Edito de Daniel Barbier, Maire de La Machine
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
« Ouvrez les yeux car les choses n'attendent souvent qu'un regard pour vous prendre et vous porter » Cachée quelquefois au coeur de l'ordinaire, la palette vivante des réalisations effectuées dessine LA MACHINE de demain.
L'émancipation par la connaissance et l'éducation, l'engagement des citoyens pour la construction de valeurs collectives et partagées, l'espérance de mieux vivre ensemble restent les lignes de force communes à tous.
La meilleure façon de préparer les conditions d'une égalité vécue revient à l'Ecole.
Cette Ecole n'est pas un service public ordinaire : elle est une institution de la République.
Elle est un lieu et un temps où l'élève prend la mesure de son autonomie avec les autres pour se comprendre et comprendre le monde, elle est l'endroit où des jeunes apprennent collectivement à se respecter.
Invitée à la mise en œuvre de cet immense chantier, la commune a fait le choix de programmer une rénovation complète des locaux scolaires et d'accompagner par des mesures sociales notamment au travers des différents contrats (petite enfance - temps libre - éducatif local) la lutte contre toutes les discriminations.
Cette démarche laïque a inspiré et conduit bon nombre d'associations qui nous ont prouvé, une fois de plus, que LA MACHINE devenait une terre des festivals où l'on peut trouver dans leur programmation, l'ensemble des disciplines artistiques et sportives.
L'année 2005 a été pleine de ces plaisirs vifs, qui coûtent peu et dont on ne jouit pas assez.
Le défi écologique est une occasion de redonner du sens au progrès.
Aussi sommes-nous fiers que notre forêt communale puisse dorénavant bénéficier du label Européen d'éco certification, qu'un parcours sportif ait vu le jour autour du site remarquable de l'Etang Grénetier ou encore la réalisation de l'assainissement collectif du secteur du Puits Henri.
En matière d'environnement, chaque geste compte ... à commencer par le vôtre !
Le dynamisme d'une collectivité locale doit pouvoir compter sur vous !
Garante de l'attractivité de notre commune et de son animation, la présence de commerces de proximité et d'artisans locaux répond aux enjeux du développement économique mais aussi à ceux d'une politique de services à la population.
Leur présence, leur qualité, leur savoir-faire et leur diversité méritent que vous leur accordiez votre confiance.
L'évasion commerciale vers la périphérie semble peut-être plus « exotique » mais tellement moins sociale !
La mise en service d'une halte-garderie itinérante, l'installation d'un pôle de formation continue, l'implantation réussie d'une cyber-base dynamique, la création d'un centre de santé et d'un service de soins infirmiers ouverts aux ressortissants du régime général, structurent pas à pas le territoire Machinois.
Le morne, le mièvre, l'égoïsme individuel et le dénigrement sont souvent élevés sur un trône et toujours trop respectés alors que la joie est presque toujours sans autorité parce qu'elle est jeune. Or la grimace du regret ne va à personne.
Madame, Mademoiselle, Monsieur, ouvrons les chemins à la raison !
La lucidité de l'intelligence nous invite chacune et chacun à élever les couleurs de l'Amitié au service de l'intérêt général.
DANIEL BARBIER,
Maire de La Machine,
Vice-président du Conseil Général
Le Festival du Monde ouvrier
Si la deuxième édition du Festival « Culture et Monde Ouvrier » n'a pas connu l'affluence de 2003, elle a cependant prouvé qu'elle était devenue une manifestation incontournable dans notre région par son originalité et la richesse de sa programmation.
Ce grand rendez-vous de fin d'été, particulièrement à sa place sur le site des Glénons chargé d'un riche passé de tradition ouvrière, a attiré un public venu de toute la Nièvre et même au-delà.
Monsieur le Préfet (dont c'était la première sortie dans le département) en a présidé l'ouverture, en présence de Monsieur le Président du Conseil Général, de Madame la Députée, de Monsieur le sénateur et de nombreuses personnalités.
En 2005, trois chapiteaux étaient venus compléter les installations existantes, ils furent les bienvenus car ce troisième week-end de septembre fut froid, pluvieux et venteux.
Le plus grand de ces chapiteaux accueillait un très beau salon du livre où se mêlaient écrivains, libraires et diverses expositions (tableaux, photos, minéraux). Pas moins d'un millier de personnes s'y succédèrent le samedi et le dimanche. Moment émouvant que celui où Françoise Pétrovitch remit son livre « j'ai travaillé mon comptant » à dix anciens ouvriers machinois dont elle a rapporté les paroles.
Les deux autres structures abritaient l'une la restauration, l'autre un marché artisanal des plus intéressants.
Un village polonais érigé par la ville jumelée de Stronie Slaskie, le Vespa Club, l'ASAMA et les calèches du syndicat des éleveurs de percherons finissaient de planter le décor.
Les expositions diverses (peintures, lampes et les conférences avaient pris place dans toutes les salles du Centre. Marie-Françoise Gribet et Jean Philippe Passaqui furent des orateurs passionnants.
Seul, le « Débat » consacré cette année aux fermetures et aux délocalisations, s'était décentralisé à la salle des Fêtes. Il fut de haute tenue, animé de main de maître par un journaliste parisien (P. Herthog), et faisait suite à la projection du film de Marcel Trillat « 300 jours de colère ». Avec sa grande gentillesse, Marcel était venu accompagné de politologues et de sociologues qui échangèrent longuement avec un public militant. (Quel dommage que la presse ne s'en soit pas fait écho, il est pourtant intéressant de savoir ce qui se dit à la base!... )
Côté spectacles, cette année, le public fut particulièrement gâté, depuis le « 0ne Man Show » d'ouverture (le destin édifiant de César Durillon) écrit par le président Frédéric Magda et joué par le génial Didier Douet jusqu'au bal polonais qui clôturait le festival, pas moins de dix spectacles se sont succédés durant ces trois journées.
