Après le passage à la monnaie unique, qui se souvient encore des sous ?. Cette monnaie venue de l'Ancien Régime fut codifiée par Bonaparte, 1er consul, qui stabilisa le franc français au début du XIXème siècle.
Ce franc pour le Trésor Public de l'époque fut matérialisé par une pièce de 5 grammes en argent. Dans le langage populaire, cette pièce valait 20 sous., celle de 2 francs valait 40 sous et celle de 5 francs, de 25 grammes, valait 100 sous. Au dessus se trouvaient les pièces en or, dont la pièce de 20 francs que l'on nomme encore le Napoléon ou le Louis. Dans cette hiérarchie, à l'autre bout se trouve une pièce en bronze celle là, de 5 grammes pour 5 centimes soit 1 sou. (Il y a également une 10 grammes pour deux sous). Les différents gouvernements du XIXème siècle gardèrent cette classification et aussi sa valeur, se contentant d'en modifier l'effigie.
Avant la première guerre mondiale, le franc fut dévalué. Pour participer à l'effort de guerre, les Français furent invités à échanger leurs pièces d'or pour une monnaie de papier dont la valeur n'était que fiduciaire.
On fit rentrer également dans les caisses de l'Etat les pièces d'argent. Il ne resta plus en circulation que les pièces de 5 et 10 centimes en bronze, qui à leur tour furent graduellement remplacées par des pièces en nickel de même valeur, mais plus petites et avec un trou au milieu : ce sont les sous percés.
Certains pays d'Europe, Italie et Belgique avaient des pièces identiques en bronze mais à l'effigie de leurs gouvernants. En France, on pouvait payer ses achats avec des sous frappés à l'effigie des gouvernants français, mais aussi avec ceux frappés de la tête du roi d'Italie Victor-Emmanuel ou bien avec le roi des Belges. C'était bien entendu réciproque dans les pays cités. D'ou un échange de monnaie important.
Vers 1934 en France, le Ministère des Finances décida de supprimer la monnaie de bronze. On pouvait échanger ses sous contre une valeur identique en monnaie française. Les pièces étrangères elles, ne furent pas reprises. Malgré leur modicité, c'était une perte pour leurs possesseurs.
A La Machine (on y vient), le père Prévotat curé de la paroisse, vit affluer dans les troncs de l'église ou dans la sébile des quêtes aux offices, des Victor- Emmanuel 1er ou 2ème, entre autres de 5 ou 10 grammes. Ne pouvant les échanger à la perception, il eut une idée ...
Il y avait à la Houillère une fonderie dans les ateliers, fonderie qui servait surtout à fabriquer des éléments qui après usinage, servaient à l'entretien des pièces de mécanique.
L'Abbé Prévotat avait en projet la construction de la salle paroissiale, mais s'il en avait fait exécuter une maquette exposée à l'église, il n'en avait pas pour autant les moyens d'y parvenir. Pour cela, il organisa une grande kermesse avec attractions, vente d'objets, spectacles etc ...
Pour se procurer des objets de valeur en bronze véritable, il demanda au directeur de la Houillère l'autorisation de faire fondre les sous en bronze désormais inutilisables comme monnaie, et de les transformer en cendriers. Ce dernier accepta à la condition formelle que le poids des objets obtenus corresponde au poids des pièces fondues.
Et c'est ainsi que l'on trouve dans certains foyers machinois de très beaux cendriers en bronze véritable représentant soit une tête de lion, soit une tête de chat, sans connaître l'origine du métal ayant servi à leur fabrication, et en ignorant que leur achat a contribué au financement de la salle paroissiale.
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