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Histoire - Le château de Barbarie

Le Château de Barbarie, mythe ou réalité...

L’histoire récente nous confirme qu’il ne faut plus se fier aux seules affirmations d’un Pierre Plantardou d’un Philippe de Cherisey, marquis et comédien de son état. Il est indispensable d'être des plus rigoureux quand on touche la corde sensible du Prieuré de Sion. Le sujet est plus brûlant que sulfureux.

La légende débitée par le Prieuré de Sion, chacun la connaît. Mais peut-être est-il nécessaire de nous rafraîchir la mémoire avant de passer à la vérité historique de ce château dont l’origine et la chute restent incertaines.

Il faut savoir étudier tous les points de vue, même les plus tordus. C’est vous dire! En 1546, Jean des Plantards aurait épousé Marie de Saint-Clair à Gisors. Puis la famille vient se fixer près de Nevers au château de Barbarie.

Un siècle passe et on ne sait trop pourquoi, en juin 1648 Mazarin aurait fait détruire le château, confisquant les biens de la famille Plantard. Les auteurs colportant cette histoire précisent toutefois qu’aucun ouvrage ne confirme cette information tirée des documents douteux du Prieuré. Etonnant non! On sait également que Mazarin obtient le duché de Nevers par contrat signé en juillet de l’année 1659, ça c’est historique. Ils ajoutent encore qu’en 1506, il existait un fief de Barbarie dans le Nivernais.

En 1575, on fait allusion dans une charte à un hameau «Les Plantards», supposé non loin du château de Barbarie. Le hameau aurait appartenu à la famille du même nom. Mazarin se serait donc évertué à effacer toute trace historique de ce château de Barbarie.

Pour accréditer ces théories Ph. de Cherisey prétendra avoir retrouvé des monnaies datant du XVIème siècle sur le site et inventera une nouvelle histoire de trésor déplacé dans une abbaye voisine, la Chartreuse de Bellary sur la commune de Châteauneuf-Val-de-Bargis à 45 km au nord de la place forte.

Mais la découverte la plus fameuse est sans conteste celle des vestiges d'un château exhumés en 1875. Le site était formé d'une petite ville fortifiée et d'un fort. C’est sans doute la seule part de vérité de ce tas d’affabulations.

Nous n’avons en effet retrouvé aucune trace d’une famille Plantard dans la Nièvre au XVIème siècle et aucun mariage avec cette Marie de Saint-Clair, rattachant de fait cette fable à celle de Gisors. D’ailleurs toute la généalogie de famille de Gisors est erronée. Elle a été tronquée par le Prieuré de Sion. Selon Ph. de Cherisey, il aurait existé un contrat de mariage entre Jean des Plantards et Marie de Saint-Clair. Cet acte, Ph. de Cherisey est le seul à le connaître et l’initiateur des masses monétaires soi-disant retrouvées dans le sous-sol de la vieille citadelle.

Par honnêteté intellectuelle, le marquis aurait pu nous fournir toutes les sources documentaires pour vérification. Il n’en donne que deux principales, le Dictionnaire Topographique de la Nièvre et Les fouilles du vieux château de Barbarie, commune de la Machine pour légitimer l’existence des possessions de la famille Plantard, comme s’il fallait se fier à sa bonne tête pour croire tout le reste.

Il existait effectivement un hameau «des Plantards» dans la Nièvre sur la commune de Semelay, mais il était situé à environ 30 km du château de Barbarie (en allant vers le S-E) et a été détruit.

Il existait également un fief de Barbarie, or il n’a apparemment rien de commun avec le château puisqu’il était lui aussi situé à plus de 30 km sur la commune de Chantenay (en allant vers le S-O). Remarquons au passage, que les trois sites dessinent un triangle isocèle quasiment parfait. Tous ces sites sont très distants les uns des autres et n’ont aucune liaison entre eux contrairement à ce qu’on veut nous faire avaler.

Par respect de la vérité historique qui a été bafouée une fois de plus dans cette affaire, nous vous présentons quelques extraits de la notice sur les fouilles du vieux château de Barbarie publié dans le Bulletin Archéologique de 1906.

«A quelque quinze cents mètres au Nord Ouest du bourg de La Machine (Nièvre), la grande route, en pénétrant dans la forêt domaniale des Minimes, contourne la base d'une vaste coupe boisée, aux talus abrupts et régularisés, que limitent d'étroits vallons, dont l'un est encore occupé par un étang. Un plateau d'une dizaine d'hectares, qui la couronne, porte les restes d'une enceinte barlongue formée par des retranchements rectilignes plus ou moins puissants et qu'on appelle la Cité de Barbarie.

Des fouilles pratiquées en 1876 par la Société Schneider du Creusot, à la demande de la Société Nivernaise des sciences et arts, n'ont mis au jour, dans ses remparts, que des moellons gréseux bruts, disposés sans ordre comme sans parements, et produit, comme découverte, que les débris d'un vase antique en terre très mal cuite, portant des bourrelets couverts d'impressions digitales; des enceintes remontant à la Gaule indépendante en ont fourni d'analogues à l'un de nous(').

