implantations importantes. Sa distance du fer et de l'eau est un handicap pour la fixation de certaines activités.
La création d'une zone industrielle nécessite de gros capitaux, elle est difficilement réalisable par une petite collectivité. Voici quelques éléments négatifs, heureusement il en est de positifs.
La main-d'œuvre à condition de se spécialiser est valable, et appréciée. La reconversion des mineurs apporte aux industriels des aides de l'état, de la SOFIREM et éventuellement de la C.E.C.A.
(1) Les subventions accordées par le Conseil Général aux Communes se substituent de plus en plus aux subventions accordées voici quelques années par l'Etat qui a tendance à se débarrasser de ses charges.
(2) Les Houillères sont exonérées du 1 % sur les salaires pour l'aide à la construction. La redevance des mines a été en 1969 de 12 millions d'anciens francs, une industrie de même importance rapporte couramment 8 à 9 fois plus.
C'est en tenant compte de ces facteurs que le Conseil Municipal a déterminé son action pour assurer cette reconversion dans les conditions les plus favorables.
Après une première réunion tenue à la Mairie de LA MACHINE, sur l'initiative du Docteur BENOIST, Député de la circonscription, la création d'un syndicat pour l'aménagement d'une zone industrielle pour la région de DECIZE-LA MACHINE a été décidée.
Après plusieurs mois de discussion et d'étude, l'avant-projet œuvre des Services des Ponts et Chaussées est terminé, M. le Préfet de la Nièvre dont l'action a été déterminante a reçu la promesse d'un financement de 800 000 F au 5e Plan.
Cette zone industrielle située à SOUGY-sur-LOlRE bénéficie de la proximité de l'eau industrielle, du fer, de routes, dont la Nationale 79. Quatorze communes garantissent le financement de cette Z.A.C. (Zone Aménagement Concerté) en fonction de leur nombre d'habitants. En cas de réussite elles se partageront les plus values fiscales suivant le même critère.
La reconversion des mineurs est en cours, parallèlement il faut assurer sur place un emploi à la main-d'œuvre féminine. Malgré bien des efforts rien jusqu'à ce jour n'a été implanté, les exigences des industriels étant le plus souvent hors de proportion avec les appuis qui peuvent être consentis.
2 - Adduction d'eau
Le réseau d'eau Machinois est la propriété des Houillères qui l'exploitent depuis plus de 100 ans.
A l'origine à l'avant-garde du progrès, ce réseau est devenu vétuste. La pollution des rivières nécessite un traitement de plus en plus efficace.
La fin des houillères oblige la Ville à assurer le ravitaillement en eau de près de 6 000 âmes. Ce qui est techniquement possible, à une industrie comme les houillères, ne peut être assuré par la Ville, qui ne dispose pas du matériel ni du personnel nécessaire.
Il faut que ce réseau soit modifié, modernisé pour fonctionner dans des conditions normales. Pour cela, deux solutions ont été envisagées.
Installation d'un réseau autonome avec aménagement à St Léger-des-Vignes d'une station de pompage automatique d'une station d'épuration, et la modernisation du réseau existant.
Cette solution nécessite de gros capitaux, le travail est énorme, la lenteur d'une telle implantation risque de retarder une opération qui devient chaque jour plus urgente. Pour ces raisons, la seconde solution a été retenue.
Le projet, œuvre du Cabinet d'Etude Marc MERLIN, a reçu l'approbation des services préfectoraux après avis des services de santé et des Ponts et Chaussées. Son exécution est prévue en deux tranches de travaux. La première d'un montant de 90 millions d'AF comprend : la construction au lieu-dit « Le Bois Bourgeot » d'un bâtiment qui abritera deux pompes chargées de puiser l'eau dans les réservoirs du syndicat de DECIZE • St-LEGER des VIGNES CHAMPVERT et de la refouler par une canalisation de 250 mm jusqu'au réservoir de LA MACHINE, une installation de comptage, la pose d'une conduite qui reliera cette station de reprise à la conduite existante au niveau de l'ancienne colonne de St-LEGER des VIGNES, la pose d'un système de télécommande et téléindication entre le réservoir de LA MACHINE et ceux du « Bois Bourgeot ». La construction Avenue Machecourt ou Clémence Bonde d'une station qui abritera deux surpresseurs chargés de donner de l'eau sous pression normale au secteur des Marizys, la pose d'une canalisation de 150 mm qui partira de cette station pour se terminer à l'endroit ou est prévu le futur réservoir de 400 m3 qui, à la fin des travaux, alimentera le réseau dit haut service (MARIZYS - RIBLETS - FROMAGEOT - VERNEILLER).
Le montant de cette première tranche de 90 millions sera financé
1 - par un auto-financement de 15 290 000 francs pris sur les finances locales
6 000 000 au budget supplémentaire 1969
6 000 000 au budget primitif 1970
3 290 000 au budget primitif 1971
2 -Par une subvention de 30 % de l'état soit 22 410 000 F
3 - Par un emprunt de 52 300 000 qui représente le solde de l'opération.
3 - Assainissement
Lorsqu'on consomme de l'eau, il faut la rejeter. Cette eau usée, vient salir les propriétés qu'elle traverse, causant une gêne parfois intolérable aux riverains, pollue ruisseaux et rivières, d'où les réactions des Sociétés de pêche et de défense de la nature. L'état a imposé aux communes la perception obligatoire d'une taxe d'assainissement qui est entrée en Vigueur au 1er janvier 1970.
