En 1909, le puits Schneider à La Machine est débaptisé, puis rebaptisé puits des Minimes. Qu'est ce qui a pu engendrer ce fait ? Je vous propose de le découvrir lors de cette semaine ô combien importante dans la vie des mineurs de La Machine à l'époque. Les évènements se suivent quasiment d'heure en heure. On pourrait presque dire en temps réel du passé. Merci à Monsieur André Lavergne dont j'ai retranscrit l'article de son livre : Paulette et Mouton.
Les mouvements de 1909
En 1909, le Maire de La Machine est Pierre Salin, directeur de l'exploitation.
Aux élections municipales du 3 mars 1908, une liste est présentée contre celle du directeur. La liste Salin obtient 16 sièges au premier tour et six au second. Un candidat de la liste adverse est élu, Combes Julien, receveur buraliste.
Le mouvement dure du 31 mars au 7 avril.
La lecture d'archives contenant des rapports de gardes est édifiante sur les comportements. Il est toujours fait état de MONSIEUR le Directeur, MONSIEUR le Commissaire Central, MONSIEUR le Commandant de Gendarmerie, mais, lorsqu'il s'agit de citer des salariés ou ceux qui les soutiennent, il n'y a plus de monsieur, mais que des subordonnés qui doivent obéissance et baisser la tête. S'ils deviennent des hommes qui luttent, ils sont qualifiés d'ivrognes (il n'a pu prendre la parole, il était trop ivre, font du chambard, ils se réunissent dans un champ ou dans un café où on a bu force bouteilles). On ne les reçoit pas s'ils ont des revendications même après un accident mortel. Monsieur le Directeur considère l'heure trop tardive, ils sont des meneurs, ont persuadé leurs camarades par la parole, ils doivent être fainéants, les piqueurs n'ont montré aucune volonté d'aller travailler, la tâche des meneurs n'a pas été difficile, ils font du potin. Il y a aussi les meneurs étrangers, Nicolet de la CGT et Bondoux de la Bourse du Travail.
Mais, il y a les bons. (!)
Nos ouvriers anti-manifestation, probablement libres et sans pression de la direction sont passés dans les maisons de leurs camarades qui étaient disposés à reprendre le travail, le Préfet arrive ... Nous nous dépêchons d'en rassembler un grand nombre pour appuyer la délégation qui doit demander protection pour la reprise du travail.
Les grévistes sont toujours peu nombreux même si un télégramme l'infirme, par contre pour les non-grévistes la salle est remplie il y a trop de monde.
Selon le rapport d'un garde de la Compagnie Schneider :
« Le mercredi 31 mars, à six heures, les rouleurs du puits Marguerite, au nombre de 42, postés du soir et du matin, se mettent en grève malgré les exhortations de Monsieur Salin. Presque tous ces jeunes gens, pour la plupart de Trois-Vêvres, se dirigent vers La Machine ou vers le Port des Bois. D'autres vont au puits Schneider pour porter une lettre au secrétaire du Syndicat des Mineurs. Le surveillant leur refuse l'autorisation de la faire porter au fond. Ils doivent la poster.
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