La Chorale St Fulbert (hilarante !), Tri sélectif, Fabio, Juin 36, Rémi Guillaumeau et son groupe, l'orchestre et la chorale polonaise connurent un beau succès récompensant ainsi leurs talents.. Et puis du jamais vu : les machines musicales extraordinaires de Jacques Rémus, elles seules valaient le déplacement, onze machines de grandes tailles composant un orchestre classique.
Enfin le clou du festival : Gilbert Artman et sa troupe d'Urbi Fiat (18 danseurs et musiciens) ce grand spectacle prévu sur le puits des Glénons avait du se réfugier dans la salle polyvalente. Déconcertant pour les uns, grandiose pour les autres, il ne put néanmoins donner toute sa mesure, trop à l'étroit dans cette structure. Il reste que le public présent aura vu à La Machine, un spectacle exceptionnel qui ne se produit d'ordinaire que dans les plus grandes villes.
Toute l'équipe de « la machine à Culture » et les bénévoles qui ont œuvré à la mise en place de ces trois jours de fête vont maintenant se remettre au travail pour préparer une troisième édition 2007 qui, compte tenu des leçons tirées de cette année, devrait connaître un beau succès.
Conférence de Jean Philippe Passaqui lors du festival Culture et Monde Ouvrier du 18 septembre 2005
La circulation des charbons au sein des houillères de LA MACHINE de 1869 à 1946
A la fin des années 1860, les établissements Schneider et Cie, du Creusot, s'engagent dans la voie de l'intégration sociale. Ils décident, dans le but d'assurer la sécurité de leurs approvisionnements en matières premières et en combustibles, de prendre le contrôle de plusieurs exploitations minières. Au lieu de recourir à des fournisseurs extérieurs, il devient préférable, au moment où les cours des charbons connaissent une forte croissance, de les extraire par ses propres moyens. C'est dans ce contexte que s'inscrit le rachat de la houillère de La Machine, par Schneider et Cie en 1869.
A cette époque, l'usine du Creusot connaît d'importantes transformations. La petite plaine qui accueille les différents bâtiments industriels comprend désormais une grande forge et les premières aciéries. Par conséquent, l'exiguïté du site creusotin ressort avec davantage d'acuité.
Il devient difficile de réserver l'espace nécessaire pour disposer d'un stock de charbon correspondant à près d'un mois de consommation. Or, cette mesure est indispensable en vue de préserver l'usine de toute interruption dans son fonctionnement. Ainsi, les grèves, les évènements politiques ne peuvent plus entraver la bonne marche des usines. Par conséquent, les mines de La Machine deviennent une aire de stockage permettant de laisser des espaces libres au Creusot.
Dans ces conditions, les moyens de transport du charbon des puits au port du Rio Gaillard doivent être modifiés. La compagnie précédente a laissé des installations cohérentes, techniquement irréprochables, mais qui présentent certaines limites. Elles ne permettent pas d'écouler plus de 150 000 tonnes de charbon par an. De plus, elles mobilisent une main d'œuvre importante à une époque où les bras font souvent défaut.
C'est pourquoi le plan de transformation des installations de transport aboutit à une refonte complète de la circulation des charbons. Entre le puits Marguerite et le puits des Zagots, de petites locomotives de trois tonnes, assemblées au Creusot, tractent les bennes qui sortent du puits sur des voies ayant 50 centimètres d'écartement. Arrivées au puits de la Haute Meule, les bennes sont dirigées vers le puits des Zagots.
Pour ce faire, elles sont placées sur un plan incliné. Dans le sens de la pente, elles descendent par leur propre moyen. Arrivées dans le thalweg de la vallée de la Meule, elles sont tractées par un câble actionné par un treuil situé à proximité du puits des Zagots. De là, les charbons sont regroupés avec ceux des Zagots et versés dans des wagons d'une contenance de 25 hectolitres, spécialement construits pour le service des mines de La Machine. Une fois franchi le nouveau tunnel, les charbons parviennent à la gare de classement.
Des convois sont alors formés en fonction des qualités. Il s'agit de faciliter la préparation des charbons désormais concentrée sur le seul site du lavoir du Pré Charpin. Après avoir été triés, calibrés et lavés, les charbons sont devenus des produits marchands. Ils peuvent être acheminés vers la clientèle. Des locomotives de 12 tonnes conduisent les wagons vers le port du Rio Gaillard. Jusqu'à la fin des années 1870 et bien qu'un embranchement avec la ligne PLM de Nevers à Chagny ait été réalisé dès 1873, les expéditions sillonnent les canaux.
Par la suite, le système de transport est suffisamment efficace pour que, malgré l'usure du matériel, il ne fasse pas l'objet de transformations importantes. Ce n'est qu'au début des années 1930, au terme du grand programme d'investissement qui a abouti au fonçage du puits Henri Paul et à la construction du nouveau lavoir du Pré Charpin, que quelques modifications sont apportées.
Elles concernent le plan incliné entre le puits de la Haute Meule et le puits des Zagots ainsi que la voie de chemin de fer qui relie le lavoir au port du Rio Gaillard, d'écartement de 1,1 m, cède la place à une ligne standard de l,45m où les wagons du PLM puis de SNCF peuvent circuler.
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