Edito de Daniel Barbier, Maire de La Machine
Madame, Monsieur,
L'humanité est une communauté de fragilités !
Nos pensées les plus chaleureuses vont tout particulièrement vers celles et ceux qui sont, ou ont été confronté(e)s à la maladie.
Nous exprimons notre gratitude à l'ensemble des acteurs qui prennent tous les risques chaque jour pour nous protéger : professionnels de santé, personnels soignants, intervenant(e)s auprès des personnes fragiles et/ou âgées et/ou en situation de handicap, pompiers, gendarmes, professions se trouvant en « première ligne » .
Face à ce quotidien bouleversé et à la noirceur des jours, l'équipe municipale et ses collaborateurs font en sorte que personne ne soit oublié et que chacun puisse être accompagné dans toutes les étapes de la vie.
Avec humilité, nous tentons d'évacuer l'amertume de l'impuissance face à la COVID 19 et d'aller vers ce sur quoi on peut agir ici et maintenant.
L'école reste notre boussole ; cela demeure le lieu par excellence ou les valeurs de la République sont inlassablement défendues et le principe même de la liberté d'expression aussi.
Le dispositif expérimental « école du socle » continue d'offrir de belles perspectives pour les jeunes et invite tous les parents à fréquenter assidûment l'espace parents situé à proximité du collège « Jean Rostand ». Ce lieu est un centre ressources à votre service alors utilisez-le !
Soucieux de donner de l'élan à ceux qui font avancer le collectif, la commune a installé France Services et le centre socioculturel dans des locaux complètement rénovés et répondant aux critères « bâtiments basses consommations ».
Cette maison commune vous permet d'accéder aux services publics et vous serez conseillé par des personnes formées pour effectuer vos démarches au quotidien.
C'est un bel outil mis à votre disposition gratuitement alors n'hésitez pas !
La rénovation thermique de certains bâtiments communaux s'est poursuivie : école de musique, école du socle, combles de la salle des fêtes ainsi que la rénovation du centre-bourg au titre de la 4ème tranche, le déploiement de la fibre qui est bien avancé.
Ce nouvel outil et ses nombreux usages permettront de redonner des potentialités de développement à notre territoire.
D'autres chantiers vont démarrer rapidement : 5ème tranche rénovation centre-bourg, 3ème tranche assainissement, reprise de l'éclairage de la cité des minimes, sol de la salle polyvalente... sans oublier l'installation d'une boulangerie dans la rue principale.
Ce type de magasin est structurant pour un centre bourg et il était impensable que suite au départ en retraite de l'ancien boulanger, aucune solution ne soit trouvée.
La candidature de La Machine au programme national d'appui « petites villes de demain » a été retenue par l'Etat, qui nous accompagnera financièrement au niveau de l'ingénierie territoriale et du développement de l'expertise.
En cette période particulière, souhaitons que les associations puissent retourner à temps le sablier de leur destin et nous les assurons de notre inconditionnel soutien. Il en est de même pour nos chefs d'entreprises, commerçants et artisans.
Nous dépendons tous les uns des autres et il nous faut développer notre solidarité les uns vis-à-vis des autres.
Que cette crise nous offre l'opportunité de grandir individuellement et collectivement en humanité, en humilité, en respect, en conscience car c'est bien là tout ce qui donne sens à notre existence humaine.
Daniel BARBIER
Maire de LA MACHINE
Conseiller Départemental
Président de l'Union Amicale des Maires de la Nièvre
La Machine d'hier et aujourd'hui
L'abbaye de Thélème
Qui connait l'œuvre de Rabelais connait l'abbaye de Thélème. Notre abbaye à nous n'est, ou n'était pas exactement celle de Rabelais. En ces années de guerre et d'avant-guerre, avant la loi Marthe Richard votée en 1946, La Machine possédait, n'ayons pas peur des mots, un bordel, situé en bas du bourg.