Des agences de bassins étudient les moyens de lutter contre ce fléau. Les premiers rapports soulignent la nécessité de stations d'épuration. Les villes sous-équipées risquent d'être plus lourdement frappées que celles qui auront mis en place les moyens de lutte contre cette pollution.
La construction de petits tronçons d'égouts ne peut résoudre le problème d'ensemble d'une Ville comme la nôtre.
Le Conseil Municipal faisant suite aux conclusions que j'exposais dès 1968 devant l'Assemblée Municipale, a décidé de demander l'inscription de la Ville au Vl' Plan pour une première tranche de travaux qui comprendra certainement la construction d'une ou plusieurs stations d'épuration.
Les Ponts et Chaussées ont été chargés de l'étude de l'avant-projet. L'assainissement est sur la bonne voie.
M. François Vincent, Adjoint au Maire, Responsable des questions scolaires
L'importance du problème scolaire ne laisse personne indifférent et demanderait un développement qui ne peut se traiter en quelques lignes dans ce modeste Bulletin Municipal.
Toutes les communes éprouvent à ce sujet des difficultés de plus en plus préoccupantes. La faiblesse des ressources locales, l'application de la réforme de l'enseignement, les exigences impérieuses qu'apportent l'accroissement et le déplacement des effectifs scolaires, ajoutent encore de nouvelles complications. La forte natalité des années d'après guerre a amené la Ville de LA MACHINE à se pencher tout particulièrement sur le problème scolaire. Les anciennes écoles ont été rénovées et agrandies, des constructions nouvelles ont été réalisées. La population scolaire d'environ 1 200 élèves actuellement se répartit en plusieurs groupes.
Ecole Maternelle. — Rue Roger-Salengro, 240 élèves, 6 classes. Directrice : Mme RENARD.
On y reçoit les enfants à partir de 3 ans. Ceux-ci sont hébergés dans d'anciens locaux qui donnent bien du souci aux responsables municipaux.
Dommage que le projet qui dort dans les cartons depuis 1958 n'ait pu être réalisé ! (pas de subvention de l'Etat pour l'Ecole Maternelle).
Ecole de Filles. — Place de la Victoire, 257 élèves, 11 classes. Directrice : Mme LAPOINTE.
Les locaux sont en bon état et les enfants travaillent dans de bonnes conditions.
Ecole de Garçons. — Rue Perceau, 292 élèves, 11 classes. Directeur : M. LERCHE.
Les classes sont bien entretenues et repeintes régulièrement.
Là aussi les élèves peuvent s'instruire dans un cadre approprié. C.E.G. Mixte. — Rue Perceau, 400 élèves, 17 classes. Directrice : Mme ZONZON.
La réforme de l'enseignement, mise en oeuvre par l'ordonnance du 6-1-59 qui rend l'instruction obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans pour les enfants ayant atteint l'âge de 6 ans à dater du 1-1-59 a eu pour conséquence de gonfler les effectifs du C.E.G. Celui-ci pourtant agrandi il y a peu de temps, s'avère déjà trop petit. Trois classes fonctionnent sous les préaux et l'an dernier il a fallu implanter deux classes préfabriquées ; deux autres sont à prévoir pour la prochaine rentrée.
Une autre question se pose pour le C.E.G. Devra-t-on demander la Nationalisation de celui-ci ? Cette éventualité est examinée actuellement par la Municipalité.
Le rôle essentiel d'une Commune étant d'assurer l'admission des enfants dans les écoles, un nouvel effort financier sera donc nécessaire dans les années à venir.
Ce ne sont pas là les seules dépenses scolaires à la charge de la Ville, il faut également :
— entretenir les locaux et assurer leur fonctionnement, éclairage, chauffage, etc...
— rémunérer le personnel de service (balayeuses et femmes de service Ecole Maternelle, chauffeur de chaudières),
— acquérir du matériel (tables, chaises, bureaux, armoires...)
— donner aux enfants le moyen de travailler (un crédit important mais hélas encore insuffisant est mis, chaque année, à la disposition des Directrices et des Directeurs d'Ecoles pour l'achat de matériel d'enseignement et audio-visuels, de fournitures qui sont distribuées gratuitement aux élèves des classes primaires,
— loger le personnel enseignant ou, à défaut, verser une indemnité compensatrice (maîtres des classes primaires seulement depuis le 1-10-69).
Toutes ces opérations de détail, qui représentent déjà plusieurs millions de francs (environ 25 % du budget) ne donnent pas pour autant un résultat spectaculaire qui puisse faire la preuve tangible des efforts fournis.
Mais nos espoirs restent intacts et nous avons foi en un avenir qui verra nos enfants hébergés enfin dans des locaux adaptés à leurs besoins (Ecole Maternelle - C.E.G.) et aux nécessités de la scolarité moderne. Encore faut-il que là comme ailleurs les collectivités locales, reçoivent de la part de l'Etat un appui sérieuxet efficace, au lieu de laisser augmenter chaque jour davantage le retard pris dans le domaine scolaire.
Je termine en rendant hommage au personnel enseignant qui a la lourde responsabilité de l'instruction et de l'éducation des enfants et à l'Association des Parents d'Elèves dont la préoccupation constante est l'avenir des Jeunes.
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