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La Mairie - Les bulletins municipaux

Parution : ANNEE 2009
Daniel Barbier, Maire de La Machine

Edito de Daniel Barbier, Maire de La Machine

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Comme le corps humain, la ville est un organisme vivant, au métabolisme complexe.
Notre cœur a saigné de sanglots froids liés à la disparition de Daniel Jaubertie, ancien maire, ainsi que d'autres êtres chers.

La mâchoire, aux dents d'acier, du malheur n'a pas lâché prise sur l'économie locale, notamment avec la fermeture de Cascade. L'Etat, impécunieux, a encore réduit sa "voilure" en direction des territoires ruraux : c'est inacceptable car l'Etat se désengage de plus en plus de compétences relevant de ses prérogatives et, ce faisant, se déleste sur les communes, départements, régions des charges correspondantes.
Nous ne pouvons pas accepter l'affaiblissement de nos services publics locaux.

Encore plus préoccupant, sans doute est ; le projet de réforme de la taxe professionnelle qui condamne, encore un peu plus l'autonomie fiscale de nos collectivités et qui, risque fort de se traduire par un transfert effectif et sans précédent, de fiscalité vers les ménages.

Responsable et solidaire face à la crise, la majorité de gauche « Ensemble pour La Machine » a gelé les taux d'imposition lors du vote du budget 2009 (comme en 2008, 2005, 2004, 2003 et 2001) et, dans le même temps n'a contracté aucun emprunt malgré un programme de travaux soutenu (voirie, cimetière, bâtiments communaux.. .).

Vigilants, nous avons appliqué ce qui fait la trame de nos vies : la nécessité de choisir, l'art du compromis et la soumission au principe de réalité.
Au commencement de toute dignité, de toute santé, de toute éducation, de tout développement, il y a l'accès à l'eau potable et au réseau d'assainissement collectif. Cette évidence nous rappelle que plus de 800 000 € furent consacrés à ces opérations.

La qualité des soins et de l'éducation des tout-petits, avec le respect que la société leur doit, est un investissement pour l'avenir. Aussi l'extension de la halte-garderie, les travaux dans les écoles, l'installation de nouveaux jeux à la base de loisirs de l'Etang Grénetier sont des éléments importants pour le développement cognitif, physique, social et émotionnel des enfants.

Quand ils évoluent dans un univers balisé où l'interdit est clairement posé, où le respect n'est jamais à sens unique, les jeunes se sentent en sécurité et sont encouragés à la créativité : le festival du rire en est un bel exemple, ainsi que la réalisation des fresques murales.

La dynamique générée par la Communauté de Communes « Entre Loire et Forêt » autour de la filière bois se poursuit : le permis de construire de Biomélec a été signé le 20 Juillet par le préfet et les travaux de construction de l'unité de cogénération devraient débuter dès que les dernières exigences règlementaires et administratives seront satisfaites.

S'unir pour agir, cette invitation au bon sens sera prochainement déclinée en matière de logement où le site des Marizys offrira de nouvelles opportunités en terme d'accession à la propriété et de location individuelle.
Félicitations à nos sportifs qui nous ont souvent offert la clef de la joie et la farandole du plaisir !
Merci aux associations, aux bénévoles, aux intervenants dans le domaine de la santé et de la sécurité aux biens et aux personnes car ils agissent au quotidien avec leur cœur.

Nous ne serons jamais trop nombreux à défendre un idéal qui rappelle que la vraie richesse est le capital humain et que la primauté de la personne sur le tout économique est la seule porteuse de sens pour une économie durable.

L'optimisme collectif semble déserter chaque jour nos sociétés et, pourtant, chaque minute contient en elle toute la richesse d'une vie.
De par son histoire, on qualifie souvent La Machine de « Ville complexe ».À l'évidence. Mais, qu'est ce que la complexité sans l'union ? Et qu'est ce que la diversité sans l'équilibre ?