La crypte du château de BarbarieA quarante mètres vis à vis de la pointe Nord Ouest de cette vieille forteresse et sur le versant opposé du vallon de l'Étang Neuf, se dresse une autre enceinte bien plus réduite et d'aspect assez différent. Elle ne peut être examinée qu’après une des exploitations périodiques des taillis quasi impénétrables qui la masquent d’ordinaire. Comme elle est, du reste,éloignée de tout chemin et située dans un des endroits le plus accidentés et les plus sauvages de la grande forêt de l’état, elle n'est guère connue que des gens du pays, qui l'appellent le Vieux Château ou le Trésor et n'a été jusqu'ici l'objet d'aucune publication. Elle est assise sur la pointe orientale d'un petit contrefort incliné de l'Ouest à l'Est et vaguement rectangulaire, à angles arrondis, mesurant 120 mètres sur 40, et est limitée de trois côtés par des escarpements réguliers qui baignent en grande partie dans les eaux de l'Etang Neuf; mais, à l'Ouest, elle se termine par une grosse butte artificielle, dont la base émerge d'un grand fossé coupant l'isthme. Sur les trois autres côtés, des remparts de pierres couronnent les crêtes des talus.

Des fouilles sommaires pratiquées dans ces reliefs nous révélèrent tout d'abord la présence de nombreux moellons gréseux qui avaient subi l'effet de températures plus ou moins élevées; ces fouilles firent trouver aussi dans le vallum, à sa base, des lignes régulières de charbon provenant de pièces de charpente, tant longitudinales que transversales, brûlées ou au moins carbonisées par décomposition de leurs tissus. Nous en avions trop hâtivement conclu que nous étions en présence de murailles du type d'Avaricum, remontant à la fin de la période d'indépendance de la Gaule et contemporaines de celles du mont Beuvray.

Plan du château de BarbarieL'examen de la plupart de ces restes semble prouver la destruction d'un grand bâtiment par le feu, et les pièces de bois sont disposées de telle sorte qu'elles doivent provenir de l'effondrement d'un plancher et d'un comble couvert en chaume, comme l'atteste toute la paille carbonisée; du reste, si la toiture avait porté de la tuile, on en aurait trouvé d'abondants débris, tandis qu'on n'a rencontré qu’une dizaine de morceaux de tuiles, toutes du type antique à rebord.

On a rencontré encore dans la motte quelques pierres un peu taillées, dont un seuil en place à l’angle Nord Est, trois grosses pierres plates, au Sud Est, étaient également en place et gauchement superposées pour former comme un grossier escalier de descente dans l’hypogée. On a recueilli aussi, à une faible profondeur sous le sommet de la butte, d'autres pierres plates, dont une des faces, bien unie, présentait des séries de lignes gravées en creux et formant des dessins d'aspect quelque peu cabalistiques...

Enigme 8

Vous venez de soulever les trois pierres plates et là, que voyez vous apparaître ?
Non pas un descendant de Jean des Plantards, mais simplement la lettre n.

Ca commence à prendre forme. Une petite idée ?

Allez, reposez-vous un peu. Allez donc faire un tour à la salle des fêtes. Mais ne perdez pas trop de temps quand même. Prenez l'accès rapide.

Fouilles du château de BarbarieLa pièce souterraine en pierres sèches, cimentées simplement par de la terre glaise, avec ses murailles de refend, servait de cellier, de magasin d'approvisionnement, d'usine pour la mouture et sans doute en partie aussi de prison. Quant au donjon, il subit le sort à peu près commun à tous ses pareils primitifs, édifiés en matières si combustibles, et par deux fois fut incendié; le second incendie ne doit pas être postérieur au début du XIIIème siècle, à en juger par les épaves mobilières récoltées dans les fouilles, épaves qui, toutes, semblent antérieures à ce siècle...»

Dans cette brochure, il n’y a aucun renseignement susceptible de nous éclairer sur les derniers propriétaires de la citadelle de Barbarie, rien sur les auteurs des incendies. Les Plantard, les Saint-Clair et Mazarin ne sont que les fruits des fantasmes du Prieuré de Sion. Seule les Gentiles, derniers païens, au IIIème siècle sont supposés avoir trouvé refuge dans l’antique cité de Barbarie, appelée dès l’époque la Cité des Barbares par les autochtones.

Les publications scientifiques en rapport avec l’histoire de ces ruines étant pratiquement inexistantes, il était aisé pour les membres du Prieuré d’inventer un scénario à la Monte-Cristo en le piquant d’acte de mariage factice ou de trésor sulfureux imaginaire. Associer Mazarin à la destruction du château de Barbarie était d’autant plus simple que le ministre de Louis XIV était connu pour avoir démantelé la forteresse de Neaufles, près de Gisors. Cette mascarade était une partie du plan élaboré afin d’assouvir l’ambition politique de quelques fraternités paramaçonniques anglo-saxonnes - sectateurs mérovingiens - naviguant dans les méandres Illuminatis, l’hydre internationale dont le Prieuré de Sion était une des têtes chercheuses en Europe et cela dès 1956.

Note : cette brochure est disponible à la Bibliothèque Municipale sous la référence : FL 609 SAI

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