Cette maison de tolérance, tenue impeccablement par Madame Claude (donnons-lui ce nom, choisi au hasard) était fréquentée par des hommes de seize à soixante-seize ans venant parfois d'horizons assez lointains. Si on ne venait pas pour consommer les pensionnaires de Madame Claude on pouvait toujours consommer tout court, c'est-à-dire boire un verre au rez-de-chaussée et discuter avec la tenancière, dame fort respectable, élégante et qui avait sa chaise réservée à l'église pour la messe de dix heures le dimanche.
Dès la sortie de l'école (publique, car à l'école Schneider, aucun élève ne se le serait permis), un groupe d'écoliers de Fort Chabrol (les bandits) avait l'habitude de passer devant l'abbaye pour tirer la sonnette avant de détaler à toutes jambes, pendant que la tenancière venait ouvrir.
Mais un jour arriva où Madame Claude, attendant les petits plaisantins vers 17 h, put les démasquer. Le lendemain matin, la tenancière de l'abbaye arrive dans la classe du directeur où les écoliers sont déjà assis. Quelques-uns ont une mine inquiète.
« Monsieur le directeur, des petits voyous de votre école s'amusent à tirer ma sonnette chaque soir après la sortie de l'école. Je les reconnais : il y a celui-ci, lui, lui, lui et aussi celui-là. Je vous demande de les punir comme ils le méritent ! - Absolument, Madame Claude. Leur mauvaise conduite mérite une sanction. ».
Dès que Madame Claude est partie, le directeur ne peut s'empêcher de rire aux éclats et de dire : « C'est bien la première fois que je dois punir mes élèves pour une histoire de bordel ! »
De punition, il n'y en eut point. Qu'aurait pu faire le directeur ? Faire copier aux fautifs deux cent fois : « Je ne dois pas tirer la sonnette du bordel » ?
Extrait de « Etymologie du patois machinois » de Lionel MARCEAU
Jeanne, peintre
Jeanne PRUGNARD est née le 9 février 1928 à Paris.
Dans sa famille, personne ne dessinait, ni ne peignait. Elle habitait la région parisienne, et toute petite déjà elle a été attirée par le dessin.
A la fin de la seconde guerre mondiale, elle suit des cours de dessin par correspondance. Puis, elle essaye la peinture à ses moments perdus. Plus tard, habitant l'Auvergne, ses promenades étaient l'occasion pour elle de saisir de beaux paysages où les lumières étaient différentes. Petit à petit, elle rencontre des peintres auvergnats qui lui proposent d'exposer ses réalisations sur l'agglomération de Clermont Ferrand.
Il y a trente ans, au moment de sa retraite, elle s'installe à La Machine, où elle poursuit ses réalisations en développant ses techniques de peintures : peinture à l'huile le plus souvent, mais aussi aquarelle, pastel sec, dessin, et même peinture à base de thé pour un rendu sépia.
Pour chacun de ses tableaux, elle commence toujours par quelques traits qui délimitent les principales lignes de son sujet. D'après nature, une journée suffisait pour réaliser une ébauche au fusain et commencer les premières couleurs. Désormais, c'est d'après photos que la famille ou les amis lui envoie, qu'elle choisit ses sujets et la technique qu'elle utilisera pour les réaliser.
Elle peut passer un ou deux mois à travailler sur une toile quand celle-ci est de taille importante, seule ou entourée d'amies qu'elle conseille, car depuis quelques années elle a créé un "atelier" à son domicile, où chaque semaine lors d'une journée amicale, elle suit, conseille et peint avec ses élèves.
Elle participe tous les ans à l'exposition peintures organisée par la bibliothèque municipale.
Très fière de partager ces moments avec d'autres artistes, et même si son travail ne peut rivaliser avec ses peintres préférés (Monet, Manet, Picasso ou Degas), c'est toujours avec un réel plaisir qu'elle s'installe devant son chevalet. Elle est d'autant plus fière qu'elle a réussi à transmettre sa passion à deux de ses enfants, dont l'une utilise principalement l'encre de Chine.