DANIEL BARBIER,
Maire de La Machine,
Vice-président du Conseil Général

En hommage à Daniel JAUBERTIE,
Ancien maire de LA MACHINE.

Ami Daniel, ne serais-tu pas allé, à ta manière, voir si « la rose qui ce matin devait déclore... » .
Daniel JAUBERTIE, que d'aucuns appelaient, presque par affection, « le Job », s'en est allé, comme il était venu, sans bruit, en amoureux insatiable de solitude, de belles lettres et de cette vie chère à Michel de MONTAIGNE.

N'ayant plus d'attache familiale proche en terre métropolitaine, Daniel avait fait le choix, à l'approche des élections municipales de 2001, de ne point solliciter un nouveau mandat électif et de quitter son NIVERNAIS d'adoption pour s'installer sur l'île de la Réunion, tout près de Bruno et de Sophie, ses deux enfants, afin de profiter au maximum, le reste de ses jours, de ses chers petits-enfants. C'est ainsi qu'il déposa ses bagages sur les hauteurs embrumées du TEVELAVE, aux AVIRONS, prenant rapidement conscience que le climat du lieu présentait des incommodités certaines pour sa santé déjà un tantinet fragilisée par l'usage quotidien des feuilles enroulées de la plante de NICOT.

Daniel Jaubertie, Maire de La Machine de 1995 à 2001

Dès son accession à la magistrature municipale machinoise où il succéda à son ami et ancien collègue Christian GROS, notre amitié se scella rapidement: j'avais pris l'engagement de le seconder de toute la force de mon expérience professionnelle et de mes convictions socialistes.

Car, son cadet de quatre ans d'âge, je ne fus en rien son condisciple, ni à LA MACHINE, ni au lycée où il obtint brillamment son baccalauréat, ni à la faculté de droit de DIJON, qu'il quitta pour servir dans l'enseignement public, laissant sur place Jean MOREAU, un autre machinois avec qui il partageait une chambre d'étudiant et qui, devenu docteur en médecine, se spécialisa en neurologie avant d'exercer son art avec talent dans un cabinet de la place de NEVERS où la mort vint le ravir, trop tôt, à l'affection des siens.

Daniel fut donc d'abord instituteur en campagne, avec de fort maigres moyens en matériel pédagogique, avant d'accéder au professorat du second degré, puis aux fonctions de Principal adjoint de Collège.

Professeur, Daniel enseigne principalement les mathématiques et les sciences, mais il avait, imprégnée dans sa chair, la noble passion pour la littérature française, le bel et bien écrit, l'Histoire, la calligraphie et, tout particulièrement, pour le théâtre. Et, il me souvient encore, lorsque les affaires municipales nous accordaient quelques répits, de nos controverses sur le théâtre de RACINE, qu'il affectionnait tout particulièrement et, celui de CORNEILLE que je défendais avec force citations, tentant de lui prouver que les héros raciniens sont toujours des âmes accablées par le destin, des vaincus, généralement des femmes avec les passions instinctives de leur âge, et ne pouvant que déchoir, alors que les héros cornéliens sont des jeunes gens virils, ardents, passionnés de gloire ; toujours des héros qui renversent ou méprisent les obstacles.

Ami Daniel, j'entends encore tes répliques d'alors, toujours amicales et argumentées avec d'autres voies toujours puisées aux meilleures sources de la culture.
Quels diables étions-nous, mais quels plaisirs, cependant, si rares et éphémères !

Comme j'entends encore, pour interrompre nos débats du jour, la récitation, de ta voix éraillée, de cette galante strophe de l'Ode à Cassandre, de P. de RONSARD:
« Mignonne allons voir si la rose
« Qui ce matin devait déclore
« Sa robe pourpre au soleil. ... »

Tu t'en es allé, ami Daniel.
Fini donc de RACINE et, fini de CORNEILLE.
Mais, merci encore et toujours, et, adieu l'ami !

Gérard MARIN
Ancien maire adjoint.

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