NDLR : Vous pouvez retrouver quelques unes des oeuvres de Jeanne Prugnard dans la galerie, rubriques expositions
Raconte-moi la mine Papy ...
Maxime LAVALETTE a travaillé à la mine pendant 21 ans dont 5 ans en tant que conducteur de locotracteur et 16 ans en tant que piqueur. Puis, il s'est reconverti dans le commerce en ouvrant un café-Restaurant dans le bourg « Chez Maxime » qui a marqué une génération.
Nicolas DUMONT, son petit-fils, travaille depuis 2016 au Musée de la Mine ou il officie en tant que guide pour les touristes locaux.
Il y a forcément eu un échange entre ces deux générations de « mineurs »
Nicolas DUMONT : C'était comment la mine à ton époque ?
Maxime LAVALETTE : C'était vivant, il y avait de l'ambiance, les petits commerces fonctionnaient.
ND : Sur quel puits as-tu travaillé et qu'y faisais-tu ?
ML : J'ai commencé au puits Henri Paul où j'étais piqueur au fond, puis j'ai terminé au puit des Minimes en tant que conducteur de Locotracteur.
ND : Comment se passait une journée de paye ?
ML : La paye, on la faisait au guichet des bureaux de la mine, chacun avait son salaire en espèce dans une enveloppe, c'était un comptable des bureaux qui donnaient la paye (le petit Pétel). Il comptait ton argent devant toi. Après dans le bourg c'était garni de commerçants, quand les mineurs touchaient la paye ils allaient boire un coup dans les cafés. Il y en a qui ne rentraient pas de bonne heure ..., quand j'avais le café il y en a que je ramenais à la maison parce qu'ils ne pouvaient plus rentrer seul.
ND : Comment cela se passait-il entre les mineurs machinois et les mineurs étrangers.
ML : C'était bien, ça s'accordait bien, les vieux polonais étaient gentils, si tu étais invité chez un Polonais il y avait ce qu'il faut sur la table, on était très bien reçus.
ND : C'était comment la vie à La Machine avant la fermeture de la mine ?
ML : Il y avait beaucoup d'ambiance, les commerces travaillaient beaucoup. Il y avait plus d'une centaine de commerces à La Machine, et il n'y avait pas de supermarché, tout le monde travaillait. Parfois ça chahutait dans les cités, mais il y avait les gardes embauchés par la mine (anciens militaires ou anciens policiers) et si les personnes chalutaient trop, ils les envoyaient au camp des Glénons.
ND : As-tu été blessé au fond ? As-tu reçu une punition ?
ML : Oui j'ai été blessé au doigt, un bloc de charbon est tombé sur ma main. Et j'ai eu une punition dont le motif sur le papier était « chariot rabattu », et cela enlevait un peu de sous sur la paye. Quand je roulais avec la loco, je roulais avec les bennes dérayées et quand j'arrivais à l'aiguillage elles remontaient toutes seules, et un jour le chef mineur est passé et il m'a vu.
ND : Te souviens-tu de ta première descente au fond ?
ML : J'ai fait ma première descente au puit Henri Paul, c'était impressionnant, on était bien et dans les cages il y avait de l'ambiance.
NP : Il y a eu des disputes au fond ?
ML : Ça arrivait pour des bricoles, des gars volaient les pioches d'autres mineurs, puis à la remontée ils buvaient un canon ensemble.
Et vous, Nicolas, cela fait quoi de partager l'histoire de la mine avec les touristes ?
Nicolas DUMONT : Je suis content de partager toute cette histoire avec les touristes, ça fait très plaisir de voir des gens intéressés par l'histoire de la ville et de son patrimoine. Je suis très fier de mon grand-père et très content qu'il me fasse partager toutes ses anecdotes quand il travaillait à la mine. L'histoire des mines de La Machine est l'une des nombreuses choses qu'il ne faut pas oublier.
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